Réformés de la police montée, les poneys rejoignent en masse les rangs des Gilets jaunes.
La scission économico-sociale à laquelle fait face la population française monte d’un cran. Un nouveau camouflet assomme, une fois de plus, le gouvernement à tendance libérale français.
Alors que tous les riches, à l’exception du présentateur-animateur-journaliste-éditorialiste-technicien-producteur Laurent Ruquier, ont rejoint les rangs de La République en Marche, car ils ne veulent pas payer l’ISF, une autre catégorie se divise. En effet, l’espèce chevaline est fractionnée de manière inouïe et inattendue pour savoir dans quel terrain elle va se placer. En effet, le porte-parole de la Fédération nationale chevaline française a fait savoir, dans un communiqué, que la majorité des poneys a rejoint les « sympathiques et sous-estimés Gilets jaunes ». « Je caresse les Gilets jaunes dans le sens du poil, quand je dis sympathiques et sous-estimés Gilets jaunes, car c’est grâce à eux que les courses de chevaux perdurent. Il faut rappeler que dans le secteur des jeux d’argent, la concurrence est ardue et sans pitié, à la limite du cruel, voire de l’abattoir. Entre ces enfoirés d’arrivistes de jeux de poker en ligne et cet enculé de tenace Bonneteau, on galope pour ne pas se faire doubler dans la ligne droite côté corde. On ne veut pas que les courses hippiques se fassent zigouiller comme se font zigouiller nos vieux bourrins dans les boucheries chevalines », constate le porte-parole, tout en consultant la météo de l’Hippodrome de Longchamp sur le site internet du valeureux Canasson Magazine.
« Ce n’est pas une raison pour nous traiter comme du crottin »
« Là, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder l’abreuvoir. Comment les chevaux pur-sang et A.Q.P.S osent-ils rejoindre le camps des forces de l’ordre, sans même la moindre concertation avec nous ?. Cela démontre malheureusement, encore une fois, que les poneys sont considérés comme une sous-catégorie de l’espèce chevaline. En fait, quand ils nous appelaient, nous les poneys, les ‘quadripèdes rigolos’, c’était pas uniquement pour plaisanter. Nous, les poneys, nous sommes dans la même catégorie que les chiens, en termes de taille au garrot, car nous mesurons moins de 1,48 m. Cela, nous ne pouvons pas le contredire, mais techniquement parlant, uniquement. Le ministère de l’Intérieur oublie que nous aussi, nous sommes des êtres dotés de sensibilité, sensibilité à fleur de peau, il faut le rappeler et il y a de quoi, sacré nom d’un cheval de course. Je tiens à dire que les mesures morphologiques ne reflètent aucunement la réalité. Nous ne faisons pas partie ni des A.Q.P.S, ni des pur-sang, les soi-disant vrais chevaux, certes, mais ce n’est pas une raison pour nous traiter comme du crottin. Il y a des paires de coups de cravache qui se perdent, croyez-moi. Nous, les poneys, nous sommes petits, mais nous sommes moins cons que ces abrutis de frimeurs snobs de grands chevaux », jure le Président de l’Association de défense des droits des poneys. Aussi, il appelle tous les poneys de France métropolitaine et des DOM-TOM à rejoindre les rangs des « vaillants Gilets jaunes ».
« Mon palefrenier est payé au Smic »
« Les revendications des sympathiques Gilets jaunes sont divers et variés, mais nous avons un point commun avec eux. Nous aussi, nous avons notre dignité à défendre. Il y a les intellos et les illettrés, les riches qui ont réussi et les pauvres qui ne sont rien, et il y a les chevaux et les poneys. Moi, perso, j’avais rien contre le gouvernement. Mon palefrenier est payé au Smic. Là, il va toucher 100 euros par mois en plus, j’étais content pour lui. Mais quand j’ai vu ces enculés de pur-sang à la télé, avec leurs airs fiers, leurs postures de frimeurs et leurs regards condescendants pendant les manifs, c’est comme s’ils voulaient nous faire passer un message, à nous les poneys. Là, illico, j’en ai voulu à Castaner. Les grands chevaux font les malins devant les caméras de télévision, en bombant le poitrail et en roulant des jarrets, mais ils rigoleront moins quand ils seront à la retraite transformés en steaks dans une boucherie chevaline. D’ici là, on ne va pas rester comme ça sans rien faire sur nos 4 pattes. On va réagir. Ils vont voir de quel botte de foin on se chauffe. Ils vont nous le payer, les traîtres ! », prévient un poney Shetland dans son beau gilet jaune fait sur-mesure.
