Société

L’interdiction de fumer dans les parcs et jardins parisiens ne concerne pas, dans l’immédiat, le cannabis.

Depuis le 1er juillet, il est formellement interdit de fumer dans les parcs de la très onéreuse capitale française. Mais « toutes les formes de fumette ne sont pas concernées », selon la Mairie de Paris.

Après avoir informé la population parisienne qu’il lui sera désormais interdit de fumer dans ses parcs et jardins, la Mairie de Paris a tenu à apporter des précisions qui satisferont les nombreux parisiens stressés, au bord du burn-out. Selon de nombreux chercheurs, en arrêt maladie en raison du stress, l’épuisement professionnel est considéré comme le mal du siècle après le mal de dos provoqué par le port de charges lourdes de plus de 100 kilos, le sida, la gonorrhée, la tendinite et les infections liées à l’inhalation de poussières d’amiante.

« C’est pas juste ! »

Les cigarettes sont désormais bannies des 400 parcs et jardins que compte la mythique et élitiste capitale française. Depuis le 1er juillet dernier, les contrevenants s’exposent à des amendes, doublés de travaux d’intérêt général. « Je me suis fait choper en train de fumer une cigarette dans un parc. Je venais de me faire virer, alors que la société dans laquelle je travaillais faisait des bénéfices, depuis 8 ans. C’est pas juste !. J’ai quand même passé 8 belles années dans cette boîte, à redresser les comptes et à promouvoir les produits, les dimanches compris. Après avoir reçu le prix du meilleur collaborateur de l’année, des mains du boss, le service RH m’a donné directement ma lettre de licenciement, tout de suite après, avec le sourire en plus. Quels connards !. En sortant, je suis allé au parc d’à côté. Machinalement, j’ai allumé une clope. Chacun gère sa peine comme il peut, non ?. Pas de bol, c’était le 1er juillet, le jour de la mise en pratique de la loi. J’ai donc payé une amende et je fais, en ce moment, des travaux d’intérêt général. Je capture les rats qu’il y a autour de la Tour Eiffel. Pourquoi je me balade avec un sac en jute d’après toi ?. Tous les jours, j’attrape les rats qui cherchent de la bouffe sur le Champs-de-Mars. Je les mets dans un sac et je les donne au service en charge de l’incinération des déchets de la Mairie de Paris. Encore 600 rats et je serai libéré de mes obligations civiques. Heureusement qu’il y a des milliers de bestioles près de la Tour Eiffel. Dans une 2 ou 3 jours, normalement, ça sera réglé. J’aurai fini mon quota de 4000 rongeurs. Au début, c’était très difficile, surtout les morsures. Mais la Mairie de Paris m’avait donné des kits anti-poison avec des seringues et des vaccins contre les maladies provoquées par ces foutus rongeurs, comme la rage, la peste bubonique, la tuberculose, le typhus, l’hantavirus, la leptospirose, la jaunisse infectieuse, la tularémie, la chorioméningite lymphocytaire, les vers solitaires, la salmonellose, la leptospirose, la trichinose, la tularémie ou la fièvre d’Haverhill. Heureusement que mon voisin travaille à l’Institut Pasteur. Il m’a donné de précieux conseils. A la Mairie de Paris, ils te donnent juste un sac et des gants de cuisine pour se protéger. Ils n’ont plus de budget à cause des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024. Le responsable en charge du projet de la mairie te dit juste de faire attention aux morsures, aux griffures, à la salive et à l’urine des rats. Mais après, le coup de main vient tout doucement. Je suis vraiment un pro du rat », s’enorgueillit un contrevenant interviewé, cigarette à la bouche.


« Des heures à enlever ce putain de goudron »

Les cigarettes traditionnellement vendues dans les débits de tabac sont prohibées, mais le représentant des élus de la Mairie de Paris a précisé que le cannabis ne faisait pas partie des interdits dans les lieux naturellement verdoyants de la ville lumière. « Verdoyants, verdoyants, comme vous y allez. Ça se voit que ce n’est pas vous qui passez des heures à enlever ce putain de goudron qui recouvre chacune des putains de feuilles des putains d’arbustes des putains de parcs et des jardins parisiens. Si on ne nettoie pas chaque jour, toutes les plantes sont noires à cause des rejets polluants des voitures et des camions. Ils ont interdit les camions dans Paris, mais le vent rapporte les pollutions dans Paris intra-muros. Comme si on n’avait pas assez de travail ?. On entretient les arbres, ça c’est bien et c’est normal. C’est notre métier,  on l’adore, nous, les jardiniers. Plus qu’un métier, c’est une passion. J’aime la flore, la nature l’environnement. Mais quand j’ai été engagé, on ne m’a dit qu’il y avait, en plus des feuilles, les seringues des toxicos à ramasser, ni les cannettes vides des fêtards et des SDF, ni les préservatifs des férus de relations sexuelles en plein air. On ne m’avait pas non parlé des crottes des saloperies de clébards qui me regardent avec leurs yeux moqueurs pendant qu’ils chient sur ma pelouse. Rien non plus au sujet des cadavres des gens, retrouvés chaque matin derrière les buissons, qui se sont suicidés car ils sont obligés de déménager, avec leur femme et leurs enfants, dans des banlieues d’Ile-de-France dangereuses et invivables. C’est normal qu’ils n’arrivent plus à payer leur loyer, ils ont triplé en 3 ans, en moyenne. C’était un auditeur qui avait révélé ça dans l’émission Les Grandes Gueules ou Bourdin Direct, je sais plus, mais c’était sur la radio RMC, ça c’est sûr. Et maintenant, ce sont les particules de pollution qui s’y mettent. Pollution de merde !. Heureusement qu’on essuie chaque jour. La prochaine fois, demandez avant d’écrire des conneries du genre que les parcs sont verdoyants naturellement », me conseille un jardinier, une éponge dans une main et une cigarette non allumée dans l’autre.

