RSA contre bénévolat contraint : le Medef offrira une prime exceptionnelle de 5 euros à tous les salariés du privé pour fêter l’évènement.
Le bourgeois et d’ordinaire si paisible siège du puissant Medef n’avait pas connu telle ambiance de fête et d’euphorie collective depuis le tournant de la rigueur de 1983 instauré sous la présidence de François Mitterrand.
« Un sou est un sou… »
« C’est toujours calme. Pas tout le temps en fait. Les seules fois où ça gueule, c’est quand les milliardaires et les millionnaires négocient entre eux pour savoir qui va payer le déjeuner ou le dîner au restaurant. Un sou est un sou même quand t’as du pognon à ne plus savoir quoi en faire », philosophe un adhérent.
« Un véritable miracle »
L’annonce du bénévolat forcé exigé aux bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active a provoqué une fête improvisée et spontanée dans les bureaux de la fédération des patrons. « Nous en avions rêvé, mais jamais, ô grand jamais, nous aurions imaginés que les pauvres allaient bosser gratos. Le petit jeune (Emmanuel Macron, ndlr) est un cadeau venu du ciel de l’actionnariat, confie un cadre du syndicat des grands patrons tout en sabrant le champagne. J’avais prévu ouvrir cette bouteille de champagne millésimé pour une future délocalisation dans un pays à bas salaires, mais là, je ne peux pas résister. Cette annonce est un véritable miracle. »
« En Marche est magique ! »
Ainsi, les personnes pauvres devront travailler entre 15 et 20 heures par semaine en échange du maintien de leur aide. « J’ai le droit d’emporter mon sac de couchage et mon sac où je mets mes affaires dans la boîte où je travaillerai ? », questionne un affable SDF de 55 ans qui a perdu son emploi suite à une délocalisation.
Pour célébrer l’évènement, le Medef a accordé une prime exceptionnelle de 5 euros à tous les salariés du secteur privé de France métropolitaine et des DOM-TOM. « On va encore nous accuser de faire notre beurre sur le dos des pauvres, mais à la rigueur : on s’en contrefiche. Vous vous rendez compte ? Un réservoir de près de 2 millions de tête qui seront à notre disposition pour travailler sans que nous ne déboursions le moindre centime. Pas de charges patronales, pas de tickets-restaurants à offrir, pas une once d’avantages de mes deux à donner à ces corvéables à merci, pas d’indemnités en cas de licenciement. Ces salariés gratuits n’auront aucuns droits. Pincez-moi !, j’ai l’impression rêver. C’est encore plus jouissif que les partouzes avec les poulettes de luxe les soirs de congrès. Encore plus excitant qu’une hausse des cours des actions après un plan social. Cette idée de faire trimer les pauvres pour pas un rond est tout simplement géniale. En Marche est magique ! », exulte de façon quasi-orgasmique un ponte du CAC40.
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