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Les instagrameuses rejoignent les Gilets jaunes et ordonnent un RIC pour interdire définitivement le Swipe horizontal de l’appli Instagram.

Le mouvement social français des Gilets jaunes, qui commençait à battre de l’aile, a trouvé des alliés de poids. En effet, les instagrameuses rallient les manifestants fluos pour une revendication bien loin de la hausse des tarifs des carburants ou des salaires.

Alors que la révolte sociale des Gilets jaunes commençait à s’essouffler, une armada d’instagrameuses, de youtubeuses et de blogueuses bloquent les ronds-points un peu partout en France. « Il ne peut y avoir aucun acquiescement de la part de la partie défenderesse, à savoir nous, les instagrameuses. L’accord tacite est hors de question. Rien à foutre !. Soit Insta renonce à tout projet de Swipe horizontal, de manière irrévocable, avec fin de non-recevoir, soit je continue à tout bloquer !. Je déclare le Swipe horizontal nul, psychologiquement illégitime et non avenu. Non au Swipe horizontal ! », statue une instagrameuse, accessoirement avocate au Barreau de Paris.

« J’avais cru que mon pouce était paralysé »

Initialement prévu pour un test en interne, le Swipe horizontal, c’est-à-dire le défilement des images horizontalement, a été mis à disposition de l’ensemble des utilisateurs de la célèbre application Instagram, de manière rapide et soudaine. « En me réveillant, la première chose que je fais, c’est consulter mon smartphone. A cause de ce Swipe, j’avais cru mon pouce était paralysé. J’ai dû m’excuser auprès des ambulances et des pompiers qui sont venus très rapidement à mon secours. Il faut me comprendre, je préfèrerais avoir un cancer, plutôt qu’un problème aux pouces », analyse une instagrameuse. Face à un soulèvement mondial de la part de ses sympathiques, mais surtout sensibles et réfractaires à tout changement, utilisateurs, Instagram a très rapidement rétabli l’ancienne version de son Swipe, tout en reconnaissant une erreur due à un bug technique. « L’un de nos collaborateurs est venu au bureau le visage recouvert de rouge à lèvres et de vernis à ongles. Des utilisatrices lui ont fait comprendre qu’elles n’aimaient pas du tout le Swipe horizontal. L’explication s’est produite dans le métro. Ce con met tout le temps son badge Instagram. Il dit que ça attire les nanas. Pas cette fois apparemment », reconnaît un digital area sales officer (vendeur, ndlr).


« Cela la bousculait, émotionnellement et tactilement parlant »

« J’ai senti comme un vertige. J’ai failli tomber dans les pommes quand ma copine s’est évanouie. Normal, elle ne pouvait plus faire défiler les images sur Insta de haut en bas. Il faut dire que passer de la verticale à l’horizontale, elle aime pas quand c’est pas prévu. Elle a paniqué, c’est humain. Au début de notre relation, c’était la même chose, elle avait angoissé, mais moins qu’avec ce feed (défilement de photos, ndlr) d’Instagram. Elle tombait dans les vaps quand je changeais de position du Kamasutra trop rapidement et surtout sans que je lui annonce la modification de notre feed sexuel. Dès que j’ai su que cela la bousculait, émotionnellement et tactilement parlant, je la préviens de chaque changement de position un tout petit peu avant. Ils auraient pu faire pareil les gens d’Insta, ils auraient pu prévenir « , confie le compagnon d’une instagrameuse, tout en la prenant en photo comme tous les soirs, de 20h à 1h du matin, après son travail.