« Ici, c’est Paris »

« Nous interdisons le tabac, mais pas le cannabis. Nous avons retrouvé un vieux décret communal, datant de 1906, qui s’applique aussi pour le cannabis. Nous avons un peu contourné cette loi (rire). A la base, ce décret faisait référence à la consommation d’absinthe. C’est l’avantage d’avoir un service juridique de qualité. On trouve toujours une faille dans le droit. Pourquoi, d’après vous, qu’avec toutes ses casseroles dignes d’un immense magasin de meubles de cuisine, Balkany n’a pas passé ne serait-ce qu’une seule petite heure en taule ?. Mais revenons au sujet de cette interview. Comprenez que les CSP+ et CSP++ ont besoin du cannabis pour garder à la fois leur productivité au travail, mais également leur bonne humeur. Quand vous voyez des parisiens heureux et espiègles, dans les rues, c’est grâce à quoi d’après vous ?. Et bien, je vais vous le dire, c’est grâce au cannabis. En plus, mais ne le répétez surtout pas, mais nous ne voulons pas perdre le cœur de notre électorat. C’est une information en off, comme vous dites dans votre jargon, les journalistes. Mais officiellement, nous interdirons la consommation récréative dans les parcs et jardins de Paris, d’ici quelques années. Ne l’écrivez pas, mais c’est reporté aux calandres grecques sur instruction des élus bobos de la Mairie de Paris. Les réacs se sont abstenus lors du vote. Il faut dire que tout le monde, à la Mairie, craint les bobos fumeurs de haschich. Les fumeurs d’herbe parisiens pourront profiter des pelouses de notre belle capitale (rire). Vous voyez que nous pouvons avoir de l’humour à la Mairie. Et puis, à la Mairie, nous ne sommes pas bons que pour emmerder les banlieusards et certains parisiens des quartiers sensibles, comme les 10ème, 18ème et 19ème arrondissements, à coups de PV et d’interdictions illogiques. Ce n’est pas de gaieté de cœur si nous avons fermé les voies sur berge à ces saloperies de voitures et de deux-roues. Ce n’est pas de gaieté de cœur que les parisiens, pauvres ou riches, devront sortir le porte-monnaie pour financer l’organisation de JO. C’est à contrecœur si nous avons soutenu la candidature de Paris pour organiser les Jeux olympiques. Les riches de la capitale ont quand même le droit de poster des selfies sur les réseaux sociaux en pleine finale de l’épreuve de polo, de squash, de golf, du 100 mètres, de tir à l’arc, de badminton ou de handball. Non, pas le hand. C’est un sport essentiellement de pauvres. Ne notez pas le handball dans votre article. Nos riches s’ennuient tellement qu’ils sont obligés de poster sur Instagram les photos des plats qu’ils mangent. Nos riches s’ennuient, nous avons le devoir de les divertir. Il en va de l’image de marque et du standing de notre belle métropole internationale. Quand même, ici, c’est Paris ®« , précise avec fierté un élu parisien, un sachet de papier à rouler dans une main et un briquet dans l’autre.

« Le haschich pour oublier »

Comme l’a précisé l’élu interviewé, le cannabis est une substance essentielle pour les parisiennes et les parisiens. « Avec les loyers exorbitants, les morsures des rats, la pollution létale, les agressions en pagaille, les vols devenus tradition locale, les cambriolages en rafales, les embouteillages monstres, les métros pleins, les cafés en terrasses à 20 euros l’unité, les serveurs qui te frappent quand tu ne laisses pas de pourboire, les gens qui marchent à la vitesse de Kylian Mbappé, les habitants hautains et méprisants comme des videurs de boîtes de nuit, heureusement qu’il y a le haschich pour oublier et surtout pour me faire oublier que je vis dans une ville de merde. Très belle ville, il est vrai, avec les immeubles haussmanniens, mais ville de merde quand même. Si le SMIC n’était pas à 2.500 euros à Paris, je serais parti dans une ville normale, vivable, en province, depuis très longtemps », confie un jeune cadre parisien.

Même son de cloche de la part des retraités de la capitale. S’asseoir dans les parcs parisiens les aide à tenir le coup et ne pas penser au fait qu’ils ont travaillé toute leur vie pour finir en dessous du seuil de pauvreté. « On s’assoit sur un banc, avec les autres clients de la maison de retraite, tranquillement, chaque jour et on hume l’odeur de fumée des cigarettes de cannabis que fument les jeunes, qui viennent, ici, pour se détendre. Cela nous rappelle aussi notre jeunesse. Mais à l’époque, on fumait de l’opium, c’était plus costaud. Les jeunes de maintenant sont plus frêles. C’est sûrement pour ça que le service militaire n’est plus obligatoire », précise un retraité parisien.

« Seconde révolution à la Bastille »

La Mairie de Paris précise que dans les cimetières de la capitale, les parisiens pourront fumer toutes formes de cigarettes, tabac compris. « Nous savons, à la Mairie de Paris, combien il est difficile de perdre un proche. Se retrouver seul, à payer un loyer démesuré, sans l’aide de son compagnon ou de sa compagne. Le haschich, pour ses vertus apaisantes, sera autorisé dans l’ensemble de nos cimetières. C’est quand même grâce à la fumette qu’il n’y a pas eu de seconde révolution à la Bastille. C’est grâce aux clopes et aux joints qu’on ne finit pas sur la guillotine. Avec tout ce qu’a mis, élus de droite et gauche réunis, à la tronche des électeurs », constate un élu parisien.

 

 

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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