Société

Panne – SNCF : les vaches fugueuses, parties à la recherche de trains à regarder passer, sèment la zizanie sur les routes françaises.

Bison Futé aurait dû se méfier de ses gentils cousins, les vaches et les taureaux. En effet, la panne du poste électrique, qui a empêché le départ de centaines de trains, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des agriculteurs… rempli de lait. En plus de provoquer la colère des usagers de la SNCF, l’incident électrique a choqué émotionnellement les braves vaches laitières françaises. En effet, les trains, qu’elles sont habituées à regarder quotidiennement, ne passent plus.

La panne électrique monumentale du poste électrique de la RTE, fournissant en énergie la gigantesque gare Montparnasse, a provoqué un afflux monstre de voyageurs dans toutes les gares parisiennes, mais également de province. Mais dans nos belles campagnes, ce sont les vaches laitières et les taureaux qui manifestent leur ire, à leur manière.

« Leur put*** de poste électrique »

Les voyageurs en gare sont désabusés. Ils sont au bord de la crise de nerf. Les usagers de la SNCF attendent des trains qui ne viendront, peut-être, jamais. « En résumé, ça fait 48 heures que nous dormons, mangeons et chions sur le quai de la gare. Les chiottes sont bouchées depuis très longtemps. Pardon d’avoir employé le terme chier, mais mon cerveau ne filtre plus les mots. Je n’en peux plus. Je suis lessivée. Je sais que cette fois, ce n’est pas de la faute de la SNCF, au sujet du transformateur de merde. J’aurais jamais pensé dire ça un jour, mais j’ai hâte de rentrer, chez moi, à Paris. J’ai hâte de retrouver la pollution, les métros bondés, les embouteillages et la mauvaise humeur des parisiens, qui gueulent pour un oui ou pour un non, mais surtout pour un oui, allez comprendre. Au fait, ils le réparent quand leur put*** de poste électrique de mes deux ?. Vous avez des nouvelles, vous, lejournalnews de mes couilles ?. Non ?. Alors dégage. Je ne suis vraiment pas d’humeur. C’est compréhensible, tu me diras. Donc, tu ne m’en voudras pas d’être brusque et sèche. Casse-toi, je t’ai dit. Dégage connard ! », me demande une voyageuse parisienne, tout en s’épilant les aisselles, dans une grande gare de Province.


« Mon bétail voulait contempler la locomotive »

Mais les usagers de la SNCF ne sont pas les seuls à être déboussolés. Un étrange phénomène se produit, en ce moment même, un peu partout en France. Des dizaines de milliers de vaches ont été aperçues, déambulant, à travers les routes de nos ravissantes campagnes. « J’ai eu de la chance. J’ai retrouvé mon troupeau près de la ligne ferroviaire la plus proche. Il était à 150 kilomètres, c’est pas loin, heureusement. Nous, à la campagne, nous n’avons pas la même notion de distance par rapport aux gens de la ville. J’ai vite retrouvé mes bêtes, c’est le plus important. Avec les vols de bétail, dus à la famine qui sévit en France, j’avais mis mon numéro de téléphone sur chaque bête, au cas où les gendarmes retrouvent mes vaches. Là, ce sont des cheminots qui m’ont appelé. Mes vaches ont bloqué le départ de leur train, juste après avoir réparé la panne. Mon bétail voulait contempler la locomotive. Pour sûr, ça fait des mois qu’elles n’ont pas vu de trains, pas un seul. Normal que ça leur manque. Quand, depuis toutes petites, mes vaches voient des trains passer, quand ça s’arrête, ça provoque un traumatisme. Là, entre les grèves, les pannes et là, avec l’incident électrique de la gare Mont je ne sais pas quoi (Montparnasse, ndlr), c’est la totale. Il ne circule plus un seul train vers chez nous. Rien », précise Maximilien, un agriculteur.

« J’ai mes bêtes à retrouver »

