Pernaut quitte le JT de 13h de TF1 : Didier, Francis et Eric de « L’Amour est dans le pré », ainsi que Gérard Schivardi et Jean Lassalle au coude-à-coude pour lui succéder.
L’esprit encore engourdi par l’annonce du départ du célèbre journaliste Jean-Pierre Pernaut du journal de 13 heures de TF1, les téléspectateurs attendent avec impatience et frénésie de savoir qui le remplacera. Une short list a été dévoilée.
Depuis 1988, Jean-Pierre Pernaut présente le journal télévisé de TF1, tous les jours, sans relâche à 13 heures. Après 33 ans de bons et loyaux services, le présentateur vedette se lancera, après Noël, dans de nouveaux projets, dont un magazine sur les richesses du terroir. « Comme cadeau de Noël, il y a mieux que de voir mon Jean-Pierre partir, analyse une fidèle téléspectatrice. Il va me manquer le petit fripon. Mais je m’en fiche comme de ma première culbute dans la grange, car j’ai enregistré toutes ses émissions sur des cassettes VHS du magnétoscope, avant même 1988. J’avais commencé quand il présentait le journal sur ORTF Picardie, entre 75 et 78. »
« Des frissons de plaisir devant mon téléviseur »
A partir de l’an prochain, les téléspectateurs n’auront donc plus le présentateur mythique du 13 heures sur leurs écrans à l’heure du déjeuner. « A la campagne, 13 heures, c’est l’heure du goûter, espèce de fainéant de citadin. Les gens de la ville, vous dormez trop, c’est connu. Nous, on se réveille à 4 heures du matin, donc on déjeune à 10 heures », confie un éleveur, tout en aidant l’une de ses vaches à mettre bas, sous fond de chansons paillardes. Le champêtre Jean-Pierre Pernaut a annoncé son départ du journal de TF1 au grand dam de ses fans. « Si le jean-Pierre me le demande, je suis prête à plaquer mon Jeannot pour lui. Mais comme je l’ai jamais rencontré, donc je reste avec mon connard de mari. Je l’aime mon époux, mais à chaque fois que j’entends la voix bucolique du petit jeune en costume (Jean-Pierre Pernaut, ndlr), je suis toute chose. J’en ai des frissons de plaisir devant mon téléviseur. Il est tellement beau », confie une fringante et pétillante nonagénaire.
« A l’ancienne »
« Depuis plus de 30 ans, Pernaut est plus connu que les ministres de l’Agriculture de chaque gouvernement. Il est fortiche, l’asticot. Même quand les communistes étaient au gouvernement en 1981, quand ils avaient mis en place les sovkhozes (fermes d’État, ndlr), et quand ils avaient confisqué les propriétés des riches propriétaires terriens. De 81 à 83, il ne faisait pas bon être paysan plein aux as. Ils cachaient même leurs tracteurs. Pour leurrer les camarades-commissaires du ministère de l’Agriculture de la capitale, ils labouraient avec les bœufs, ou avec les femmes et les vieux de la ferme, à l’ancienne, comme avant. Les fonctionnaires cocos de l’époque gueulaient ‘Ils sont cachés où les koulaks (riches paysans, ndlr), ils sont où les bourges ?’ quand ils inspectaient les campagnes », indique un délicieux adhérent de la FNSEA, la redoutable et redoutée fédération des agriculteurs. « La FNSEA, tu les regardes de travers et ils déposent 50 tonnes de fumier devant chez toi dans l’heure qui suit. Ils ont une organisation quasi-militaire, les . Avec eux, ils faut tourner sa langue davantage que 7 fois avant de parler d’eux », avertit un fonctionnaire. J’ai fait la connerie de draguer la copine de l’un des membres du siège de la FNSEA. Résultat : le fumier qu’ils déposent chaque matin a recouvert les fenêtres du 1er étage de mon pavillon. Je ne savais même pas qu’elle avait un copain », fait remarquer un délégué commercial travaillant pour une marque de matériel agricole »
« Un bon gars »
