Société

Les écoles catholiques privées accepteront dorénavant les élèves roux dans leurs établissements.

Longtemps dénigrés par l’enseignement catholique privé, les enfants roux sont désormais autorisés, par instruction du Pape François, à intégrer les écoles religieuses chrétiennes du monde entier.

Mis à jour.

L’annonce est officielle. Sur la Place Saint-Pierre de Rome, ce dimanche matin avec ses sacristains, le Pape François a fait une allocution avant la prière de l’Angélus, comme à son habitude. Mais l’annonce d’aujourd’hui a empli de joie divine des centaines de milliers de parents d’enfants roux à travers le monde. Cette ancienne tradition, de ne pas permettre aux enfants roux de pouvoir suivre les cours dans les écoles privées catholiques, datait de l’époque de l’inquisition. Retour sur la genèse de cette tradition pluriséculaire.

En 1611, Jacques Fontaine, le conseiller et médecin personnel du roi Louis XIII, sous la régence de Marie de Médicis, avait publié un livre intitulé « Discours des marques diaboliques« , traitant « des marques de sorciers et de la réelle possession que
le diable prend sur le corps des hommes ». Cet ouvrage servira de base pour la loi de 1612, interdisant aux enfants de sorciers et de sorcières, mais également aux roux et ceux possédant des tâches de rousseur, d’aller à l’école du Royaume de France.


« …et surtout les roux ont leur place dans l’enseignement catholique » 

Bien qu’abrogée des siècles plus tard, en 1975, cette mesure était malgré tout devenue une tradition pratiquée par les établissement catholiques privés, en France comme à l’étranger. « Lors de la nomination de chaque nouveau directeur d’établissement, nous lui faisons prêter serment, à genou, tenant une mèche de roux dans une main, ainsi qu’une bible dans l’autre, afin que cette tradition orale se perpétue. Mais j’ai toujours été contre cette tradition, vous savez. Ma sœur est éphélide depuis sa naissance, preuve qu’elle n’a pas forniqué avec le diable. Les éphélides, les rousses et surtout les roux ont leur place dans l’enseignement catholique. Contrairement aux infidèles et aux enfants d’avorteurs, j’insiste. Je prie tous les jours pour que ces brebis égarées soient délivrées de la puissance du malin », indique un membre éminent du clergé.

Depuis le Moyen-Age, les roux étaient pointés du doigt et les rousses, ainsi que celles ayant des tâches de rousseur, étaient quant à elles accusées d’avoir eu des relations sexuelles avec le diable. Leur triste sort était le bûcher. Les plus chanceuses avaient droit à l’enfermement à vie dans les geôles au milieu des meurtriers, mais également des sorciers (herboristes), des homosexuels, des sages-femmes, des personnes handicapées, des guérisseurs, des animaux à 5 pattes, des météorologues, des enfants siamois, des esclaves sachant parler plusieurs langues ou encore des scientifiques, notamment celles et ceux qui prétendaient que la terre était ronde.

« Est-il vrai que les enseignants du public ont des cornes cachées sous leurs cheveux ? »

Du côté des parents, le désarroi et la tristesse ont laissé la place au soulagement et à la liesse. « Parmi nos 23 enfants, notre fils âgé de 14 ans, qui s’appelle Taillefer, est roux. Avec sa particularité capillaire, nous avions été obligés de l’inscrire dans une école païenne. Nous lui avions teint les cheveux en châtain, mais les établissements privés religieux ont des produits capillaires pour enlever les teintures et donc détecter les fraudes. Même en rasant la tête de l’enfant, ils ont des microscopes pour voir la couleur du cheveu ». Nous coupons la paroles au père de famille, pour en savoir davantage sur cette école « païenne » qui seraient présentes en France et dont nous n’étions pas au courant jusqu’ici. Il répond, »Son école païenne ? mais des écoles païennes, il y en a partout en France, dans toutes les grandes villes et les villages du pays. On passe devant chaque jour. Vous savez, les écoles où sont inscrits ‘liberté, égalité, fraternité’ sur leur façade, oui, c’est cela même, les écoles publiques, merci de votre précision. Nous avons souffert, vous savez. Mais Taillefer était plutôt ravi. Sûrement l’œuvre maléfique du démon sur son esprit de bambin innocent. La preuve, il adore la biologie et en cachette, il raconte à ses 22 frères et sœurs, les balivernes scientifiques qu’il avait appris à l’école païenne, comme la théorie de l’évolution ou encore que la terre serait ronde (rire). Mais avec cette décision papale, nous pourrons le désinscrire de l’école de Satan et Taillefer intégrera, dès l’an prochain, une école privée catholique. Avant cela, il devra se faire baptiser à nouveau. Si vous saviez le nombre de bises qu’il a fait à ses camarades filles dans son école. Nous les avons compté. En rentrant de l’école, nous lui demandions chaque jour combien de bises il a fait et nous les notions dans un calepin. Une bise égale une prière le soir, dans sa chambre, au pied de son lit-quadruple. Je vais vous apprendre une chose que vous ne savez sûrement pas. Les garçons et les filles sont ensemble en classe et dans la cours, un comble en 2018 après notre Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu. Taillefer a même parlé de sexe avec ses copains. Mais un bon bain dans l’eau bénite, avant la rentrée prochaine en septembre, lui redonnera la virginité qu’il avait à sa naissance, dans la clinique du Couvent Chaussée-aux-Moines. Vous ne pouvez pas savoir comme cela nous soulage. Notre Taillefer sera enfin éloigné du vilain une bonne fois pour toutes. Nous ne serons plus obligés de brûler de l’encens dans sa chambre tous les jours pour purifier son corps et surtout son esprit ». Avant de clore cet entretien, la mère de famille nous demande, « est-il vrai que les enseignants du public ont des cornes cachées sous leurs cheveux ? ». Après avoir rassuré la maman inquiète, enceinte de son 24ème enfant, nous assistons à une prière, rassemblant toute la famille des parents interviewés, soit 260 personnes au total dans leur jardin de 60 m², célébrée en l’honneur de notre article.

 

 

Crédit-photo : Max Pixel, cc0.

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