Economie

Fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune : « Si même les capitalistes ne tiennent plus parole, où va-t-on ? », demande un élu LaREM.

Le sujet ne prête pas à rire. Le groupe japonais Bridgestone, spécialisé dans la production de pneus, à décider de fermer l’an prochain son usine située à Béthune, dans le nord de la France. Évoquant la concurrence de la Chine et de la Corée du Sud, les dirigeants ont décidé de se concentrer sur d’autres dites de fabrication. « Nous avons proposé aux syndicats de ramener les salaires à 300 euros par mois pour chaque salarié de notre usine de Béthune, mais ils nous ont ri au nez, se lamente un cadre de Bridgestone. Que le gouvernement français ne vienne pas dire que nous n’avons pas fait d’efforts. »

« Une lettre de licenciement imprimée sur du papier couché satiné et une boîte de chocolat »

En plus de mettre au chômage 863 personnes, la décision a provoqué un tollé chez les politiques de l’hexagone qui découvrent « le manque de sentiments et d’empathie de ces sans-cœur de la part des enflures de capitalistes avides de dividendes en veux-tu en voilà », selon un économiste de gauche. « On bosse avec rigueur et sérieux pour fabriquer des pneus de qualité qui n’explosent pas dès que les 100 km/h sont dépassés sur autoroute et c’est comme ça que l’on nous remercie ? Tout part en couille dans ce monde. Le Dieu de l’asphalte s’est barré, selon moi », analyse un ouvrier de l’usine Bridgestone de Béthune.

Un élu parlementaire En Marche, offusqué, comme ses collègues, se questionne sur les valeurs du capitalisme : « Si même les capitalistes ne tiennent plus parole, où va-t-on ? ». Même son de cloche chez un parlementaire LR. Il indique que les patrons qui votent Les Républicains « mettent la forme, eux, avant d’envoyer leurs salariés au chomedu ». Il ajoute : « Avant de fermer un site industriel et de le transférer dans un pays à bas-salaires sans ces connards de syndicalistes, les chefs d’entreprises LR envoient une lettre de licenciement imprimée sur du papier couché satiné et une boîte de chocolat à leurs ouvriers. C’est la moindre des choses. »


D’autres personnalités politiques ont donné leur avis.

« Si cela ne tenait qu’à moi, je nationaliserais toutes les sociétés privées. L’altruiste et merveilleuse URSS et la libre Cuba l’ont fait, pourquoi pas nous ? », interroge un élu LFI.

« Ce sont bien des japonais qui volent l’emploi de français. On le dit depuis 40 ans : c’est toujours la faute des étrangers ! », vocifère une parlementaire du Rassemblement national.

« J’aurais bien donné mon avis, mais vous savez, nous, l’économie, à part acheter des éoliennes et des boîtes à compost, on n’y pige pas trop grand chose », répond, peiné, un élu EELV, avant de me vanter les bienfaits du vélo pour l’environnement.

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

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