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Tous les membres de cette astucieuse start-up ont été délaissés par leurs amis et reniés par leurs familles.

L’univers de la start-up n’est pas un paisible secteur, uniquement composé de discussions autour d’un cocktail détox, de levées de fonds à coups de millions d’euros, d’interminables sessions de programmation, de parties de ping-pong de niveau olympique, de discussions professionnellement intéressées sur les réseaux sociaux ou de l’emploi de termes techniques incompréhensibles par le commun des mortels. Les collaborateurs d’une start-up britannique viennent de le découvrir de manière assez surprenante.

Alors que jusqu’ici, le fait de travailler dans une start-up était synonyme de réussite, de parcours professionnel disruptif et de rébellion managériale réussie, la donne pourrait changer et le doute s’installer dans les têtes pleines de données en tous genres des salariés qui passent tout leur temps, à la fois pro, mais aussi perso, rivés constamment sur leurs smartphones, tablettes, Mac et PC.

« Avec tout mon respect 2.0 »

« Dans le domaine de la tech et du digital, c’est comme pour certains métiers, si ton copain ou ta copine n’est pas dans une start-up, mieux vaut rompre tout de suite. Et même si vous évoluez dans les nouvelles technologies dans votre couple à 2 ou plus, selon les affinités et le mode sexuel choisi, on ne juge pas dans le secteur de la technologie, mieux vaut faire des enfants le plus tard possible. En dessous de 2 millions d’euros de CA, c’est même pas la peine de penser à concevoir des marmots. L’esprit doit être accaparé par les bénéfices en termes d’innovation et de course en avant. Si tu penses à autre chose, oublie la tech et le digital. Tu peux aller directement déposer ton CV dans une usine industrielle, dans la grande distribution, dans les assurances, dans le consulting, avec tout mon respect 2.0 que j’ai pour les commerçants en produits et en conseils », fait savoir l’associé unique, marié et sans enfants, d’une start-up spécialisée en mise en relation amoureuses et/ou charnelles, qui a réalisé 1,9 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier.


« Quasi-impossible d’y pénétrer »

D’astucieux inventeurs anglais viennent de concevoir un dégourdi et asocial logiciel permettant à des plateformes diffusant des films et des séries, comme Netflix, Canal+ ou HBO par exemple, d’empêcher leurs abonnés de partager leurs codes d’abonnements. Ainsi, les abonnés ne pourront plus donner, de manière désintéressée ou bien insidieusement en échange de contreparties révélées à l’avance ou non,  à des personnes de leur famille, à des amis ou à des prospects sexuel.le.s avant, pendant ou après coït. « Non !. C’était trop beau et trop simple pour être vrai. Si tu savais le nombre de nanas que je me tape rien qu’en leur donnant mon code Netflix, tu serais étonné, vu qu’à ton époque, il n’y avait pas encore ni Netflix ni internet. T’avais le gros boîtier-là, à ton époque. On m’a déjà parlé de ce truc qui s’appelle mini quelque chose avec des 3615 en guise d’url (Minitel, ndlr). Avec leur connerie d’algorithme, comment je vais faire maintenant pour choper ?. Mon palmarès va dégringoler en flèche. Je vais être obligé de draguer hyper longtemps pour mettre les nanas dans mon pieu, si j’y arrive. La tâche sera bien plus ardue, voire quasi-impossible d’y pénétrer dans mon compte Netflix ou Canal+. Je vais en faire quoi de mes stocks de préservatifs que j’ai acheté pour pas cher sur internet ? », s’interroge avec désolation un jeune étudiant, tout en se grattant les parties génitales, du fait d’une suractivité de donation de codes, avant la mise en service du logiciel anti-partage de codes d’accès aux plateformes. Alors que les futures sociétés clientes se frottent déjà les mains, en prévision des retombées financières gigantesques que leur apportera cette idée de génie, les créateurs de cet algorithme se trouvent confrontés à une difficulté de taille, mais surtout imprévue. « Nous nous sommes focalisés sur le bilan financier prévisionnel et nous avons délaissé le bilan relationnel prévisionnel. Mega-Giga-Tera-Peta-Exa faute. Notre programme est top. Sur ce plan-là, rien à dire, c’est quasiment proche de la perfection. Dans le futur, partager un code de connexion Netflix sera aussi difficile que partager la chaude-pisse avec une capote. C’est plutôt sur notre volet social personnel à nous que nous sommes dans la mouise. Là, on l’a dans l’incubateur, et bien deep en plus, si techniquement tu vois ce que je veux dire, confie l’un des dirigeants de la start-up. Il n’y a pas que moi, tous les collaborateurs de la boîte ne savent plus quoi faire. Ils se sont engueulés avec presque tous les membres de leurs familles et la totalité de leurs amis. Non, ce n’est pas en termes techniques qu’elle se trouve la difficulté. Il n’y a pas que ceux de notre start-up qui sont touchés. Même nos sous-traitants sont impactés. T’as déjà vu un agent de sécurité qui pèse 150 kilos, mesurant 2 mètres 20 en train de chialer ?. Non ?. Moi, oui. Plus personne de son entourage ne veut plus lui adresser la parole. Si c’était à refaire, est-ce que l’on aurait créé ce programme ?. Financièrement, oui. Professionnellement, oui. C’est une véritable révolution dans le domaine. Mon banquier ne tirera plus jamais la tronche de sa vie. On va toucher le jackpot. Mais sur le plan personnel, familial et amical, je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je ne veux pas que ma famille et mes amis me fassent la gueule pour le restant de mes jours. Ils vont être obligés de payer leur propre abonnement. Pourtant, j’ai rien fait de mal. Moi, je programme, c’est tout. Et puis, je pensais pas à mal en faisant ça. J’œuvre pour l’essor de la société dans laquelle je travaille et aussi pour la splendeur de la technologie et du digital, directement ou indirectement, je ne sais pas, mais j’essaie de faire avancer les choses. Mais là, j’y laisse des plumes, aussi longues que des plumes de paon ».