« Il va me manquer, le Jean-Pierre. C’est un brave gars. Il bosse tous les jours, sans sourciller. Un peu comme moi, sauf que je travaille aussi les samedis et les dimanches, explique un agriculteur de 79 ans, qui en paraît 120. Je lui avais donné ma fille, mais il a poliment refusé de l’épouser. Il m’a envoyé une jolie lettre, malgré tout. C’est pas à cause que ma vieille fille soit borgne à cause du taureau en rut qui lui avait foncé dessus, ni à cause qu’elle est cul-de-jatte car elle avait marché sur une mine datant de la guerre contre ces enflures de boches. Le Pernaut m’a dit qu’il est déjà marié et qu’il est amoureux de sa femme. Je respecte sa décision au Jean-Pierre. Un bon gars, qu’il est. Allez, termine ton verre, le journaliste, je te resserre. Ne dis pas non, c’est malpoli à la campagne quand tu refuses de trinquer. Pourquoi est-ce que les facteurs sont toujours bourrés à la cambrousse ? C’est parce qu’ils sont bien élevés. »
« Un journaliste qui sent bon le terroir »
A peine l’annonce faite, les cadres du puissant groupe audiovisuel se sont mis à la tâche pour trouver un remplaçant à notre Pernaut national. « Nous sommes dans la bouse jusqu’aux sourcils, bien comme il faut, se désole un responsable de TF1. La cible, ce sont les gens de la campagne, mais également les citadins qui asphyxient dans les villes polluées. Ils ont besoin de voir un journaliste qui sent bon le terroir, la terre humide dans les champs à l’aube, la brise d’été, le vignoble et les primeurs. On n’est pas sortis de l’auberge, bordel. D’autant, on était optimistes, mais là, on n’est pas rendus à Loches, sacré nom d’un aliment emballé sous film plastique. »
« On mettra des sous-titres s’il le faut »
De ce fait, le truculent Didier de l’Amour est dans le pré, le sympathique Gérard Schivardi et le légendaire Jean Lassalle sont dans la convoitée short list des membres du comité de sélection de TF1, qui a pour ardue mission de trouver le successeur de Jean-Pierre Pernaut. « Le Francis est bien aussi. On l’a suivi dans l’Amour est dans le pré. Il est rassurant avec sa tête de maire de village, qui bosserait gratos pour le bien de sa commune. Eric est pas mal non plus. Je l’aime bien, moi. Il va droit au but, sans chichis, sans fioritures. Il ne fait pas semblant, le bougre. Nos téléspectateurs vont l’adorer. Pas contre, nos annonceurs, je ne sais pas trop. Entendre les mots bite ou couille à une heure de grande écoute, ça ne va pas le faire, selon moi. Mais je peux me tromper. Théoriquement, pour le journal de 20 heures, tu ne peux pas non plus te permettre de mettre à l’antenne un présentateur avec une tronche de premier de la classe. Cela serait catastrophique en termes de parts de marché, mais également en audiences flow. Dans tous les cas, le remplaçant de JP (Pernaut, ndlr) devra avoir un accent, du midi de préférence. L’accent ch’ti va faire marrer nos téléspectateurs. Ils vont croire que c’est un journal parodique. L’accent corse, c’est tout le contraire : il va foutre la frousse aux gens devant la télé. Ils délaisseront leur écran tv pour aller inspecter leur baraque ou leur voiture pour vérifier qu’elles ne sont pas dynamitées. Par contre, l’accent du sud fait terroir, pastoral et campagne, mais surtout, il met en confiance. Accent provençal ou du Sud-Ouest, on s’en bat les châtaignes. On mettra des sous-titres s’il le faut. Notre journal de 13h doit sonner 100% rural, coûte que coûte », prévient un ponte du groupe immobilo-audiovisuel.
L’heureux élu sera annoncé « avant la fin des labours d’automne », a annoncé dans un communiqué le groupe TF1.
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