Les chevaux de la police montée ne sont pas du même avis. Leur représentant, un imposant et magnifique Percheron, a clairement indiqué que « les petits poneys ne doivent pas se sentir visés par la participation au maintien de l’ordre public des chevaux, les vrais, les grands ». Une rencontre « d’amitié et d’éclaircissement d’opinions » doit se tenir entre syndicats de chevaux et de poneys dans un PMU, proche de Paris, dans les prochains jours, avant le prochain acte de la représentation folkorico-politico-sociale des affables et joyeux, mais non moins remontés et harassés, Gilets jaunes.
« Des sortes de Benalla… mais à sabots »
« Nous avons fait notre devoir de citoyens. Nous sommes un peu des sortes de Benalla… mais à sabots. Nous ne pouvions pas rester sans hennir face aux violences provoquées par les énervés incontrôlables (casseurs, ndlr) et les pillages faits par les braconniers (pilleurs, ndlr). Les brigands (pilleurs, ndlr) s’en sont quand même pris à un magasin équestre. Perso, c’est quand j’ai vu ces inadmissibles actes de vol perpétrés par ces pilleurs que j’ai chaussé mes sabots de randonnée et que je suis allé au poste de police le plus proche de mon hippodrome. Je ne suis pas le seul à avoir délaissé son haras le temps des manifestations des frigos vides (Gilets jaunes, ndlr). Vous verriez le nombre de chevaux qui sont partis d’eux-mêmes pour être engagés par le ministère de l’Intérieur, avec harnais, colliers, éperons, sangles, étriers, brosses à sabots et selles. Mais les poneys doivent-ils nous en vouloir pour ça ?. Est-ce une raison valable pour qu’ils se cabrent de cette manière ?« , demande Spirit of Pigalle, un élégant et athlétique trotteur français à la croupe bien musclée. Il ajoute : « Mais attention, je comprends la colère des minus poneys. Qu’ils ne le prennent pas mal quand j’emploie le terme ‘minus’ quand je parle d’eux, mais techniquement et morphologiquement, c’est la réalité. Ils nous arrivent au zizi ces asticots, même quand ils sont sur leurs deux pattes arrières. Ils sont marrants. Donc, qu’ils ne soient pas en colère contre nous. En même temps, je comprends leur déception, car ils sont systématiquement réformés quand ils veulent s’enrôler à l’armée ou dans la police. Je ne dis pas qu’ils sont jaloux de nous, mais je me pose la question. Légitime question, il faut le préciser. Si je devais leur donner un conseil d’ami chevalin aux poneys, ça serait qu’ils remettent leur attache-langues et qu’ils arrêtent de dire des bêtises sur nous, les vrais chevaux. Qu’ils retournent dans leurs manèges et qu’ils continuent de servir de jolis joujoux aux gentils bambins. La police montée, c’est une affaire de grands ».
« Ses coucougnettes congelées qui tapotent contre ma selle »
Mais tous les chevaux de grande taille n’adhèrent pas aux propos de Spirit of Pigalle. Un grand nombre de chevaux soutient les infatigables Gilets jaunes. « Mon jockey touche à peine un peu plus du Smic. Il bosse dès 4 heures du matin et tous les jours. Normal, un cheval, dès que tu le montes pas plus de 48 heures, il devient sauvage, comme les mustangs d’Amérique. Mon jockey, je ne vous raconte pas comment il se les gèle le petit. Et c’est pas une façon de parler. Je sens ses coucougnettes congelées qui tapotent contre ma selle tous les matins aux entraînements et pas qu’en hiver. Ça fait un bruit de métal tellement elles sont dures à cause du froid. Et pas qu’en hiver comme j’ai dis. A la campagne, il fait un froid de canard en été aussi, durant la nuit et à l’aube. Non, moi, même si j’ai le plus grand respect pour notre police, je manifesterai avec les Gilets jaunes. En plus, j’en connais beaucoup de Gilets jaunes. Il y en a plein qui parient chaque semaine sur moi au tiercé ou au quinté +. Bon, j’ai pas été en grande forme ces derniers temps. Cela me permettra d’expliquer à mes fans les raisons de ma méforme qui leur ont fait perdre leur pognon. Ils n’ont pas perdu un pognon de dingue non plus. Moi, je ne fais que des courses de province, de seconde zone. Il faut dire que les plus grandes courses se font chez les bobos de Paris ou chez ces bourges de Deauville », indique un pur-sang.
