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International : la France demande la disparition de l’accent québécois.

Dans un entretien exclusif, le Secrétaire d’Etat chargé de la promotion internationale de la langue française et de la francophonie, Anatole de la Guêpière, demande au Québec de faire disparaître son accent le plus rapidement possible de tout son territoire.

Dans l’entretien réalisé à l’Ambassade de France à Montréal, Anatole de la Guêpière précise qu’il y va de la pérennité de la langue de Molière que le Québec fasse les réformes et les efforts nécessaires pour changer cette regrettable situation.

Les modèles de référence seront les prononciations parisiennes et nantaises. Il ajoute qu’une transcription de l’accent lyonnais serait, le cas échéant, tolérée, quitte à ce que le résultat final s’éloigne qualitativement des finalités visées. « Les instances en charge de l’enseignement devront dès la maternelle réaliser les réformes impératives pour que l’accent québecois disparaisse. Ce n’est plus tolérable. Même nous, nous n’y comprenons rien. Alors comment voulez-vous, dans un environnement mondialisé, connecté via le web et les réseaux sociaux, être apprécié, pris au sérieux et même compris convenablement. C’est désolant, osons le dire. », s’irrite le responsable. »Je ne vous raconte même pas le tohu-bohu pendant les rencontres bipartites entre la France et le Québec. Macron a été obligé de faire appel à un interprète lors du sommet du G7. C’est d’une pagaille ces rensontres. », se désole M. de la Guêpière. Il continue son larmoiement en nous expliquant que même les interprètes des délégations françaises ont du mal à comprendre ce que disent leurs interlocuteurs québecois en face d’eux lors des échanges. L’entretien se poursuit autour d’une tasse de thé de lait de caribou et de toasts d’orignal. « Vous voulez une autre preuve que je dis vrai ? Dans le domaine des arts. Les artistes qui fuient le Québec. C’est très beau le Québec, Montréal, le Saint-Laurent et tout le reste. Mais ce qui gêne leurs artistes, c’est qu’ils ne peuvent pas être crédibles en chantant avec leur accent. Il y a des tas d’exemples. Regardez Céline Dion qui avait supplié Jean-Jacques Goldman de la garder. L’humoriste Gad Elmaleh, qui est parti du Maroc vers le Québec et qui a rebroussé chemin depuis. Ce n’est pas un hasard. Et tous ces autres qui ont fui Québec ? Linda Lemay, Roch Voisine, Garou, Cœur de pirate, Isabelle Boulay et bien d’autres encore. Il faut arrêter l’hémorragie. Nous ne pouvons plus accueillir d’artistes québecois, nos services saturent. Nous devons changer les choses et inverser la tendance. Rendre attractive la langue française au Québec pour les artistes et les nouvelles générations québecoises. C’est aussi leur rendre service. Ils doivent en prendre conscience », rouspète le haut dirigeant. Il s’entête, « Vous n’en parlez pas assez, vous les médias. Je ne vous parle même pas de nos missions économiques à travers les quatre coins du globe. C’est une catastrophe. Elles sont de moins en moins prises au sérieux. Elles en sont exténuées. Les arrêts de travail croulent sur les bureaux des RH. Les investisseurs et acheteurs étrangers se moquent d’eux dès qu’ils disent qu’ils parlent français. Huit fois sur dix leurs interlocuteurs leur montrent la vidéo virale Youtube du québecois qui raconte une blague sur un caribou qui faisait je ne sais plus quoi à un chasseur. Ce n’est ni le caribou, ni le chasseur, qui les font rire, mais c’est bien l’accent québecois du type qui raconte la blaque. Ils sont pliés en quatre à chaque fois. », se désole le haut fonctionnaire, en se tenant la tête à deux mains par dépit.

Pour apaiser la situation, le gouvernement de Justine Trudeau a déjà fait savoir que l’ensemble des mots utilisés au Québec ne figurant pas dans Le Larousse, tels que moé (moi), chum (petit amis), osti (juron québecois), pogner (prendre), astheure (maintenant), pantoute (pas du tout), marde (excrément), seront supprimés des manuels scolaires dès la rentrée prochaine. Leur utilisation sera également interdite dans les discussions dans le domaine professionnel, dans un premier temps, puis dans le cadre privé dès 2020. Le terme tiguidou, signifiant être d’accord sera, lui, immédiatement interdit d’usage dans les cadres privés et professionnels, ont fait savoir les autorités québecoises.


Bien que rétif au départ, le service juridique du Conseil supérieur de la langue française (CSLF), instance officielle québecoise, a validé, à contre-cœur, la décision. Les autorités françaises s’étant appuyées sur un vieux décret, datant de 1663, lors du rattachement de la Nouvelle-France, l’ancien nom du Québec, à la Couronne de France, sous Louis XIV. Le poussiéreux manuscrit, retrouvé lors de travaux dans les locaux des Archives nationales et scrupuleusement conservé à la Banque de France, stipule que l’État français dispose du plein droit de pouvoir gérer la langue d’usage de ses territoires et colonies, passés, actuels ou futurs, malgré les mouvements d’indépendance. L’ouvrier qui a retrouvé le manuscrit, actuellement en contrat d’insertion, est diplômé en histoire. Mais faute de débouchés, il a bifurqué vers le bâtiment.

Une grande conférence, rassemblant les plus grands spécialistes en phonétique et phonologie, français et canadiens, se tiendra à Montréal fin 2017 pour élaborer un grand plan national sur le thème « Transition phonétique du québecois vers le français ».

Le Ministère de la Communication du Québec a fait savoir que toute utilisation de termes de langage québecois jugés interdits équivaudra à une infraction. Chacune de ces infractions donnera lieu à une contravention associée à une amende de 30 dollars canadiens minimum. La liste exhaustive des mots et expressions interdits comportera 5 catégories de termes et sera publiée dans la Gazette officielle du Québec , l’équivalent de notre journal officiel, dans les prochaines semaines.

Suite à cette décision, le talentueux réalisateur Xavier Dolan, qui est resté à Dunkerque pour tenter de perdre son accent québecois, a gelé sa demande d’exil en France, le temps de voir la manière dont les choses évolueront. Il retournera définitivement s’installer au Québec quand il aura perdu son accent québecois. Cependant il a précisé qu’il ira de temps en temps à Montréal pour faciliter la transition, sur les conseils de son professeur de phonétique.

Sans conteste, cette très belle initiative du gouvernement Trudeau adoucira les relations, si fraternelles et chaleureuses, entre la France et le Québec.

Crédit photo principale : Dooblem, GNU.

 

 

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