Classes sans chauffage cet hiver : les établissements commencent à être livrés en poêles à bois ou granulés.
Face aux hausses en séries des tarifs de l’énergie, gouvernement et mairies ont trouvé des alternatives à la fois économiques et écologiques pour permettre aux élèves, aux étudiants et aux professeurs d’aller en cours normalement. Ainsi, les livraisons de poêles à bois et à granulés ont débuté à travers les écoles, collèges, lycées et universités des quatre coins du pays. Une formation sera assurée aux courageux professeurs et aux sympathiques et flegmatiques ATSEM, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, pour apprendre à allumer le feu correctement. « Je n’ai plus de salle de libre, moi. Où vais-je stocker ces quantités astronomiques de bois de chauffage ? », questionne la Directrice d’une école primaire, tout en malaxant sa balle anti-stress.
« Des plaids sur les épaules… »
« Le feu, ce n’est pas tout de l’allumer. Il faut l’entretenir, c’est le secret. C’est comme en amour, en fait », explique malicieusement un pompier réquisitionné pour former le personnel d’une école primaire.
Mais tous les établissements ne seront pas fournis en appareils de chauffage. « La Directrice de notre école et les professeurs s’étaient cotisés pour acheter des poêles à granulés. C’était soit ça, soit faire les cours avec des couvertures ou des plaids sur les épaules et le dos », fait savoir le professeur d’un établissement vétuste de région parisienne.
« Nous avons un grand nombre d’écoles qui ont déjà leurs poêles à bois, explique un élu marseillais. Des écoles sont si délabrées que la tuyauterie des chauffages a été réduite en poudre ocre sous l’effet de la rouille. Des trous de 2 mètres dans la toiture, ça ne pardonne pas », prévient-il avec sagesse. « Un plan de rénovation a été lancé pour remettre en état 431 écoles sur les 470 que compte la ville Championne d’Europe grâce à Bernard Tapie et à grâce au coup de tête victorieux de Basile Boli en 1993. Tu te rappelles ? », me demande-t-il.
« Nous, on a des poêles à bois, on a un toit qui tient debout comme il peut dans notre école, mais ce qu’il nous faudrait, c’est un bureau de poste, indique le maire d’un petit village isolé. Le commerce le plus proche est à 120 kilomètres. Sans bureau de poste, nous n’arrivons pas à recevoir ce qu’on commande sur le minitel moderne (internet, ndlr). Résultat, les élèves travaillent avec les manuels d’y a trois ans. »
Crédit-photo : Hans de Pixabay.