Sénatoriales – Rajeunissement des élus : les Delage, Simca, Talbot, Delahaye, Renault Reinastella, Citroën 6DS et autres Peugeot 174 de fonction seront remplacées par des voitures électriques et des vélos.
Une page politique se tourne. Les parisiens ne verront malheureusement plus les voitures anciennes sillonner les abords du Sénat.
Les élections sénatoriales de cette année voient un rajeunissement des sages élus. « La moyenne d’âge passe de 95 à 55 ans, donc, forcément, il y a des chamboulements dans l’environnement du Sénat. Les voitures en font partie », explique un gérontologue du Palais du Luxembourg.
Ainsi, en plus de l’assemblée, le parc automobile va également être rajeuni. Les nouveaux élus écologistes sont heureux et tristes à la fois. « Connerie de vélos de fonction ! Pour une fois que je pouvais monter dans une voiture ancienne qui roule, c’est raté. Même au Salon de l’Auto, on ne pouvait pas monter dedans, et encore moins rouler avec. Je suis né trop tard, sacré nom d’une piste cyclable où se garent des bagnoles », se désole un sénateur écologiste.
« Comme une partie de jambes en l’air sans cris d’extase ! »
Les Delage, Simca, Talbot, Delahaye, Renault Reinastella et autres Peugeot 174 de fonction iront donc au musée. Les voitures anciennes feront place à des modèles récents, fonctionnant à l’électrique. « Une bagnole sans bruit de moteur, c’est comme une partie de jambes en l’air sans cris d’extase !, prévient un sénateur centenaire, réélu depuis les années 30. J’ai beau dire aux petits jeunes que le progrès n’est pas forcément bon, mais ils n’en font qu’à leur tête, ces petits cons. »
« Les mains pleines de bon vieux cambouis, jusqu’aux épaules »
Même tristesse de la part d’un mécanicien du Palais du Luxembourg. Il devra passer un diplôme d’électricien pour être aux normes, en prévision de l’entretien des voitures électriques commandées par les sénateurs EELV. « Je veux faire de la mécanique, moi. De la bonne vieille réparation de bagnoles au diesel ou même à l’essence. Ma passion, c’est tripatouillé des moteurs, les mains pleines de bon vieux cambouis, jusqu’aux épaules. Dans leurs foutues bagnoles électriques, il n’y a pas une goutte d’huile, de lubrifiant ou de graisse mécanique. C’est nul. Il n’y aura plus de voitures anciennes, françaises ou américaines dans le parking du Sénat. Même les DS, les 404 et les R16 iront au musée, c’est injuste », se désole-t-il.
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