Bac – Record : 103% de réussite au Baccalauréat 2018, un score historique jamais vu en France et dans le monde.
Le ministère de l’Education nationale est aux anges. Les candidats au baccalauréat de cette année ont réalisé une prouesse inédite dans l’histoire de l’éducation, en France, mais aussi dans le monde.
Tous les candidats de cette année sont heureux comme tout. Après les résultats des rattrapages, la France a réalisé des scores inédits de toute son histoire.
Le taux de réussite au Bac 2018 a été de 103%. Une performance inespérée que l’ensemble du ministère de l’Education salue avec allégresse. Le ministre de l’Education, mais également tout le gouvernement et tous les parlementaires, se félicitent de cet exploit inédit dans les annales françaises.
« Extraordinaire et incroyable »
« Nous savions que c’était possible, mais nous ne pensions pas le réaliser aussi vite. Je félicite tous les bacheliers pour l’efficacité, la rigueur et le sérieux dont ils ont fait preuve. Il y a des notes supérieures à 20/20, comme 20,86 ou 21,58 de moyenne. C’est logique. Mais 103% de réussite au baccalauréat, c’est extraordinaire et incroyable. Le système éducatif français n’a rien à envier à nos confrères étrangers », se félicite un fonctionnaire du ministère de l’Education nationale.
« On ne pouvait pas deviner »
Le seul petit bémol à cette magnifique annonce est que l’algorithme Parcoursup a bugué. « On essaie de régler le problème. Nous avions anticipé toutes les éventualités, mais un score supérieur à 100% de réussite au baccalauréat, non. On ne pouvait pas deviner. Tout le monde, ou presque, a le baccalauréat. C’est comme la rougeole ou la chaude-pisse, tu l’as à un moment ou à un autre. Il faut dire que c’est facile. De mon temps, c’était plus dur. Cela ne se voit pas, mais j’ai quand même 26 ans. On savait qu’il y aurait un score de 100% au bac, d’ici 2 ou 3 ans, grand maximum, mais un score de plus de 100%, non. Nous sommes informaticiens, pas devins », précise un fonctionnaire-programmeur de l’Education nationale.
« On en a ras-le-tableau »
Du côté des professeurs, les avis sont partagés. Il y a ceux qui sabrent le champagne et il y a les autres. « Vous voulez que j’allume un feu d’artifice pour fêter ces 103% ?. Et puis quoi encore ?. De toute façon, nous, les professeurs, plus rien ne nous étonne. On en a vu des vertes et des pas mûres du tout, avec tous les gouvernements, depuis des décennies. Nous ne sommes même plus en colère car nous n’en avons plus la force. Nous sommes épuisés. On en a ras-le-tableau. Entre les programmes qui changent tous les trimestres, les coupes budgétaires, les manques de moyens, les chutes vertigineuses du niveau des élèves, les parents qui nous engueulent car on donne trop de devoirs aux gosses, dès le primaire. Ils font des réformes et ils nous demandent notre avis, mais uniquement après. Jamais avant. Je ne parle même pas des piteuses conditions de travail, des suppressions de postes, des classes surchargées, de la sélection géographique de Parcoursup, de la stagnation de nos salaires avec des points d’indices qui baissent comme le cours d’un action en plein krach boursier et la liste est longue. Il me faudrait une demi-journée pour vous énumérer toutes nos revendications et demandes, légitimes et logiques, soit dit en passant. Heureusement qu’il y a les élèves sérieux et assidus, qui nous remontent le moral. Il y en a 3 ou 4 par classe en moyenne en France. Notre métier est avant tout une passion. Nous voulons le meilleur pour nos élèves. Mais nous, enseignants et professeurs, nous sommes démoralisés, lassés, accablés, épuisés, déprimés, usés, excédés. J’ai répondu à ta question ou bien je continue le listing des mots variables qui expriment la manière d’être de la personne citée ? », demande une professeur, un sachet rempli de médicaments anti-stress à la main.
Ce record mondial de 103% de réussite au baccalauréat sera inscrit dans la prochaine édition du mythique Guinness Book.
Crédit-photo : Jill Wellington, pixabay, cc0.