« Les bordelais devront replanter les sapins coupés après les fêtes de Noël », ordonne la mairie.
Malgré l’interdiction de l’arbre de Noël sur la place Pey-Berland de Bordeaux, la mairie reste indulgente vis-à-vis de ses habitants. Ainsi, les sapins coupés seront autorisés chez les particuliers, mais « sous condition », avertit un élu écologiste. Explications.
Le maire écologiste de Bordeaux est intransigeant sur la question du traditionnel sapin de Noël dans l’espace public. Selon lui, « hors de question de crucifier un arbre mort en place publique, à la vue des gamins horrifiés ». Il confie, tout en se retenant de vomir : « J’ai encore les images devant mes yeux des sapins de Noël, quand j’étais gamin. Il y avait de la sève d’épicéa partout dans le salon. C’était une horreur sans nom ».
« Les alternatives vegan à la dinde de Noël »
Ainsi, les bordelaises et les bordelais ne pourront plus contempler l’emblématique conifère lors des célébrations de Noël dans les espaces publics. « Nos amis les arbres ont une sensibilité. Ils ont une âme. Les jardiniers municipaux me prennent pour un fou quand je discute avec les arbres dans les jardins et parcs de Bordeaux, mais je m’en bats les châtaignes. Nous ne cautionnerons jamais ce génocide végétal, jamais », tient à faire savoir un élu vert. Mais tous ne sont pas du même avis. « Un Noël sans sapin, c’est comme un anniversaire sans picole : c’est nul » prévient un élève de 5ème. Un œnologue s’interroge : « ils sont bourrés à la mairie de Bordeaux ou quoi ? Ils vont mettre quoi à la place du grand sapin de Noël sur la place Pey-Berland ? ».
Cependant, la mairie se veut rassurante. Des animations seront proposées pour mettre du baume au cœur des habitants. Ainsi, les bordelais pourront assister à des ateliers et des séminaires tels que « la fabrication de compost en appartement » ou « les alternatives vegan à la dinde de Noël ».
« Pas à une contradiction près »
Les pépinières forestières, quant à eux, sont dans le brouillard. Ils ne comprennent pas ce qui a poussé les élus de la capitale mondiale du vin à interdire le mythique arbre de Noël sur la place Pey-Berland, mais également l’ordre de replanter les conifères des particuliers. « Replanter un sapin sans racines, je leur souhaite bon courage. Mais bon, on est habitués avec les écolos. Ils ne sont pas à une contradiction près », psychanalyse un chef d’entreprise, qui a donné un surnom à chacun des 5.000 sapins qu’il produit chaque année pour les fêtes de fin d’année.
« Dialoguer pendant des heures avec la flore »
Les bordelaises et les bordelais auront jusqu’au 21 janvier pour replanter leur sapin de Noël dans leur jardin, dans l’un des nombreux et florissants parcs et jardins de la ville ou dans une forêt des alentours. « Comme si on avait pas assez de boulot comme ça, explique un jardinier municipal. Les circuits touristiques relatifs à la découverte des vins bordelais, c’est très bien. Ça donne de l’engrais naturel aux arbres et plantes des jardins de Bordeaux. Mais on passe nos journées à nettoyer le vomi sur les feuillages. Ça, les écolos, ils ne le voient pas, vue qu’ils passent leur temps à dialoguer pendant des heures avec la flore quand ils viennent. »
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