Economie

Les cafés, bars, pubs et restaurants autorisés à réquisitionner les balcons de leur immeuble jusqu’en juin prochain.

Avec la hausse des contaminations à l’omnipotent coronavirus, le gouvernement tenait à donner un coup de pouce au secteur du CHR durement touchés, financièrement, par le confinement. « Tu m’étonnes qu’on a été touchés par le confinement. J’avais le choix entre payer le loyer de mon local ou aller faire les courses au supermarché. Résultat : avec ma femme et mes gosses, on a becté tout ce qu’il y avait dans le stock de mon resto. Il n’y avait presque plus rien dans la chambre froide quand le déconfinement s’est terminé », confie, dépité, un propriétaire de restaurant. Le décret permettant aux cafetiers, restaurateurs et patrons de pubs ou autres lieux de fête alcoolisés ou non pourront continuer à réquisitionner les balcons de leurs voisins d’immeuble. « Nous aurions dû les aider davantage, les patrons de cafés, de bars et de restaurants. Mais nous ne savions pas qu’ils souffraient à ce point. T’as déjà vu un propriétaire de bar ou de restaurant faire la gueule ? C’est un peu de leur faute. Ils sont toujours souriants en buvant des coups avec leurs clients. On ne pouvait pas savoir », se disculpe un membre du gouvernement.

« Mes voisins laissent pisser »

« Le patron du café en bas de chez moi est hyper sympa. Il me laisse m’asseoir gratos sur mon balcon, et il me fait même des reducs sur mes consommations. Il n’y était pas obligé vu qu’il a le total usufruit de mon balcon. C’est dans la loi. Mes voisins, qui ont leurs fenêtres qui donnent sur la cour de l’immeuble, ont essayé d’empêcher les clients et les serveurs de rentrer, mais ils ont été emmenés en garde à vue. Depuis, mes voisins laissent pisser. En même temps, mes voisins ont-ils le choix ? Pas du tout ! », explique un sympathique parisien, heureux et nanti propriétaire d’un 3 pièces.

« Impossible de refuser »

Les commerçants indépendants sont ravis de cette prolongation. Ils se sentent, « enfin valorisés après des décennies de sous-estimation injuste », selon un gérant de pub. « C’est quand même grâce à nous que les citoyens majeurs, car on contrôle les cartes d’identité avec minutie, de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles confondues, peuvent décompresser. Sans nous, toute la population serait sous antidépresseurs, prévient le jeune homme de 26 ans, dans sa belle chemise généreusement déboutonnée, faisant apparaître, en plus de son torse velu, une volumineuse chaîne en or 48 carats. C’est pas du tout mon style, mais on a un Dress code dans le secteur. Heureusement qu’on n’est pas obligé de porter la moustache, sinon j’aurais l’air d’un acteur de films pour adultes des années 70. Déjà que j’ai dû me faire faire des implants de poils sur le torse. J’y suis quasi contraint. Impossible de refuser. »


« Les fêtards forniquent sur les paliers »

Les syndics de copropriété, professionnels ou bénévoles, sont désemparés. Ils ont hâte qu’un vaccin soit trouvé. « J’en peux plus ! Les copropriétaires de tous les immeubles, qui ont un café, un bar pire, un pub, en bas de chez eux, m’appellent en pleine nuit, car les fêtards forniquent sur les paliers. C’est facturé triple quand on m’appelle après 19 heures, mais ce n’est pas une raison pour tout supporter. Pourquoi je n’ai pas fait clerc de notaire ? », demande le gérant d’une agence immobilière.

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

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