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Suppression des allocations chômage : de plus en plus de chômeurs s’amputent un bras ou une jambe pour ne pas être radiés de Pôle Emploi.

La nouvelle mesure, relative au contrôle endurci et à la suppression des Assedic des chômeurs, en cas de fautes, ont des conséquences financières sur les demandeurs d’emploi, mais également, aussi étonnant que cela puisse paraître,  des conséquences anatomiques. Témoignages.

Le gouvernement, après avoir lâché du leste social en faveur des smicards avec une augmentation de 100 euros par mois, tente de se rattraper sur les demandeurs d’emploi. Dans le cadre de la réforme « Avenir professionnel », l’Elysée, Matignon et la majorité parlementaire ont décidé de radier les chômeurs de Pôle Emploi et de ne plus leur verser d’allocations chômage, si le demandeur ou la demanderesse d’emploi annule un ou plusieurs rendez-vous, ou encore si la personne refuse un travail proposé par l’ancienne ANPE. « En plus de vouloir nous faire crever de faim, ils se foutent de notre gueule ceux de LREM de mes deux. Ils ont appelé leur réforme ‘Avenir professionnel’, mais notre avenir personnel à nous les chômeurs, ils y ont pensé ?. Personnellement, j’aurai besoin de manger, de payer mon chauffage et de m’habiller. Ma femme et mes gosses aussi; selon leur point de vue personnel ! », fait savoir un demandeur d’emploi, une scie dans une main et un gros flacon d’alcool à 90° dans l’autre.

« C’est pas parce qu’on n’a pas les moyens de se payer un foutu gilet jaune que le gouvernement doit s’accorder le droit de nous en mettre plein le fion. Ils ont publié leur saloperie de décret au Journal officiel un dimanche, en plus. Quand tu es chômeur, tu ne fais plus la différence entre dimanche ou jeudi, mais ce n’est pas une raison. Comme cadeau de fin d’année, il y a mieux », analyse un chômeur, tout en remettant en place l’impressionnant bandage médical artisanal qui entoure son bras.

« Nous consulter, au moins pour la forme »


Face à cette mesure disruptive, appelée « Attaque stratégique Anti-fraude« , intelligemment élaborée pour certains et machiavéliquement orchestrée pour d’autres, afin de contraindre les 8 à 12% de chômeurs qui ne cherchent pas rigoureusement un travail à en trouver un, les chômeurs et les syndicats sont scandalisés, mais également ébahis par l’audace dont fait preuve la majorité libérale. « Avant de supprimer les allocations chômage, le gouvernement aurait au moins pu nous consulter, au moins pour la forme. Là, on passe pour quoi maintenant devant nos adhérents ?. On se doutait que les syndicats n’effraient plus les gouvernements, mais là, c’est confirmé. Nos slogans et nos banderoles ne font plus peur aux Présidents, ni ministres. Je crois même que, maintenant, les syndicats font encore moins peur que le Parti communiste français », se désole le responsable d’un grand syndicat français.

« Les 30 glorieuses, c’est fini »

« Une bonne fois pour toutes, que les inscrits à Pôle Emploi arrêtent de nous bassiner avec leurs compétences, leur CV à la con, leurs vocations à la noix, leurs attentes débiles, leurs désirs utopiques et leurs objectifs professionnels irréalisables à cause de la conjoncture nationale et surtout internationale. Les chômeurs doivent accepter tout emploi qui leur sera proposé, peu importe lequel. Les 30 glorieuses, c’est fini depuis très longtemps », explique un responsable Pôle Emploi, tout en essayant de ranimer un inscrit amputé de la main.

« Je ne peux pas me permettre d’être amputé de mes Assedic »

Il faut dire que de nombreux chômeurs, tous âges confondus, ont décidé d’agir de manière préventive pour ne pas se retrouver sans le sou dès le mois prochain. « Moi, je me suis coupé un membre pour ne pas être radié de Pôle Emploi. J’ai longtemps hésité, vous savez, mais j’ai décidé de sauter le pas. C’est mon pied gauche qui a sauté. Me demandez pas la raison. Ça aurait pu être le pied droit. Mais il fallait faire un choix rapide. Leur décret a été mis en place dimanche. Il n’y avait pas de temps à perdre. Je ne veux pas et surtout, je ne peux pas me permettre d’être amputé de mes Assedic, donc je coupe. Tu savais qu’un membre coupé bougeait après l’avoir coupé ?. Moi, je ne savais pas, c’est trop rigolo », indique Sébastien, un chômeur rassuré d’être toujours inscrit dans la très sélecte liste des chômeurs de Pôle Emploi.

« Moi, c’est la main droite que je me suis amputée. Normal, je suis gauchère. Mais attention, si j’ai fait ça, ce n’est pas pour avoir le statut d’handicapé, non. D’ailleurs, je l’ai refusé. Je tiens à garder le même statut qu’avant mon opération. Là, au moins, je pourrai toujours choisir le travail qui me correspond vraiment », fait savoir la femme de Sébastien, elle aussi au chômage après un CDD de 2 ans.

« Membres de chômeurs à partir de coupes Scanner »

Cette vague originale d’amputations volontaires qui touche les chômeuses et chômeuses de France, est une première depuis la Grande famine de 1709. « En 1709, suite à la guerre de succession d’Espagne, les pauvres se coupaient volontairement un membre, mais pour une toute autre raison que celle qui se déroule chez les inscrits de Pôle Emploi. Au début du 18ème siècle, les miséreux, pour consommer moins d’énergie, s’enlevaient un bras ou une jambe. C’est qu’en termes de calories, ça coûte, un bras ou une jambe à faire fonctionner », détaille un éminent chirurgien qui prépare son 10ème doctorat qui aura pour titre de thèse « Modélisation tridimensionnelle de l’anatomie de membres de chômeurs à partir de coupes Scanner ».

« Des milliers de colis depuis le début de semaine »

Le ministère du Travail n’a pas encore fait de communiqué au sujet de cette série inédite d’auto-amputations qui se déroulent un peu partout dans les quatre coins de France. « Nous, c’est le ministère du Travail. Pour les questions d’anatomie, il faut s’adresser au ministère des Solidarités et de la Santé », explique un haut fonctionnaire, tout en nous montrant les impressionnants amas de membres amputés envoyés par les demandeurs d’emploi, qui ont tenu à manifester leur mécontentement par le pacifique biais de la Poste. Il ajoute, « si vous allez au ministère de la Santé, vous pouvez leur emporter quelques colis ?. On reçoit des milliers de colis depuis le début de semaine, ça nous arrangerait. On a l’impression de ne faire que ça, réceptionner les colis, depuis lundi dernier ».

Mais tous les chômeurs n’en arrivent pas, heureusement pour eux, à se défaire d’un de leurs précieux membres. « Moi, j’hésite, mais je ne crois pas que je vais le faire. On n’y fait pas attention, mais on s’attache vite à des os, comme ceux de nos bras ou de nos jambes. Je m’inscrirai au RSA. Je toucherai la même chose que mes Assedic en plus et ce, sans avoir à rien me couper », se félicite un demandeur d’emploi.

 

 

Crédit-photo : pexels, cc0.

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