Russie 2018 : Poutine ordonne à l’armée d’abattre tous les volatiles qui se dirigeront vers la Crimée, après le traditionnel lâcher de colombes d’avant-finale de Coupe du monde.
Symbole de paix, de liberté et d’amour, un lâcher de colombes magistral est prévu par les organisateurs, un peu avant le début de la finale de Coupe du monde, opposant la France à la Croatie. Alors que tous les préparatifs sont au point, une information est passée inaperçue dans tous les médias sportifs.
Mis à jour.
La finale de la Coupe du monde de football se jouera, demain dimanche, à 17 heures, dans le fabuleux Stade Loujniki (ex Stade Oleg Sentsov), à Moscou.
Après une compétition passionnante, festive et sportivement défensive, les deux équipes qui tenteront de conquérir le tant convoité trophée seront la France et la Croatie. La France avait battu la coriace équipe de Belgique, grâce à la stratégie dite des barricades fortifiées, imposée à ses 11 joueurs par le rigoureux coach français Didier Deschamps, ancien défenseur international. L’étonnante et persévérante Croatie avait, de son côté, éliminé les courageux et rugueux footballeurs anglais lors d’un match palpitant. Les brillants tricolores joueront contre la fougueuse équipe de Croatie, dont les joueurs évoluent tous dans de grands clubs, mais qui sont quasiment inconnus du grand public, hormis 1 ou 2 footballeurs croates.
« C’est purement marketing »
« Nous , les joueurs croates, nous ne sommes pas du tout connus du grand public. Il n’y a que les vrais fans de foot qui connaissent nos noms. Ceux qui font 1.000 kilomètres pour voir un match de qualifications d’Europa League, dans une campagne perdue dans je ne sais quel pays pauvre d’Europe, en faisant du stop, au risque de se faire tuer ou pire, se faire voler. A ce qu’il paraît, si nous ne sommes pas connus, c’est à cause de nos noms. Nous avons des noms qui finissent en ‘ic’, donc forcément, d’un point de vue marketing, c’est perçu différemment, ça étonne, ça fait peur même. C’est pas comme un nom de jouer qui se termine par ‘o’ ou ‘é’, comme Ronaldo, Ronaldinho, Pelé ou Mbappé. Voyez-vous, ic’, ça sonne moins folklorique, c’est moins exotique, moins match sur la plage avec le soleil, les cocktails bien frais, les surfeurs avec des abdos en béton et en 3D et les jolies filles sexy en bikinis, avec les gros seins qui dépassent. Nous sommes moins connus parce que nous ne pouvons pas faire de publicités à cause de nos noms qui se terminent par ‘ic’, c’est pour cette raison uniquement. Il paraît que ça fait peur aux téléspectateurs qui visionnent les spots télé, je ne sais pas pourquoi. Des publicitaires nous avaient fait une conférence à ce sujet. Ils avaient parlé de changement de la fin du nom, de perception annonceurs, de notoriété spontanée, de capacité d’attraction, des Balkans, de cibles marketing, de marketing global, de Serbie, de guerre et de plein d’autres choses. J’ai pas trop compris son analyse, mais c’était pas bon pour notre business. Les seules exceptions sont Modric et Subasic. Mais quand les gens pensent Modric, ils disent toujours, ‘Modric, le coéquipier de Ronaldo’. Pareil pour Subasic. A la télé, ils précisent toujours ‘Subasic qui avait joué avec Mbappé’. C’est purement marketing. C’est mieux quand ça fini en ‘o’ ou en ‘é’, c’est un grand publicitaire qui nous l’avait dit », révèle un joueur croate.
« Tout est ok »
Alors que tout est quasiment fin prêt pour la rencontre footballistique qui sera vue par des milliards de personnes à travers la planète, les derniers réglages se font à Moscou, dans le Stade Loujniki. « Tout est ok. Nous sommes juste en train de vérifier qu’il n’y ait pas de crânes ou d’os, oubliés par des opposants politiques morts ou des journalistes décédés. Sacrés journalistes russes, ils n’arrêtent pas de chercher la vérité. Heureusement, nos journalistes ne sont pas tous comme ça », se félicite le camarade-commissaire en charge de la propreté du Stade.
« Un feu d’artifice géant »
Il faut dire que les officiels ont vu les choses en grand pour ce sublime rendez-vous sportif. La division Sport & Education du peuple, affiliée au ministère des Affaires militaires et policières, a concocté un programme digne du Super Ball américain avec, au programme, un feu d’artifice géant, un défilé militaire monumental, un discours sur les bienfaits du libéralisme, la diffusion d’un court-métrage intitulé « Avantages de la répression politique », la projection du documentaire « Les limites du journalisme », enseigné dans toutes les écoles formant les futurs journalistes russes, ainsi qu’une parade d’hommes et de femmes russes hétérosexuels, et des chants à la gloire de l’homme le plus viril de Russie, Vladimir Poutine.
« Des mouvements d’ailes d’une très grande beauté »
Pour clore, en beauté, cet événement impressionnant, qui restera sans conteste dans les annales de la FIFA et du sport sponsorisé, la fédération russe de football prévoit de faire un lâcher de colombes, symboles de liberté, de paix et d’amour.
« Ce sera un spectacle formidable et inoubliable. Ce sont de très belles et douces colombes. Une espèce rare, qui a la particularité de faire des mouvements d’ailes d’une très grande beauté en volant dans les airs, comme dans le célèbre ballet romantique ‘Le lac des cygnes’, mais avec des colombes. Mais attention, aucune faute ne sera permise, sinon les colombes seront abattues par les militaires. Déjà que l’on a plus beaucoup d’ours et de loups en Russie. Depuis que Poutine les chasse le week-end, en vacances ou quand il est énervé, c’est devenu une mode de la part de tous les oligarques. Alors si, en plus, cette espèce rare de colombes venait à disparaître, cela serait une catastrophe écologique. Désolé, mais je dois y aller. On doit apprendre aux colombes à ne pas se diriger vers cette direction », prévient le président d’une association russe de défense des animaux, en me montrant du doigt le sud-est.
« Quand le chef parle, il vaut mieux écouter »
Cette direction, c’est la Crimée. La Crimée, territoire rattaché à l’Ukraine, avait été annexé par la Russie en 2014. Zone sous tension constante, la Crimée cristallise toutes les tensions et focalise toutes les attentions. Aussi, afin de calmer toute opposition, mais également pour dire au monde que la Crimée est bien russe, le chef de l’Etat russe a fait passer un message limpide, tel l’eau de la mythique Volga. Ainsi, Vladimir Poutine a ordonné aux militaires, de l’ensemble du territoire de Russie, d’abattre tout volatile qui se dirigera vers la lointaine Crimée, après le lâcher de colombes. « Nous avons positionné des fusils-mitrailleurs AK12, AK15, A545 et A762. Nous venons de les recevoir. Tant mieux, les tirs serviront à rôder nos nouvelles armes, qui remplacent nos vieux AK47. Elles ont une portée de 1.000 mètres et peuvent dégurgiter 900 coups par minute. De plus, nous détruirons les traîtres colombes grâce à nos missiles sol-air S-400, au cas où. Leurs tirs de missiles ont une portée de 400 km, ça devrait aller. Et deux précautions valent mieux qu’une. Quand le chef parle, il vaut mieux écouter », recommande un général des armées russes, une ravissante colombe à la main.
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