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L’action du secrétariat d’État au numérique perd 80 points à la Bourse de Paris, suite à un tweet de Mounir Mahjoubi.

Suite au rationnel tweet de Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du numérique, la Bourse de Paris, ainsi que toutes les bourses internationales sont chamboulées, au bord de la panique.

La France entière est en vacances, à la mer, à la montagne, en ville, avec bien moins de pollution, ou dans les mornes plaines, qui apportent sérénité et questionnements proches de la folie. Aussi, le secrétaire d’État chargé du numérique avait posté, sur les réseaux sociaux, un tweet de conseil, logique, donc innocent, recommandant aux citoyens de supprimer l’application Twitter, le temps de leurs vacances. Mounir Mahjoubi a demandé aux français de délaisser « les haters et autres nuisibles grincheux », qui se trouvent dans leurs smartphones, tablettes et autres ordinateurs connectés, durant leurs congés, pour se relaxer et trouver le bonheur.

« Il est où le bonheur, il est où ? »

« Je me retrouve dans un camping de merde, rempli de monde. Les chiottes sont toujours bouchées et elles puent 24h/24 et c’est plein de moustiques. J’ai suivi le conseil de monsieur Mahjoubi, j’ai désactivé Twitter et toutes les autres applications de mon smartphone. Mais voilà, je me fais chier. Monsieur Mahjoubi, avec tout mon respect, j’ai fais ce que vous avez dit. Alors je vous demande maintenant, il est où le bonheur, il est où ? », indique un parisien.


 

Le tweet qui a semé la pagaille dans les bourses mondiales.

Capture d’écran Twitter.

 

Il n’en fallait pas davantage pour heurter la sensibilité émotionnelle, mais aussi financière, de tous les traders de la planète. Ils ne comprennent pas le message que veut faire passer le secrétaire d’État chargé du numérique, dans son tweet.

« Et puis quoi encore ? »

« Comment peut-il dire une chose pareille ?. Vous savez ce que représente le numérique dans l’économie mondiale ?. Des milliards de milliards. Une personne en charge du numérique qui dit de supprimer l’application Twitter pendant les vacances ?. Et puis quoi encore ?. La prochaine étape, ça sera quoi ?. Lire un livre et abandonner son smartphone ?. Aller se balader et oublier internet ?. Parler de tout et de rien avec ses amis, en vrai et pas de manière virtuelle et inutile ?. Non, ce n’est pas possible. J’ai crû à une blague au début, mais non. C’est bien monsieur Mahjoubi, qui est une personne très compétente et très intelligente de surcroît, qui ose dire cela ?. Pour une fois qu’il y a, dans un gouvernement français, une personne qui s’y connaît en internet. Il a dû recevoir un coup de soleil, durant la canicule. Je ne vois pas d’autres explications. Monsieur Mahjoubi doit vite retrouver ses esprits et arrêter de dire des choses sensées comme les conseils vacances sans internet », constate un trader à la Bourse de New-York.

« Les secrétariats d’État sont cotés en bourse »

Dans les 24 heures qui ont suivi le tweet de Mounir Mahjoubi, le cours de l’action du secrétariat d’État au numérique a perdu près de 30% de sa valeur. « Les gens ne le savent pas, mais les secrétariats d’État sont cotés en bourse, depuis quelques mois. Tout le monde a parlé des grèves de la SNCF, mais les gens sont totalement passés à côté de cette information extraordinaire et inouïe. Les ministères, non. Du moins, pas encore. Vous, les französisch (les français, ndlr), vous n’êtes pas encore prêts. C’est trop tôt. Vous voulez du libéralisme, mais juste un zeste, pas la louche entière. Mais, un jour, nous espérons que cela se fera. Cela sera une très bonne chose pour l’économie française et surtout internationale », reconnaît un économiste à la Bourse de Francfort.

« Trop de bons sentiments dans ce secteur »

Les traders ont délaissé leurs palaces et leurs luxueuses villas sur pilotis, dans les îles paradisiaques des plus beaux océans du monde, pour vite retrouver leurs bureaux et leurs puzzle d’écrans, connectés au Nasdaq, CAC 40 et autre Nikkei. « J’étais au bord de la piscine, en train de boursicoter, sur mon ordinateur, quand le serveur a accouru vers moi. Il était en panique. Même en vacances, les traders font du trading. Cela nous apaise d’acheter et de vendre des actions. Mais uniquement sur de petites valeurs, sinon, ça nous rappelle le boulot. Moi, je ne joue pas plus de 200.000 dollars par jour à la bourse. Plus, ça serait excessif pour mes nerfs, qui sont mis à rude épreuve toute l’année. Je suis en vacances, quand même. Il faut aussi savoir que dans les palaces luxueux, tout le monde fait du trading, du commis cuisinier au directeur, en passant par les femmes de ménage. Ils nous entendent parler des actions et autres obligations et ils en profitent pour avoir des infos fraîches. Donc, le serveur-trader m’a montré le tweet de Mounir Mahjoubi et j’ai tout de suite pris le premier avion pour rentrer à Paris. J’ai réussi à rattraper le coup, mais Mounir Mahjoubi ne doit plus nous faire des peurs bleues comme ça. Il est vrai que nous pouvons acheter une compagnie familiale en un clic, ordonner un plan social, en quelques clics de souris. C’est plus difficile les licenciements. Il faut davantage de clics pour mettre au chômage des ouvriers et accroître la valeur de l’action boursière. Il faut environ, entre 2 et 3 clics, ça dépend de la taille et de l’activité de la société que tu bousilles. Mais attention, nous avons, nous les traders, une sensibilité et un cœur qui palpite. Les gens l’oublient un peu trop à mon goût. Nous avons des sentiments. Voir les gens chialer quand ils manifestent pour éviter de se faire racheter par un conglomérat. Mais c’est un autre débat. Il est vrai que le monde du numérique est encore trop Bisounours, trop gentil. Il y a trop de bons sentiments dans ce secteur. Vouloir changer le monde, en bien. Non, ça va pas, c’est pas bien pour notre business. Nous, les traders, il faut que ça clashe, que des hurlements de détresse se fassent entendre. Il doit y avoir de la peur, de la terreur et de l’horreur. S’il n’y a pas ça, c’est que t’as foiré ton coup et donc, de ce fait, il n’y aura pas de dividendes, ni de plus-values à la clé. Il nous est encore difficile de semer le chaos dans le numérique, ce monde basé sur les relations sociales, faites de conneries comme l’entraide, les valeurs humaines, la paix ou l’amitié. Mais, nous arriverons à y faire notre trou, nous, les financiers, comme nous l’avons fait dans l’industrie ou dans d’autres secteurs. Mais Non, Mounir Mahjoubi doit arrêter de twitter pendant les vacances, mais lui seul. Il doit arrêter de donner des conseils intelligents. C’est vraiment pas bon pour notre business », précise un analyste-trader.

A la fermeture de la Bourse de Paris, le cours du secrétariat d’État au numérique a perdu près de 80 points.

 

 

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

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