Economie

Carton plein pour les espaces de coworking créés par les géants de films X.

Réservés jusqu’ici aux start-ups, les espaces de coworking s’étendent à d’autres domaines d’activité, dont certains sont pour le moins inattendus. Les productions et les sites internet de films pour adultes consentants pénètrent ce secteur de manière spectaculaire.

Les espaces de coworking, bureaux professionnels partagés, sont connus pour être des lieux chaleureux d’échanges de savoir-faire professionnel. Les productions de films X y ont ajouté leur touche pour les rendre encore plus conviviaux.

« C’est pas fair-play pour l’adversaire »

« La chaleur, ça nous connaît. On n’a pas besoin de chauffage, nous. Mais nous avons quand même des frais professionnels assez élevés. C’est pas donné les millions de préservatifs que nos acteurs utilisent chaque année. Les acteurs et actrices sont, pour la plupart, des amateurs, mais quand même, on leur paie les capotes. Et quand tu calcules sur un an, sans être blasphématoire, ça fait une sacrée somme. C’est en allant voir, un jour, notre webdesigner dans l’espace de coworking où il travaillait que nous est venue l’idée d’en fonder un. On s’est dit que ça pourrait marcher. Après tout, les geeks regardent nos films X avec beaucoup de concentration et de sérieux, comme quand ils se creusent le crâne pour faire un programme informatique ou un site web. On s’est dont dit qu’on pourrait faire comme eux. C’est-à-dire proposer aussi un espace de coworking dans les locaux où nous tournons nos films charnels. C’est clair que l’ambiance n’est pas la même, c’est plus bruyant. Mais dans le bon sens du terme, sans manquer de respect aux espaces de coworking traditionnels avec leur baby-foot et leurs tables de ping-pong. Nous aussi, nous avons des tables de ping-pong, mais elles ne servent pas à jouer au tennis de table. De toute façon, c’est pas possible. Les tâches rendent les balles plus glissantes, ça fausse les parties de tennis de table, c’est pas fair-play pour l’adversaire. Au moins, dans nos espaces de coworking, les geeks ne somnolent pas. Tous les sens sont en éveil et quand je dis tous, c’est vraiment tous. Quand on dit que les travailleurs indépendants ne sont pas ponctuels, c’est pas vrai du tout. Les coworkers arrivent même avant nous », précise le responsable achat de préservatifs de Jacquie & Michel.


« Cela les inspire et les détend à la fois »

Même son de cloche du côté de Dorcel. « Les gens qui travaillent dans le domaine internet apprécient le cadre que nous leur proposons. Ils aiment tellement nos locaux qu’on les oblige à partir. Il faut dire que c’est bon, durant sa pause, de mater une scène dans laquelle nos actrices et acteurs s’entremêlent et se chevauchent, sexuellement parlant. De nombreux geeks nous remercient, car cela apaise leurs yeux. Tout le sang logé dans le cerveau, à cause de la concentration fournie lors de leur travail, est naturellement et biologiquement irrigué vers leur bite. Donc, forcément, ils décompressent. On a opté pour les séparations murales en verre. Nous avions beaucoup hésité sur ce point, mais c’est bien pour nos adhérents de regarder une double péné (pénétration, ndlr) quand ils bloquent sur un problème informatique. Cela les inspire et les détend à la fois. Mais il n’y a pas que les geeks informatiques parmi nos clients. Il y a des créatrices et créateurs, des avocats d’affaires, des patrons de PME/PMI, des PDG du CAC40 et même des fonctionnaires de grands ministères. Je ne sais pas pourquoi, mais les demandes d’inscriptions affluent. Nous sommes obligés d’agrandir nos locaux existants », confie le directeur achat de sex-toys de Dorcel.

« Des règles et un code de bonne conduite à respecter »

Le coworking est donc bien un lieu de profusion d’énergie. Mais cette formidable énergie et le fougueux entrain qui en découle sont canalisés. Tous les propriétaires de ces espaces de coworking sont formels, il y a des règles et un code de bonne conduite à respecter. « Le coworking est synonyme de partage, mais quand même, il y a des limites à ne pas franchir. C’est comme pour les strip-teases, les coworkers ne doivent pas toucher au matos. Sauf si nos acteurs et actrices l’autorisent bien entendu. C’est rare mais ça arrive. Les coworkers, hommes ou femmes, peuvent se toucher eux-mêmes. Ils peuvent se masturber, mais discrètement. Ce n’est pas pour rien que des boîtes de kleenex sont disposées sur chaque table. Mais les frottements ne doivent en aucun cas gêner, ni les coworkers qui travaillent sur leurs projets professionnels, ni les tournages en cours. Tout doit se faire dans le respect mutuel », indique un responsable d’un espace de coworking appartenant à un géant du X.

En plus des demandes d’inscriptions, les CV pour figurer dans les films pour adultes s’entassent sur les bureaux des productions. « Nous avons mis en place un service de reconversion professionnelle de manière à dissuader les personnes qui veulent tourner dans nos films pour adultes sur un coup de tête. Il faut bien réfléchir. Mais de nombreux coworkers ont été engagés. Ils sont fait pour ça. Mais pour les autres, nous leur demandons de retourner à leur table et à leur ordinateur. C’est mieux pour eux et mieux pour nous aussi. Seules les éjaculations supérieures à 18 minutes après pénétrations sont acceptées. Certaines productions trichent, c’est connu dans le domaine du X, mais nous, nous tournons en une seule scène. Cela se verrait si on triche. Nous sommes et nous resterons honnêtes vis-à-vis des fans de nos films », précise un responsable de Cocoricu Productions.

Les productions (Dorcel, Jacquie et Michel, HPG Production, Fred Coppula Prod, ALKRYS, Union TV, Harmony Films, Les Compères, Le Coq Pineur, Explicite Art, Saucisson Prod, JetSex, Québec Productions, Eromaxx, Studio 21Sextury, MadeInFrance, DDF Network, La Banane Prod, Hot Video, JTC Video, Rocco Siffredi productions, Babines Prod, Cocoricu…), ainsi que les sites internet (Tukif, xHamster, Youporn, BonPorn, Amateurisme, PornoDingue, RabbitFinder, Clitoris, AmateurDeSexeFrancais, CitronneMoi…) comptent ouvrir des espaces de coworking dans les grandes villes de France, mais aussi à l’étranger. « Pour une fois qu’on est en avance sur les ricains, on ne va pas se laisser défoncer », confie le boss d’une maison de production de films pour adultes.

 

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

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