« Un page  web se tourne »

« Mon frangin est un gros con !. Au lycée, maintenant, je me retrouve à manger toute seule au self-service. Plus personne ne veut plus s’asseoir à côté de moi ni même me parler, car tout le monde sait que mon connard de frangin bosse là-bas, chez Synamedia. Résultat, le voyage de classe, j’en ferai un, mais toute seule. La prof qui organise le voyage de classe m’a désinscrite, et sans même m’en parler. Elle a organisé un autre voyage, spécialement à mon honneur, mais j’irai toute seule. Ça montre à quel point ma prof tient au partage des codes Netflix, surtout son code à elle qui lui a prêté par l’une de ses copines. Dans mon bahut, c’est pareil pour la majorité des autres profs, idem aussi pour le directeur et pour le personnel de la cantine. Résultat,  je mange froid. Je peux te dire que bouffer un fish & chips congelé, c’est pas du pudding (gâteau, ndlr) et c’est pas bon non plus, quand c’est froid, surtout les chips. Mon connard de frangin a participé à la création de ce foutu programme qui empêchera de se partager les codes de Netflix et de HBO. Qu’est-ce qui lui a pris à mon crétin de grand frère de faire ça ?. Il aurait au moins pu penser à moi. De toute façon, il a toujours été égoïste. Mes parents disent que non, qu’il est altruiste, serviable, partageur, bla bla bla, mais c’est faux. La preuve, à cause de lui, on ne pourra plus se partager les codes de Netflix, de Canal+ et d’autres sites internet. Un page  web se tourne. Déjà qu’on est isolés à cause du Brexit, voilà maintenant que toute la terre entière va nous isoler à cause de cette invention anglaise et égoïste. On finira seuls, nous les anglais, c’est certain », se désole la sœur de l’un des collaborateurs de la start-up, tout en se roulant par terre, par signe de tristesse, d’opposition, de désespoir et de colère envers son frère.

« Les sites avec abonnement premium sont aussi concernés ? »

La britannique société Synamedia a présenté, à Las Vegas, une innovation inédite lors du CES 2019, le grand rendez-vous tech mondial qui a lieu tous les ans. Ce nouveau logiciel aura pour tâche de détecter et d’empêcher les partages de comptes de fournisseurs de contenus, sources de manque à gagner énorme pour les plateformes comme Netflix, HBO, Canal+ et bien d’autres. « La technologie et moi, ça fait deux. J’y connais rien du tout, j’ai 70 ans. En fait, ça m’intéresse pas leurs machins d’ordinateurs, de logiciels et de claviers. Mais une chose me turlupine. Et je vous saurais gré de me dire la vérité. Je désirerais savoir si les sites avec abonnements premium sont aussi concernés ?, comme celui de Jacquie et Michel, ou bien celui de Dorcel seront aussi concernés. Rassurez-moi, mon petit, ils ne le seront pas ? », me demande un vigoureux retraité français.

Un département spécifique au rétablissement de liens sociaux entre collaborateurs de la start-up et leurs proches, voisins compris, a été mis en place. « Mes voisins m’interdisent de rentrer dans l’immeuble où il y a mon appartement. Tout ça à cause de l’innovation géniale qui empêchera d’être à 50 sur un abonnement, c’est exagéré leur réaction. Je peux dormir chez toi, une nuit ou deux. Ça m’arrangerait », me demande un chargé de CRM.

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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2 réflexions sur “Tous les membres de cette astucieuse start-up ont été délaissés par leurs amis et reniés par leurs familles.

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