Canicule : la RATP remboursera les vêtements des usagers qui ont fondu dans les métros et les RER.
Les températures augmenteront encore, de 5° à 10° en moyenne, dans les prochains jours, en France en général et en Ile-de-France en particulier. Aussi, la RATP a décidé de prendre une mesure inédite dans sa longue histoire.
Métro et RER sont devenus synonymes de volcans sur roues, suite à la vague de chaleur anormalement perfide qui sévit actuellement à Paris et région parisienne. Face à la grogne de ses usagers, la RATP tient à se faire pardonner pour avoir financièrement rechigné à installer la climatisation « dans ses purgatoires sur rails », à savoir les rames de métro et de RER. « Si on n’avait pas nos voitures de fonction avec chauffeurs, la situation serait la même. Mais nous allons nous concentrer, un tout petit peu plus sérieusement, sur le sujet de la climatisation et du bien-être des usagers. Usagers, il faut le rappeler pour la 1.000ème fois, qui se déplacent à petit prix. Quand vous voyez le prix d’un ticket ou du Pass Navigo, c’est peanuts (que dalle, ndlr) par rapport à d’autres métropoles internationales », indique le responsable Wagoning de la RATP.
L’honorable, mais néanmoins surannée, RATP s’est, enfin, rendue compte de la détresse, du désarroi, de la colère et de la douleur de ses usagers, obligés d’embarquer dans des micro-ondes roulants.
« Les surgelés cuisent le temps d’un trajet Gare du Nord-Les Halles »
« Les produits frais ou même les surgelés cuisent le temps d’un trajet Gare du Nord-Les Halles. Il n’y a plus qu’à assaisonner en rentrant chez vous, avec du sel de Guérande et du poivre de Kampot. Mais attention, il faut savoir que si vous faites un trajet de plus de 7 stations de métro ou 2 arrêts de RER, vos surgelés finissent brûlés, arrivés à destination. Pour les produits frais, légumes et viandes, ce sont 3 stations de métro et 2 de RER, maximum. Pour les fruits, il vaudra mieux les acheter pas mûrs du tout, avant de prendre les transports en commun. Il est préférable de voyager avec des fruits verts, au départ. La maturation s’effectue durant le trajet. Mais si vous faites 20 stations, la chaleur est telle que la transformation métabolique ne produira pas uniquement des bribes d’éthylène, mais de l’alcool fermenté à 16°, voire plus, quand les fruits sont bloqués plusieurs heures dans une rame de métro, comme cela est arrivé il y a quelques jours à Paris. Donc, arrivé chez vous, vous finirez ivres en mangeant une simple petite pomme. J’ai fait la connerie de prendre des pommes et des poires mûrs, en revenant du marché de gros de Rungis. Je peux vous certifier que j’étais bourré dans mon restaurant. Il faut faire bien attention ! », prévient un chef-cuisinier étoilé.
« L’équivalent de 32 chauffages par convection »
En plus de la chaleur, les appels téléphoniques, passés dans les rames, doublent le niveau de chaleur à l’intérieur des métros et des RER. Ceci, en raison des rayonnements électromagnétiques à très haute densité provoqués par les ondes des smartphones. « Pour imager et vous expliquer de manière simple. Pour une personne d’un IMC de 28, être dans une rame durant la canicule, c’est comme s’asseoir entre 16 chauffages électriques allumés au maximum. Si vous êtes de forte corpulence, ça sera l’équivalent de 32 chauffages par convection. Un enfant, 8 radiateurs. De plus, les réverbérations des ondes électromagnétiques des téléphones portables (smartphones, ndlr) font des rames de métro et de RER des zones à fortes amplifications électromagnétiques, que nous appelons, dans le lexique nucléaire, des chambres anéchoïques », nous éclaire un chercheur au CNRS, schémas techniques complexes à l’appui.
« Nos burnes sur un plateau en or, pendant qu’on y est ? »
Les responsables de la RATP prennent la mesure du problème. « Les usagers veulent aussi nos burnes sur un plateau en or, pendant qu’on y est ?. Ajoutons du marbre dans les wagons et aussi des dorures, des tapisseries médiévales et des distributeurs de boissons fraîches. C’est soit la clim, soit les sièges. S’il n’y a pas de sièges, les gens gueulent car ils veulent être assis. Sans clim, il fait trop chaud en été. Il faut savoir ce que nos usagers veulent. En plus, ces put**** de sièges nous ont coûté une fortune à cause des encul*** qui les saccagent. Les nouveaux fauteuils ne peuvent pas être lacérés au cutter ou au couteau. Ici, c’est la RATP. C’est pas le métro de Madrid, Dubaï, Hong-Kong, Séoul ou Tokyo, avec leur climatisation, leur chauffage, leur wifi gratuit, leur service bar-snack, leurs services de massages et leurs télévisions dans les rames. Que les voyageurs sachent qu’ils ne pourront pas tout avoir. Le français est râleur de toute façon, c’est de notoriété publique. Nos métros partent et arrivent à l’heure, que veulent-ils de plus. Les usagers mécontents n’ont qu’à prendre les trains de la SNCF et ils compareront. En plus, nous avons un rang de service public à tenir, sinon c’est les caprices à tout-va », reconnaît un cadre du service client de la RATP.
