Société

Fermeture des boutiques de cannabis : de plus en plus de consommateurs se tournent vers le crack.

Alors que les boutiques vendant des produits à base de CBD, molécule du cannabis, se sont vues contraintes de fermer, les consommateurs se tournent vers d’autres substances, dont le létal crack.

CBD. Trois petites lettres qui sèment la zizanie auprès de la justice, des autorités, mais également auprès des dealers de la France entière. Plusieurs boutiques ont fermé et leurs gérants, mis en examen, au grand dam de certains élus et médecins. « On veut légaliser le cannabis à usage thérapeutique. Ils nous font quoi, là ? », se demande un élu.

« Les clients sortaient fièrement, avec la tête haute »

« Moi, je refuse de vendre cette merde de crack. Je ne vends que du shit premium. La première qualité, avec des plants de cannabis bio, sans glyphosate, qui ont grandi avec amour et tendresse. La résine a été séparée de la plante, de manière artisanale, soit par tamisage à sec, soit par frottement à la main. Des mains douces comme de la soie. C’est une bonne chose que ces magasins soient fermés. Ils me faisaient concurrence. Les clients sortaient fièrement, avec la tête haute, sans avoir peur de se faire choper par la police. Alors que mes clients rasaient les murs, comme s’ils avaient braqué la Banque de France », précise un dealer parisien.


« Du matos propre, issu de champs ensoleillés »

Mais tous les clients n’ont pas la chance d’avoir un fournisseur de haschich près de chez eux. Leur seule issue est, malheureusement, de se fournir en crack. Substance nettement plus dangereuse que le cannabis, le crack provoque dépendances, décès, voire faillites financières. « J’ai tout perdu en une semaine. Pourtant, avant, tout allait bien. Je fumais du haschich, acheté auprès d’un petit artisan-dealer de quartier. Il vendait du matos propre, issu de champs ensoleillés de pays exotiques. Mais, il avait dû partir à cause de la concurrence d’une boutique de CBD. Mais maintenant que la boutique a fermé, le seul dealer qu’il y a, vend du crack. Forcément, je m’y suis mis. J’en avais jamais pris avant. Je pensais que c’était bon, mais non. C’est horrible cette merde. En une petite semaine, j’ai tout perdu, ma femme, mon gosse, mon job, mais pas mon zob. J’ai de très bonnes érections, mais je me finis à la main. Mais je bande davantage quand je pense à un petit caillou de crack. Je n’ai même pas les moyens de vivre dans la rue. Il faut quand même une couverture, contre le froid. Celle que j’avais, je l’ai échangé contre un petit caillou. Pourquoi ils ont fermé cette boutique de CBD ?. J’étais bien avant, tranquille, OKLM, comme disent les jeunes. Je consommais du haschich sans excès. C’est une drogue, certes, mais douce. Et puis, c’est moins dangereux que le crack ou même la cigarette », précise un consommateur de crack.

« Eh ! rend-moi mon joint ! »

Plusieurs boutiques, en France, avaient ouvert pour commercialiser des produits apaisants, à base de cannabis. Face au tollé de nombre de parlementaires et de membres du gouvernement, elles ont fermé leurs portes, par décisions de justice, au désarroi de sa fidèle et détendue clientèle. « Je suis scandalisé par le sort qui est réservé à ces gentils commerçants qui vendaient du CBD. Les clients étaient accueillis avec le sourire. Ils étaient servis avec le sourire. Ils étaient encaissés avec le sourire. Les réclamations clients étaient traitées avec le sourire. Même quand un client s’était barré en courant, sans payer, le proprio de la boutique l’a rattrapé et lui a mis des pains dans la tronche avec le sourire. Il faut dire que le voleur avait volé, après s’être vu offert une petite dégustation de nouveaux produits à base de cannabis. Ce con ne courait pas très vite. Mais le voleur avait aussi le sourire, quand il s’est fait prendre, la gueule en sang, après 2 ou 3 torgnoles qu’il avait reçu. Le cannabis ne rend pas violent, mais le gars s’était barré avec 20 kilos de CBD, quand même. Tout ça pour vous dire ou plutôt pour vous demander, qu’est-ce que je vais fumer maintenant ?. Le seul vendeur à 100 kilomètres à la ronde vend du crack. Je n’habite pas dans une grande ville. Il n’y a même pas de moyenne ou petite ville à côté », confie un consommateur de produits consolants. Il ajoute, « le cannabis a des vertus insoupçonnées. Tu fumes, toi ?. Non ?. C’est pas bon pour la santé, mais tu ne sais pas ce que tu rates. Pour te faire un résumé simple. Imagine que tu es dans les bras du Père Noël dans une île déserte, le soir, avec un feu de camp, sous les cocotiers et la belle étoile. Imagine que tu entends de la musique. Une chanson douce, avec la voix de Amy Winehouse. Non, pas Winehouse, c’est pas un bon exemple avec le sujet de l’interview. Plutôt, avec la voix de Donna Summer ou d’Etta James, sur fond de bruit des vagues. Imagine que tu n’es pas à découvert et que tu as 100 millions d’euros dans ton compte bancaire. Imagine que tu ne seras jamais dans le besoin, tout le restant de tes jours. Personne ne te fait chier et personne ne t’engueule.  Et bien, c’est ça, l’effet que provoque le cannabis, après quelques taffes. T’as pigé là ?. Eh ! rend-moi mon joint !. C’est le dernier qui me reste. Reviens !. J’ai un peu idéalisé les effets du cannabis. Le cannabis provoque des risques pour la santé. Reviens !. On partage !. Rend-le moi, bordel ! », m’ordonne le jeune homme interviewé.

« Ma berline allemande toute neuve pour 200 euros »

Le crack, mélange de cocaïne, d’ammoniaque et de bicarbonate de soude, provoque des dégâts irréversibles sur le cerveau, les voies respiratoires, le cœur, ainsi qu’une fatigue morale et physique. « Quand t’as pris du free base (crack, ndlr), t’es aussi fatigué que si tu as pris le RER », précise un consommateur régulier. Il ajoute, « je te vends ma berline allemande toute neuve pour 200 euros. T’es intéressé ?. Non. T’es sûr ?. Je te la laisse à 150. Allez 100. Non ? toujours pas ?. On dit 50. Non !. Alors 30. Allez 20 euros, c’est mon dernier prix. Tu veux toujours pas ?. C’est une bonne affaire, pourtant. Tu ne sais pas ce que tu rates. Allez, je file. Je dois vendre ma voiture tout de suite, car j’ai une course urgente à faire chez le dealer du coin ».

Le crack, également appelé cocaïne base, se consomme par inhalation. Le trafic ne cesse d’augmenter, d’année en année, parmi, notamment, les populations les plus pauvres. La dépendance peut être provoquée dès la première prise.

 

 

 

 

Crédit-photo : Max Pixel, cc0.

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