« Plus de 1 million de vues, c’est que tu dis vrai »

Pour ne plus avoir à faire face à telle déconvenue, des dizaines de milliers d’instagrameuses, mais également de youtubeuses et de blogueuses solidaires avec leur combat digital, ont rejoint les rangs des vaillants Gilets jaunes pour ordonner l’organisation d’un RIC, un référendum d’initiative populaire, visant à interdire les Swipes horizontaux. »Leur combat est aussi le nôtre. Ce qui peut t’arriver peut aussi m’arriver. C’est une blogueuse mode américaine qui a dit ça dans l’une de ses vidéos qui a fait 20 millions de vues. Quand tu fais plus de 1 million de vues, c’est que tu dis vrai », philosophe une youtubeuse, tout en tournant une vidéo make-up intitulée « Être belle dans un rond-point bloqué ».

« En toute civilité, sans pavés, ni violence »

« Nous, on accepte tout le monde. T’as un truc qui te fait chier, on organise un RIC, c’est fait pour, ça tombe bien. C’est open-bar pour les revendications. Tu vois le mec chelou (louche, ndlr), assis là-bas, tout seul dans son coin. Il veut un RIC pour la dépénalisation de l’absinthe. Bizarre comme demande, mais on ne peut pas refuser. Dire non à un RIC reviendrait à renier nos valeurs de Gilets jaunes. L’autre tout là-bas, au fond, le petit jeune. Il veut que la triche soit légale durant les examens. Sa demande de RIC a été automatiquement acceptée. Après, c’est sûr, ça sera pas voté, du moins je l’espère. Mais tous les étudiants nuls ou fainéants voteront oui, c’est certain. De toute façon, ce qui se passe pendant et après le vote, c’est plus de notre ressort à nous les Gilets jaunes. Un autre exemple, avec la dame à côté de nous. Elle veut que les soldes soient permis durant toute l’année. Y’a aussi une jeune femme qui veut que les salaires des femmes soient 23.7% plus élevés que ceux des hommes. C’est légitime comme revendication, je trouve. Elles en ont tellement bavé les gonzesses et malheureusement, ça continue encore. Nous, les Gilets jaunes, on n’est pas hermétiques en termes de revendications. Bien sûr, à part avec les revendications des élus En Marche. On est très hermétiques aux élus de la majorité, mais attention, ils le savent qu’on ne les apprécie pas trop. En fait, on ne les apprécie pas du tout. Tu vois le gars attaché qui a du scotch sur la bouche, on est hermétiques à lui. C’est un adhérent LREM qui a voulu un RIC pour augmenter je ne sais quelle taxe. Il veut redresser le pays qu’il dit. Je vais lui redresser autre chose, en tout pacifisme, en toute civilité, sans pavés, ni violence, bien entendu. On est gentils et aimables, mais on a des limites. Ce con devait s’en douter, quand même. Mais on va le relâcher pour lui indiquer de ne plus venir nous emmerder. Car c’est pas la première fois que ce petit con vient avec ses RIC de mes deux. On a fait la connerie de lui offrir l’apéro quand il est venu la première fois. Il faut reconnaître qu’on a l’accueil, la gentillesse et la générosité dans nos gênes. Par contre, les petites geeks d’Instragram (Instagram, ndlr), elles sont les bienvenues. En plus, elles sont bien maquillées et elles portent des fringues classes. C’est agréable à voir. Ça nous change de nos manifestantes Gilets jaunes, sans leur manquer de respect. Elles sont sympas nos gonzesses Gilets jaunes et très courageuses aussi, mais elles pourraient mieux se saper et elles pourraient aussi se maquiller plus souvent. En même temps, c’est normal. Il y a des coins en France où il n’y a même pas un toubib ou un bureau de poste, alors comment veux-tu qu’il y ait de belles boutiques de fringues ou de maquillage ?. En plus, comment veux-tu te saper quand tu touches le Smic. Heureusement qu’il y a les friperies », souligne un manifestant, tout en contemplant le généreux décolleté d’une instagrameuse en gilet jaune citron Verdelli spécialement conçu lors d’un atelier DIY (Do It Yourself, à faire soi-même, ndlr) facturé à 1.600 euros la place, tissu non fourni par les organisateurs, de jeunes créateurs de mode qui ont passé la séance à critiquer silencieusement les tenues des participantes de leur formation.

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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