« Quand tu te fais courser par un cheval de 3 tonnes »
Inversement, des poneys donnent un coup de main, ou plutôt un coup de patte, à leurs amis chevalins de la vaillante police montée. « Vaillante, vaillante, il ne faut pas exagérer non plus. Nous, les policiers à pieds, nous sommes plus vaillants que les policiers-jockeys. Eux, ils arrivent à éviter les pavés lancés par les casseurs, car ils voient les pierres arriver de loin. Nous, on a à peine le temps de les esquiver. Au début, on se prend un ou deux pavés dans la tronche, mais après, on acquière les réflexes. Nous, le métier rentre, mais en pleine tronche. Donc, nous, les policiers-piétons, on est bien plus vaillants qu’eux, mais les gens sont impressionnés par leurs colossales montures. Mais c’est pas parce qu’ils chevauchent de remarquables destriers, que les policiers de la police montée sont tous des étalons avec de grosses bites. Mais ces connards se tapent toujours les plus belles gonzesses à chaque manif. Grâce à leurs canassons, ils impressionnent les nanas. Les enfoirés ! », remarque un policier, tout en faisant ses lacets.
« Quand tu te fais courser par un cheval de 3 tonnes »
« Comme on est petits, on se fond dans la masse facilement. Les casseurs ne nous voient pas venir. Ils sont plus occupés à éviter les coups de sabots et les ruades des chevaux de sang de la police montée. Il faut dire que quand tu te fais courser par un cheval de 3 tonnes, avec une taille au garrot de 2 mètres, minimum, tu n’as ni le temps, ni l’envie et encore moins le besoin de regarder ailleurs que devant toi et c’est là qu’on intervient pour les foutre à terre ces connards de casseurs. Même chose pour ces ordures de lâches de pilleurs. Ils profitent des manifestations des honorables Gilets jaunes pour voler les commerçants et artisans. Il sont même dévalisé plusieurs selleries. Les enculés ! », relate un poney Dartmoor, installé en France depuis l’instauration de l’autarcique Brexit.
« Une malédiction qui colle au cul des prolos »
Au sein des Gilets jaunes, le ralliement des poneys à leur noble, mais apparemment « vaine cause », selon un représentant d’En Marche, n’enchante pas tous les manifestants. « On a des bas salaires et voilà maintenant qu’on a les bas canassons. A croire qu’il y a une malédiction qui colle au cul des prolos. Quoiqu’on fasse, on n’a pas les meilleurs trucs de toute façon. Là, ça se confirme. Les flics ont les grands chevaux et nous, les ouvriers payés au Smic, on a les petites bestioles sur pattes de notre côté. De toute façon, c’est toujours les politiques et les riches qui sont les mieux lotis, bande d’enculés !. Ils ont les meilleurs salaires, les meilleurs avantages, les meilleures baraques, les meilleurs restaurants, les meilleures putes et même les meilleures épouses. Je ne parle pas des épouses de leur premier mariage. En général, quand ils se marient, ils épousent une fille au physique quelconque. C’est normal, tu n’attires pas les plus belles nanas quand tu as un poste d’adjoint au maire ou de sous-secrétaire de je ne sais quel poste administratif de mes deux. Mais quand ils montent les échelons, en général, ils divorcent et se prennent une belle gonzesse pour femme, avec de gros seins, une belle paire de fesses à faire raidir le gourdin d’un prêtre, et tous les accessoires y afférents. Mais pour nous, les ouvriers, rien, nada, que dalle, walou. On a juste les nanas bas de gamme, même s’il y a des exceptions, juste le modèle de série qui te donne juste la libido qu’il faut, pas plus. C’est comme nos salaires, on juste de quoi bouffer et encore, avec l’inflation, c’est ric-rac », constate un Gilet jaune, accompagné de sa charmante épouse au physique lambda.
« Faire des boucliers humains avec nos lardons »
Mais des Gilets jaunes se félicitent du soutien apporté par les mignards et altruistes poneys. « Mes mioches vont enfin venir avec moi à nos manifestations de Gilets jaunes. Avant, ils avaient peur des gaz lacrymogènes que les CRS balancent sur les casseurs qui se mêlent lâchement à nous, les vrais Gilets jaunes. Mais là, avec des poneys dans les cortèges, on va pouvoir faire des boucliers humains avec nos lardons qui seront en train de s’amuser avec les minuscules bestioles sur pattes (poneys, ndlr). Les CRS n’iraient quand même pas jusqu’à canarder des moutards à coups de flash-balls. Ils le feront pas ?, hein, rassures-moi, pas de la lacrymo sur de gentils mouflets », me questionne un Gilet jaune.
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