Rendez-vous en terre inconnue : aucun participant n’est retourné dans ces endroits idylliques sans capitalisme, ni électricité, ni télévision, ni internet.
Ils ont fait preuve d’abnégation et d’altruisme depuis leur retour des terres lointaines et inconnues. La performance est remarquable de la part de tous les anciens participants de l’émission de France 5 et France 2 « Rendez-vous en terre inconnue », créée et présentée par le talentueux et bien proportionné Frédéric Lopez, de son vrai nom Frédéric Frederico Ernesto Felicio Felipe Augusto Miguel Roberto Carlos Martino Lopez, réfugié sud-américain ayant fui la dictature de son pays natal en 2004. Aucun des participants n’est donc retourné dans l’une des terres inconnues et lointaines où ils avaient enregistré un épisode de la célèbre émission de découverte, d’échanges humains, d’initiation aux privations et de sensibilisation aux épidémies.
Les candidats de « Rendez-vous en terre inconnue » ont fait preuve d’une très grande maîtrise de leurs émotions et de leurs désirs d’inconfort. Ils ont réussi à contenir leur attirance pour des choses simples et anodines comme la nature, l’austérité, les épidémies et la rudesse. Aucun des candidats n’est retourné dans ces campagnes reculées et coupées de la civilisation, loin du capitalisme et de ses effets néfastes comme le confort, l’école, les cantines scolaires, les hôpitaux, la sécurité sociale, les sommiers moelleux, la nourriture à disposition, la contraception, l’électricité, l’eau potable, l’eau chaude à disposition, les appareils électroménagers, le chauffage, la climatisation, le téléphone, internet, les transports, les supermarchés, les cinémas, les jeux vidéos et les clubs.
« Ils sont riches de choses que nous n’avons pas »
Parmi les anciens participants de la fameuse émission de France 2, seule une personne a voulu nous parler. Les autres, tristes et en phase de pré-dépression, se sont cloîtrées chez elles, dans le noir, sans dialoguer, sans rire et jouir de la vie. « Lors de l’enregistrement de l’émission ‘Rendez-vous en terre inconnue’, je n’y ai passé que quelques jours mais quelles sensations. Que du bonheur et de la joie. Les gens de là-bas, ils sont riches de choses que nous n’avons pas. Des choses anodines et gratuites comme la simplicité, l’effort pour aller chercher l’eau à 50 km de chez eux ou faire fuir des animaux dangereux. Ils ne font qu’un avec la nature chaque jour et surtout chaque nuit avec les scorpions et les serpents notamment. Ils vivent sans futilités. Ils se passent volontiers de produits essentiels comme les médicaments. Je ne croyais pas possible un monde sans pénicilline et bien ils m’ont prouvé le contraire et cela est tout à leur honneur. Je ne sais pas comment ils font et je ne le saurai jamais malheureusement car, au nom de l’amitié et même de l’amour que j’ai pour eux, pour les larmes que j’ai versé en les quittant, je dois survivre ici en France et dans cet environnement dans lequel nous avons tout. Je leur dédicace chacun de mes instants dans mon pays industrialisé. En toute franchise, je pense souvent à ces populations pauvres, surtout quand je n’ai plus de yaourts dans le frigo ou quand mon taxi a 2 minutes de retard en allant faire une partie de squash. A chaque coup dur, je me dis qu’aurais fait Vavahemramioniveaonoseradraha à ma place ? Vavahemramioniveaonoseradraha, âgé de 89 ans, est l’un des 157 enfants du chef de la tribu chez laquelle on était invité. Malheureusement, je sais que je n’y retournerai jamais, du moins en dehors d’une émission télévisée », précise un ancien candidat visiblement bouleversé car son visage est tout rouge et en sueur, à la sortie de son hammam hebdomadaire.
« Caché dans la valise de Frédéric Lopez »
Avant de rentrer chez lui pour chercher sa valise et partir à Los Angeles, le people indique, « oui, les populations que j’ai rencontré là-bas me manquent et ça a été un déchirement de les quitter. Surtout quand la sécurité a empêché plusieurs membres de la tribu de monter clandestinement dans l’avion pour vivre en Europe. Il y en avait même un caché dans la valise de Frédéric Lopez. Les douaniers l’ont trouvé et il est resté à l’aéroport jusqu’à ce que notre avion décolle. Il fallait le voir en train de courir derrière l’avion qui allait décoller, en essayant de s’agripper au train d’atterrissage en criant ‘France, Europe, passeport, visa, certificat hébergement, mariage blanc, carte séjour, papiers, papiers’. Ce fut un déchirement total, j’en pleure encore car je sais qu’il voulait que je reste là-bas avec eux ».
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