Interdiction des smartphones au primaire, au collège et au lycée : les élèves se ruent sur les tablettes.
Alors que le gouvernement vient d’interdire l’utilisation du smartphone dans les écoles primaires, les collèges et les lycées, les ingénieux élèves ont, semble-t-il, trouvé la parade pour contourner cette nouvelle loi.
Mis à jour. 01.08.18, 01h44.
Les élèves du primaire, ainsi que des collèges et des lycées de France, se sont vus interdire l’utilisation de leur tant aimé smartphone dans les enceintes de leurs établissements. « Tu me demandes de choisir entre manger et utiliser mon smartphone. Devine ce que je vais prendre ? », demande un lycéen, visiblement sous-alimenté et avec des cernes sous les yeux, tout en visionnant son smartphone.
Le gouvernement, contre l’avis du Secrétariat d’État chargé du Numérique, vient de promulguer la loi interdisant aux élèves d’emporter et d’utiliser dans leur école primaire, collège ou lycée, les indispensables smartphones, seul lien avec l’extérieur pour nos gentilles têtes blondes.
« Put*** de loi régressive et économiquement injuste »
« C’est de la folie pure cette loi. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas interdire les micro-ondes ou les réfrigérateurs dans les habitations ?. Le gouvernement devrait aussi interdire le GPS dans les voitures. Interdisons aussi les voitures, l’électricité et l’eau courante !. Et pourquoi ne pas aussi prohiber les montres, les ampoules électriques et internet ?. C’est du grand n’importe quoi. Normal, il y a des ministères qui ont encore le Minitel ou des ordinateurs 386 avec des modems 56k. Cette interdiction nous fera revenir 300 ans en arrière et je suis gentil. La technologie est trop importante pour la survie de notre économie. La France a besoin du numérique, donc des smartphones. Dans la Silicon Valley, les gosses de maternelle ont des iPhone et des Samsung. Les jeunes de maintenant font marcher leurs neurones, uniquement grâce aux réseaux sociaux et aux applications de jeux en ligne. C’est un suicide cette loi. Lors d’une étude, sur un échantillon de 1.395 élèves, nous avons donné le choix à des gamins de primaires et des ados de collège et lycée, entre un smartphone et un livre. On a rendu tous les livres au libraire. Même les fonctionnaires de la bibliothèque utilisent uniquement des liseuses. Heureusement que les élèves ont trouvé la parade à cette put*** de loi régressive et économiquement injuste. Au secrétariat au numérique, nous nous rendons aveugles, à force de regarder nos saloperies d’écrans, 20h/24, pour développer le digital et voilà comment le gouvernement nous remercie. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous ferons annuler cette loi », prévient un chargé de mission du Secrétariat au numérique.
« Ils sont fortiches ces morveux »
Suite à la promulgation de cette loi, à l’étonnement général, les grandes surfaces et les magasins spécialisés en matériel informatique ne désemplissent pas. Idem pour les sites de vente en ligne. Les stocks de tablettes s’amenuisent à vue d’œil. « Depuis qu’une ministre avait montré son cul, en pleine séance au Parlement, pour répondre à une question de l’opposition, il y a quelques années, on n’avait pas vu ça. Les gens achetaient des tablettes, car, à l’époque, la résolution sur smartphone était mauvaise. Mais, depuis aujourd’hui, c’est la ruée vers les tablettes. Il ne faut pas se leurrer. Il y aura toujours des smartphones utilisés en cachette dans les cours des collèges et des lycées. Mais avec les tablettes, il n’y aura plus de réprimandes, ni de chantage en prétextant de vouloir appeler les parents, ni d’heures de colle. Utiliser les tablettes dans les cours d’école, c’est permis, donc légal, CQFD. D’autant, je prenais les jeunes pour des couillons, mais non, en fait. Ils sont bien plus intelligents qu’ils en ont l’air ces petits cons. Ils sont fortiches ces morveux », précise le vendeur d’une grande chaîne de magasins high-tech, dont le nom comporte 4 lettres.
« Les petits cons sont débrouillards »
Les jeunes ne sont pas plus étonnés que cela. L’interdiction des smartphones n’a pas bousculé leur train-train quotidien, composé de jeux vidéo en ligne, de sites pornographiques, de masturbation et d’herbes médicinales illégales. « Je ne sais pas dans quel monde vivent les politiques, mais nous interdire, à nous, les jeunes, d’utiliser nos smartphones au primaire, collège ou au lycée, c’est comme interdire aux ministres ou aux parlementaires leurs avantages. Pourraient-ils vivre sans voitures avec chauffeur, sans billets de transport gratuits, sans tous frais payés, sans voyages d’études dans les îles et sans repas gastronomiques gratuits dans l’un des restaurants étoilés de l’Assemblée nationale ?. Je ne pense pas. Il faut savoir raison garder. De toute façon, on trouve toujours la parade, nous les jeunes. On a trouvé la solution dans un forum de jeux en ligne. On se fait traiter de petits cons, mais les petits cons sont débrouillards », précise le petit Lancelin, âgé de 7 ans.
Les directeurs d’établissement ne sont pas plus étonnés que cela. « Nous sommes habitués à leur manière de contourner les interdictions. Ils sont très judicieux, mais, quand ils le veulent. Quand il s’agit d’apprendre les leçons, là, c’est tout autre chose ».
Même son de cloche de la part des parents. « Le gouvernement aurait dû nous questionner avant d’interdire les smartphones. On leur aurait dit que cela ne sert à rien. Notre gosse, nous lui avons interdit les sorties, résultat, il fait le mur. Il ne le fait même pas, le mur, il le défonce. Idem pour le haschich, les jeux vidéo à l’excès, la masturbation et on en passe et des meilleures. Parlons de la masturbation. On ne dit pas que c’est interdit, mais quand il se branle au lieu de réviser ses leçons, ça, non. On a beau lui parler, rien. Il n’en fait qu’à sa tête. Ils auraient dû nous questionner, les ministres, avant de pondre une loi qui ne sera pas appliquée », constatent les parents d’un lycée.
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