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France : 800 animateurs périscolaires seront réquisitionnés pour surveiller les détenus en prison.

En attendant que le projet d’accord soit accepté par les principaux syndicats des surveillants pénitentiaires, le gouvernement a décidé de réquisitionner les animateurs du périscolaire des écoles primaires du pays pour surveiller les détenus des prisons.

Mis à jour.

Après le blocage de nombreuses prisons de France, suite à la vague d’agressions dont ont fait l’objet des gardiens de prison, le gouvernement prévoit le recrutement, sur quatre ans, de 1.100 surveillants pénitentiaires supplémentaires. La proposition a été soumise aux principaux syndicats représentant la profession, dont la CGT-Pénitentiaire et l’Ufap-Unsa.

« La prison est un univers à part »


En attendant que cet accord soit validé, le Ministère de la Justice a décidé, en accord avec le Ministère de l’Education nationale, de faire appel à des animateurs d’accueil périscolaire pour venir en renfort des surveillants pénitentiaires actuellement en poste. « On devra les former, c’est obligé. Les animateurs doivent savoir que la prison est un univers à part. Il faut rester vigilant chaque seconde, même pendant sa pause déjeuner. Avec la surpopulation carcérale, les prisonniers et les surveillants sont sur les dents. Ils ont tous les nerfs à vif. Ce qui se comprend. Pour comprendre, imaginez que vous êtes dans un métro parisien bondé à 8h du matin et cela 24h/24. Mais ces renforts, bien qu’insuffisants, sont malgré tout les bienvenus. Nous en aurons bien besoin. Nous ferons tout pour mettre ces jeunots à l’aise », précise un gardien de prison.

Dès lundi, plus de 800 animateurs du périscolaire iront dans les principales prisons françaises : Prison de Fleury-Mérogis (Essonne), Prison de Fresnes, Prison de la Santé (Paris), Prisons de Baumettes 1 et 2 (Marseille), Prisons Saint-Paul et Saint-Joseph (Lyon), Prison de Nice, Prison de Grasse, Prison de Borgo (Haute-Corse), les centres pénitentiaires de Nantes, de Rennes-Vezin, d’Orléans-Saran, de Nancy-Maxeville, de Maubeuge, ainsi que dans les maisons d’arrêt de Bordeaux-Gradignan, de Grenoble-Varces, de Corbas, de Villefranche-sur-Saône de Lille-Sequedin, de Brest, de Mulhouse, de Seysses (près de Toulouse), de Reims, de Dunkerque, de Strasbourg, de Nîmes, de La Roche-sur-Yon, du Guéret (Creuse) et de Fontenay-le-Comte et de Villeneuve-lès-Maguelone (près de Montpellier).

« Le petit Nolan qui, malgré ses 5 ans, est une vraie petite terreur »

En apprenant cette nouvelle, les animateurs d’accueil sont dubitatifs. « C’est vrai qu’ont a en face de nous, tous les jours, des enfants très turbulents dans les écoles. Comme le petit Nolan qui, malgré ses 5 ans, est une vraie petite terreur. Mais de là à surveiller des détenus adultes en prison, je reste quand même perplexe. J’aimerai bien savoir comment ils ont réfléchit au Ministère de la Justice pour avoir eu cette idée de nous envoyer, nous animateurs, dans les prisons pour garder des détenus ?. Certains détenus sont quand même assez dangereux, pas tous mais quand même il y en a. Moi à la base, j’avais postulé pour être bibliothécaire. Un boulot peinard. Mais ils se sont trompé à Pôle Emploi, encore une fois, et ils m’ont inscrit comme animateur. Mais bon, j’étais obligé d’accepter pour payer mon loyer. Bon, tant pis, vu que c’est décidé et qu’on a pas le choix, j’irai surveiller les détenus, j’espère qu’ils seront sympas avec moi. On verra », indique Maximilien, animateur périscolaire dans une école maternelle de Lyon depuis 2 mois.

 

 

Crédit-photo : MzNobody, cc by 3.0.

 

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