Culture & Médias

Françoise Nyssen, Ministre de la Culture : « une action forte en matière d’éducation aux médias sur les modèles chinois, cubain et nord-coréen ».

Lors de ses vœux à la presse, le Président de la République, Emmanuel Macron, avait promis de lutter contre les « Fake news » (fausses informations) en périodes électorales. La Ministre de la Culture en dévoile les contours.

Mis à jour.

Dans une interview au Journal du Dimanche, la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen, donne davantage de précisions sur la future loi, précisant mener « une action forte en matière d’éducation aux médias », indiquant que cette loi sera exercée « particulièrement » en période électorale, élections de syndics de copropriété et de parents d’élèves dans les écoles comprises. Ainsi, en période électorale ou non, cette loi visera également tous les médias satiriques.

Les fausses nouvelles seront donc signalées et punies dès qu’elles deviendront virales. « Dès le second partage, retweet ou dès les 2ème j’aime, on coupe la connexion de la personne ou de l’entité qui a diffusé la fausse information, journal ou site satirique. Pour les journaux ou magazines, nous brûlerons tous les exemplaires et détruirons les ordinateurs de PAO, ainsi que les imprimantes off-set et numériques. Pour les dessins satiriques, nous casserons quelques crayons HB au passage. En cours d’urbanisme, nous appelions cela la pulvérisation du neuf. Cela consiste à réduire un bâtiment nickel et flambant neuf en poussière, façon sablier », précise Françoise Nyssen, Ministre de la Culture. « Je suis également diplômée en chimie. J’avais appris que rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Nous transformerons donc la satire en silence, voilà tout, rien de plus. Nous n’avons pas trouvé mieux pour assurer l’indépendance des médias, ainsi que pour garantir la liberté d’expression, je sais c’est contradictoire, mais c’est comme ça », indique la Ministre de la Culture en se rongeant les ongles et en tapant des pieds de façon régulière, tel un métronome. Elle ajoute, « D’un point de vue purement politique, économique, financier, social donc culturel, c’est pour cela que je porte le projet de loi, ce n’est pas gentil du tout de la part des sites satiriques de se moquer des hommes et des femmes élus ou se présentant à une élection et des institutions. Nous sommes en terre de liberté, mais il ne faut pas exagérer tout de même. Et puis, pourquoi la satire vise-t-elle toujours les politiques ? Après tout, ils peuvent se moquer uniquement des chômeurs, des fainéants et des illettrés. La satire aura assez de quoi faire avec eux, non ?. Vous devez comprendre que les sites satiriques ne doivent pas rire ou mettre en lumière les mensonges, les incompétences, les contradictions et les fausses promesses des candidats, sinon comment voulez-vous que nous soyons élus ?, euh je veux dire, comment voulez-vous qu’ils soient élus ?. Ils vont faire quoi sinon ? bosser pour un salaire de misère, avec un smic de 2500 euros (sic 1150 euros net), prendre le RER et loger dans un HLM macabre dans le 15ème arrondissement, loin des beaux quartiers parisiens et des boutiques de luxe ?. C’est pas sérieux voyons. En préparant le texte de la loi en terre républicaine, nombreux sont ceux qui diront, fort injustement d’ailleurs, que cela constitue de la censure et que cela va à l’encontre de l’esprit critique qui est également une composante française, patrie des Lumières et berceau des libertés, que beaucoup de citoyens étrangers nous envient, mais non, cela est totalitairement faux, je veux dire totalement faux. Nous mettrons juste une petite barrière électrifiée à 12000 volts, rien de plus. En qualité de Ministre de la Culture, j’userai de tout mon pouvoir, avec l’aide, je l’espère, du Ministère de l’Intérieur, des Renseignements généraux, des CRS et des militaires pour faire taire toute opposition contraire aux pensées philosophiques, économiques, financières et fiscales d’En Marche et de tous nos camarades capitalistes. Nous nous sommes inspirés de modèles étrangers. D’un point de vue éthique et moral, il est indispensable d’avoir une action forte en matière d’éducation aux médias sur les modèles chinois, cubain et nord-coréen notamment. Dans le domaine ce sont les meilleurs. Ils sont même en avance sur leur temps. Des génies. Et je pense que nous avons atteint nos objectifs, car la Corée du Nord, la Chine et Cuba nous ont envoyé des messages de félicitations », précise Françoise Nyssen, Ministre de la Culture, avant de partir pour assister à une conférence intitulée « Le rire et la critique : barrières, limites et interdits ».


« 3 ou 4 petites gouttes de pipi projetées »

Du côté des satiristes, l’incompréhension est totale. « Je comprends que le gouvernement veuille empêcher des états voyous ou des organisations malhonnêtes de saboter les élections à des fins scrupuleuses, politiques ou économiques, mais cette loi interdira également la satire, la parodie et l’humour. Cela est contradictoire avec l’esprit républicain et la culture française. Je n’irai pas à dire que cette loi anti Fake news urinera sur les tombes de Molière, Racine, La Bruyère, Montesquieu, Rabelais, Boileau, Voltaire, Hugo, Coluche, le Luron et Desproges. Mais il y a quand même 3 ou 4 petites gouttes de pipi projetées. J’espère qu’En Marche fera marche arrière sur cette loi », précise un satiriste français.

La loi anti Fake news passera par une procédure de référé judiciaire, généralement utilisée pour préserver les droits, pour prévenir un dommage ou pour faire cesser un trouble manifestement illicite. Parmi les actions, en plus des liquidations judiciaires automatiques, des emprisonnements et des séances de remodelage mental, par un cabinet de consulting, filiale du groupement national des banques d’affaires, sont prévues pour les diffuseurs de textes et dessins satiriques. « Nous libérons des détenus, mais pas les violeurs et les criminels, uniquement les politiques corrompus, ainsi que les voleurs à l’étalage. Nous savons être stricts tout de même », indique un élu en charge de cette loi.

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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