Economie

Report du Black Friday : « Cette mesure est anticapitaliste. Honte au gouvernement français ! », s’insurge la Chine.

Avec ce second confinement et les mesures prises par le gouvernement Castex pour endiguer l’épidémie de coronavirus, les commerçants, contraints de fermer temporairement, ont « sévèrement morflé », selon le ministère de l’Économie. En attendant d’ouvrir à nouveau, patrons, gérants et salariés se trouvaient face à une nouvelle menace, « pire que la covid », selon un virologue : le Black Friday, célèbre journée de promotions à tout-va.

« Horreur que l’on mêle

les sentiments avec les affaires »


Initialement prévu le 27 novembre, le mythique Black Friday est finalement reporté au 4 décembre prochain. Face à ce qui pourrait être interprété comme des supplications du gouvernement français, Amazon et CDiscount, les géants du e-commerce, ainsi que d’autres sociétés de vente en ligne et des enseignes de la grande ont finalement accepté de repousser la journée de promotion attendue par des millions de particuliers, qu’ils soient lambda ou acheteurs compulsifs.

« En règle générale, la pitié ne fait pas partie de notre charte, et encore moins de notre esprit corporate. Mais là, à force de voir les petits commerçants chialer dans les journaux télévisés, on en a presque eu le cœur brisé. J’ai bien dit presque. On a une réputation à tenir auprès de nos fournisseurs. Ne le répétez pas, sinon notre action risque de chuter de 0,001 ou 0,002%. Les actionnaires ont une sainte horreur que l’on mêle les sentiments avec les affaires », prévient un cadre d’Amazon.

« Ventes flash : ça permet de patienter »

« Nous avions prévu de faire -90% sur la blanquette de veau et -80% sur le kilo de tomates le 27 novembre. Par solidarité, nous repoussons notre Black Friday au 4 décembre. Malgré la concurrence qui règne dans le secteur, nous devons être solidaires entre commerçants, autrement c’est plus possible de se regarder dans un miroir rond à poser, disponible au rayon salle de bain pour la modique somme de 9 euros 95 », fait savoir un cadre de Système U.

Malgré leur dépendance aux bonnes affaires, les clientes et les clients prennent cet ajournement commercial avec philosophie.

« Comme le Black Friday est reporté, il y a pas mal d’enseignes qui font des ventes flash : ça permet de patienter », philosophe un acheteur, fan de promos depuis sa première fiche de paie.

Miséricorde économique

vis-à-vis des commerces physiques…

« D’habitude, quand j’achète un truc qui ne me sert à rien, mon banquier me gueule dessus à la fin du mois. Mais quand il y a le Black Friday, il ne me dit rien vu qu’il y a des promos jusqu’à 99% », se réjouit une acheteuse compulsive, tout en ne quittant pas son smartphone des yeux. Elle a tenu à ajouter : « C’est très sympa de ta part de m’interviewer, mais casse-toi, tu seras gentil. Je dois repérer des accessoires à acheter le 4 décembre. Barre-toi, je t’ai dit, connard ! T’es sourd ou quoi ? J’ai pas que ça à foutre. Le Black Friday, c’est les soldes en deux fois plus violent, émotionnellement parlant. Je n’ai pas intérêt à me rater. Je n’ai pas envie de me faire blouser par les autres connasses qui ont un flair de teckel pour trouver les bons plans. »

Alors que les cybermarchands, les commerces qui pratique l’électronique Click & Collect (Cliquer et ramasser selon le lexique de l’Académie française), et les enseignes de la grande distribution font preuve de miséricorde économique vis-à-vis des commerces physiques pour qu’ils ne soient pas défavorisés, un acteur de taille a tenu à donner son avis au report du Black Friday.

« Protéger les valeurs prônées par le capitalisme »

Ainsi, entre deux accords de libre-échange signés à travers la planète, la discrète Chine est sortie de son entrepreneuriale réserve.  « Cette mesure (report du Black Friday, ndlr) est anticapitaliste. Honte à vous, les français. Bande de traîtres ! Décidément, on ne peut plus faire confiance à personne. A mon humble avis, si j’ai un conseil à vous donner, en toute humilité : faites gaffe à vous. Voilà où ça mène d’autoriser les syndicats. Il ne faut pas faire les étonnés, après. Il faut se ressaisir. Des pays sont devenus communistes pour moins que ça, à mettre de l’empathie partout. Les gouvernements pensent que cela n’arrive qu’aux autres, mais pas du tout. Quand il s’agit de défendre ces satanés droits de l’Homme et du Citoyen, vous êtes les premiers à l’ouvrir. Mais quand il faut s’ériger en grande muraille pour protéger les valeurs prônées par le capitalisme, vous rebroussez chemin et devenez procrastinateurs. Faites attention, vous filez un mauvais coton », avertit un membre du gouvernement chinois, tout en consultant les cours boursiers à Hong Kong, New-York, Londres et Paris.

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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