« C’est pire que l’Etna »
Plus de 50° dans les wagons en moyenne, c’est l’affolant constat de Météo France, durant la canicule infernale qui sévit, cet été, à Paris et en Ile-de-France. « C’est pire que l’Etna. Nous avons été bloqués pendant 6 heures dans le métro. Des usagers avait de l’eau, mais nous ne pouvions pas en boire. Normal, elle était bouillante. Nous avons fait du thé à la menthe, ça désaltère. Une gentille dame avait fait ses courses. C’est ça qui nous a sauvé. Nous avons bu un excellent thé, le thé marocain, avec le thé vert et la menthe fraîche », précise Farid, un météorologue-medium de Météo France.
« On a balancé son cadavre en dehors du wagon »
Des pics de température de 60° ont même été mesurés dans certaines lignes. « Heureusement qu’il y avait un curé dans le wagon. Il était à Paris pour une histoire de pédophilie, procès, non-dénonciation ou je ne sais plus quoi. Bref, je dévie du sujet. Donc, pour en revenir à la fournaise dans le métro, le pépé qui a rendu l’âme, dans notre rame de métro, avait confessé ses pêchés avant de monter au ciel. En fait, il va plutôt descendre en sous-sol cet encul* de petit vieux. C’était un serial niqueur. Il a fait cocu sa gentille femme depuis l’année de leur mariage, en 1951. Le pépé avait le zizi frétillant, mais la mémoire aussi. Il a cité les noms de toutes les personnes avec qui il a couché. Le listing a duré 2 heures, pile-poil, juste avant qu’il rende son dernier souffle. Sa femme a appris qu’il la trompait en même temps que nous, la pauvre. Nous avons bazardé le cadavre du connard par la petite fenêtre de la rame de métro. C’est sa femme qui en a eu l’idée. Normal, elle l’avait aimé et même vénéré durant tout leur mariage, alors que lui, il niquait à droite, à gauche et au milieu. On a balancé son cadavre en dehors du wagon. On a fait ça, davantage pour la peine qu’il a causé à la veuve, que pour l’odeur pestilentielle de son corps, qui commençait à gonfler à cause de la chaleur, due à la canicule. On est resté bloqués 8 heures quand même », précise Ludivine, une usagère du métro parisien.
« Un truc mouillé sur ma peau »
La chaleur est telle que les vêtements synthétiques fondent dans les métros et RER franciliens. « Je ne me suis rendu compte de rien, jusqu’à ce que je ressente un truc mouillé sur ma peau. Au début, j’avais crû que c’était le sperme éjaculé par un frotteur. Malheureusement, ça arrive tous les jours dans le métro. Au point que plus personne ne fait plus attention aux spermatozoïdes volants dans les wagons. Dans les rames, il y a fréquemment des giclées de sperme qui planent sous le plafond des wagons des métros et des RER. Personne ne sait d’où ça vient. Ces ordures de frotteurs se dissimulent habilement dans la foule. Mais là, non, c’était la matière textile de mon t-shirt qui avait fondu. Mais avec la canicule, plus aucune giclée de sperme. Les pervers doivent être fatigués à cause de la chaleur, heureusement. Ça a du bon cette canicule. Il faut dire que les voyageurs perdent du poids durant leurs trajets. 50 grammes de graisse en moins toutes les 3 stations. Sur une ligne entière, c’est 1.5 kilos en moins sur la balance. C’est un régime bizarre, mais c’est pas plus mal que se faire chier à courir pendant 2 heures dans une salle qui pue la sueur. Dans le métro et le RER, la transpiration ne sent même pas mauvais, car il fait tellement chaud qu’elle se désagrège. Plus de microbes, plus de bactéries, plus d’odeur. C’est comme les appareils de stérilisation dans les hôpitaux », remarque un usager du RER, immaculé de liquide de matière textile fondue.
« Cette salope de Mère Nature »
Aussi, pour faire un geste commercial, attendu par les voyageurs du métro et du RER, la RATP remboursera les vêtements abîmés à cause de la canicule. « Je viens d’acheter un superbe chemisier de grande marque et j’ai fait la connerie de prendre le métro en période de canicule. En même temps, je ne savais pas que les fringues fondent en cas de très grosse chaleur. Il faisait très chaud dans notre rame. Heureusement que j’ai gardé mon ticket d’achat. Au début, j’en voulais à la RATP, mais surtout à cette salope de Mère Nature. Mais plus maintenant. Ils sont sympas de nous rembourser », se réjouit une jeune femme.
« C’est la période des soldes »
« On ne va pas se ruiner en dédommagements, c’est la période des soldes. Il faut dire que cela nous coûterait plus cher en installant la climatisation. Les usagers devront apporter leurs vêtements fondus par la chaleur qu’il y a dans nos rames et la preuve d’achat. Ils pourront être remboursés en tickets de métro ou en monnaie sonnante et trébuchante. Mais il est vrai que la clim est indispensable. Nous l’avons placé dans les dossiers dans le futur budget prévisionnel, parmi les opérations facultatives, dans un premier temps. D’ici 2025, la climatisation sera étudiée de plus près. Vers 2030, nous commencerons, peut-être, les travaux. En 2040, toutes nos rames de métro et de RER seront climatisées, mais d’abord les rames des lignes les plus chics. Les autres rames, dans lesquelles se vend le crack et autre substances illicites, ça sera pour un peu plus tard. Nous devons lutter contre le trafic de drogue. Ce n’est pas en donnant de l’air frais aux dealers qu’on pourra éradiquer le commerce de la drogue. Mais ne l’écrivez surtout pas dans votre article. Sinon, je serais obligé de régler ça à l’ancienne. Je ne blague pas. Et puis, ça m’ennuierait beaucoup si tu ne pouvais plus utiliser tes doigts pour taper sur ton clavier », reconnaît un haut fonctionnaire de la RATP.
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