Mais tous les agriculteurs n’ont pas eu la chance de Maximilien. Ils sont des milliers à arpenter les routes de nos féeriques campagnes françaises, à la recherche de leurs braves troupeaux. « Salut Gamin !. T’as pas vu une vingtaine de bêtes ?. Non ?. Merde alors. Je pensais pas que mes vaches adoraient les trains à ce point. Même celles qui sont restées à la ferme font moins de lait. Les autres ont détalé. Les plus timides, les plus sages et les plus nymphomanes sont restées à l’élevage. Il faut dire que mon taureau reproducteur ne fait pas gaffe aux trains. Quand la majeure partie du troupeau est sorti, lui, il est resté à la ferme. Il est trop occupé à forniquer. Le salopiot, il n’arrête pas. Matin, midi et soir. Comme les prescriptions du médecin pour les médicaments. Je l’envierai presque ce petit con de 2 tonnes. Non, en fait, je l’envie ce salopard. Vraiment. Il nique toute la journée et les vaches en redemandent ces garces. Comment ?. Oui, vous avez raison, je m’éloigne du sujet de notre interview. Donc, mes vaches, elles dépriment. Si tu les croises les travailleurs de la SNCF ou de la société d’électricité RTT (RTE, ndlr), tu leur diras qu’ils doivent vite réparer leurs satanées machines, pour que tout redevienne comme avant. C’est vraiment important pour nous, les agriculteurs. Déjà qu’on vend le lait à très bas prix. Si, en plus, il n’y a plus de lait, autant aller en Suisse nous faire euthanasier, même si on est encore loin de la retraite. Bref.  Et dis-leur aussi, à la SNCF et à RTT (RTE, ndlr), que le Roger, mon beau-frère, peut les aider à vite mettre en marche leurs foutues locomotives. Roger est un sacré débrouillard. Il te répare un tracteur d’élevage de 114 chevaux, avec inverseur électro-hydraulique, en deux temps trois mouvements. Un sacré gaillard le Roger. Il déboulonne les écrous avec ses dents, c’est plus rapide. Il est sacrément fort le couillon. C’est pas une vulgaire locomotive qui va lui faire peur. Bon, j’y vais. J’ai mes bêtes à retrouver. Allez, au revoir gamin. Au fait, je te vois te gratter les testicules. T’as pissé près des orties, c’est ça ? (rire). Vous me faites marrer les citadins. Heureusement que vous n’avez pas fait la guerre de 39-45, sinon on serait tous en train de parler allemand. Vous êtes trop fragiles les générations de maintenant. Moi, je prends des bains d’ortie tous les jours, c’est bon pour la circulation sanguine. Comment d’après toi, j’arrive à avoir des érections de 5 heures en continue. Je débande pas, jamais. Tu veux que je te montre. Non ?. T’es sûr. C’est bon pour ton article. D’accord, je n’insiste pas. Donc, moi, dès que c’est parti, j’en ai pour des heures. Mais je n’atteins pas les performances de mon taureau reproducteur. Lui, il débande 30 minutes toutes les 24 heures. Juste le temps de faire une petite sieste réparatrice et cicatrisante, et il repart satisfaire mes braves vaches laitières. Il nique tellement que les fonctionnaires de Bruxelles m’ont appelé pour me demander de réduire la cadence. J’ai dépassé les quotas de lait de 6.000% l’an dernier. Je leur ai répondu qu’ils viennent eux-mêmes le dire à mon taureau, en face, dans les yeux. Depuis, les gars de l’UE n’ont jamais rappelé. Il faut dire qu’ils n’aiment pas trop mettre les pieds dans les fermes et les champs. A ce qu’il paraît, ça salit leurs chaussures de luxe en cuir véritable. Ils préfèrent la ville », précise un éleveur.

« Quelles salopes ! »

Le ministère de l’Agriculteur a mis en place un numéro vert pour permettre de signaler les troupeaux retrouvés. « Quand c’est pas la vache folle, c’est la vache fugueuse. Ces putes (les vaches, ndlr) commencent vraiment à nous les briser menu-menu. Elles ne peuvent pas mater le ciel ou les agriculteurs qui triment comme des fous ?. Ces connasses (les vaches, ndlr) ne peuvent pas regarder leurs propriétaires en train de courir dans leurs champs, dans tous les sens, du matin jusqu’au soir ? pour un salaire de misère, soit dit en passant. Mais pour les salaires, nous, au ministère, on n’y peut rien. C’est à Bruxelles que tout se décide. Ici, les bâtiments et le personnel, c’est juste pour la forme, pour le folklore. Les vieux bâtiments font terroir, à l’ancienne. Et ça rassure à la fois les agriculteurs, mais aussi les citoyens. En fait, ils ne savent pas qu’on ne maîtrise que dalle, rien, nada, walou. Mais, c’est un autre débat. Et surtout, ne l’écrivez pas dans votre papelard. Donc, je disais quoi ?. Ah oui. Ces put**** de vaches nous font encore chier, une fois de plus. Quelles salopes ! », remarque un haut fonctionnaire du ministère de l’Agriculture.

« Tu veux que j’en fasse un carpaccio géant ? »

Même son de cloche du côté de certains automobilistes. « Quand tu croises une vache, c’est drôle. Elle te regarde avec son regard tout con, c’est mignon. Les enfants s’amusent. On prend des selfies. Bref, c’est l’euphorie et les rires dans la voiture. Mais quand il y en a 100 qui bloquent la route, là, tu rigoles moins. Au moins, je ne risque pas de dépasser les 80 km/h. Ils peuvent être tranquilles au gouvernement, je ne dépasserai pas les limitations de vitesse. Normal, on fait du zéro km/h. Notre voiture est arrêtée depuis 4 heures. Pas moyen de les contourner, elles bloquent tout ces chiennes (vaches, ndlr). Les syndicalistes devraient s’inspirer de la méthode des vaches pour les manifestations », remarque un automobiliste, le visage rougeâtre de colère. Il ajoute, en s’adressant à un automobiliste qui klaxonne derrière lui, « ta gueule connard !. Arrête de klaxonner comme un fou. Tu vois pas qu’il y a ces filles de putes (vaches, ndlr) qui bloquent la route, tête de con !. Tu veux que je leur roule dessus ?. Tu veux que j’en fasse un carpaccio géant de ces vaches ?. Connard !. Arrête de klaxonner ! ».

 

 

 

 

Crédit-photo : Rachel Sarai, Reshot, Reshot license.

 

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