Economie

Confinement : les moulins à farine pour particuliers sont en rupture de stock dans les grandes surfaces et les magasins d’électroménager.

Face à la pénurie de farine constatée lors du premier et interminable confinement de mars-avril-mai dernier, les fabricants d’électroménager ont conçu des moulins à farine pour les particuliers en prévision du spleen gastronomique des autarcies à venir. Lors de l’isolement actuel, les appareils sont partis comme des petits pains, dès l’annonce de l’isolation sanitaire de cette fin d’année. Analyse.

Malgré la pléthore de produits imaginés par les services marketing des sociétés agroalimentaires et l’impressionnante variété de fruits et légumes importés des quatre coins de la planète, l’instinct humain revient, encore une fois, aux fondamentaux.

«  »Le psychologue Abraham Maslow avait prévenu… »


« La bidoche et le pain, il n’y a que ça de vrai. Les gens peuvent becter autant qu’ils veulent leurs recettes de salades à la noix ou je ne sais quel autre plat de frimeur vu sur Instagram : ils reviennent au bon vieux pain. En parlant de pain. Ils sont marrants, ceux qui fabriquent le leur pain chez. Au bout d’une semaine, ils reviennent, la queue entre les jambes, m’en acheter. Je trouve ça touchant quand je les vois avec leurs yeux de chien battu. Leur ego en prend un coup, c’est humain. Mais moi, je n’ai pas fait 3 ans d’études sous 60 degrés par hasard », explique un artisan-boulanger.

« Le psychologue Abraham Maslow avait prévenu tout le monde quand il avait hiérarchisé les besoins humains. Mais à cause de l’autre enflure (Ponzi, ndlr), les gens ont eu peur à la seule vue d’une petite pyramide ou même d’un triangle gribouillé sur une feuille », explique un sociologue, spécialisé en comportements lors des achats impulsifs.

« Pain à la purée de pommes de terre »

« Tous mes connards de potes qui m’avaient traité de bobo fainéant qui se la pète quand j’ai acheté mon robot cuiseur multifonction 900 en 1, là : ils rigolent moins, ces couillons. Mon appareil moud le blé et toutes les autres céréales en un coup de cuiller à pot. Pas deux, ni trois, mais en un seul coup de cuillère. Moi, au moins, je ne mangerai pas de pain à la purée de pommes de terre, à la fécule, aux biscuits émiettés ou au quinoa. Quinoa qui coûte la peau des fesses, soit dit en passant. Une baguette au quinoa revient plus cher qu’une pâtisserie artisanale. Et je ne parle même pas du quinoa bio qui, au kilo, est vaut plus que la barbaque. En 1 temps, 0 mouvement, j’ai de la farine prête à l’emploi, à volonté, sans jouer des coudes ou insulter à l’hypermarché. J’achète mon blé directement chez les producteurs. Les agriculteurs me l’envoient par colis grâce à leurs sites internet », a fait savoir un particulier, tout en astiquant méticuleusement son robot acheté 7.000 euros lors d’une vente flash.

« Une put*** de machine à pain high-tech connectée en m’endettant sur 72 put*** de mois »

Malchanceux et infortunés se rabattent sur l’ancestral duo mortier-pilon, dont le prix moyen a flambé en l’espace de quelques heures. « Ce modèle en marbre d’Italie se vend très bien. Il a été dessiné par un grand designer italien qui travaille aussi pour une grande marque de voitures. Il y a aussi ce mortier en bois accompagné de son pilon qui part très vite. Bizarrement, même quand je dis à mes clients que le bois provient d’une forêt exotique transformée en champs de palmiers à huile, qui servent à fabriquer l’économique huile de palme, ils s’en fichent comme de leur première pâte à tartiner bio. Même les écolos s’en battent les cacahuètes bio des palmiers à huile qui sont plantés à la place des arbres rares », se désole un vendeur d’électroménager.

« Purée ! J’ai acheté une put*** de machine à pain high-tech connectée en m’endettant sur 72 put*** de mois et voilà qu’il n’y a plus de farine », se lamente sur son triste sort une jeune femme.

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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