Politique

Remaniement : la Belgique prête plusieurs de ses ministres à la France pour former son gouvernement provisoire.

Par solidarité européenne, la Belgique a prêté à la France plusieurs de ses ministres, suite au remaniement qui tarde à se concrétiser dans la nation championne du monde de foot. Ainsi, malgré la déculotté reçue lors du Mondial 2018, nos amis belges prouvent qu’ils ne sont pas rancuniers du tout.

Face à une crise inédite depuis 1968, le Premier ministre et ministre de l’Intérieur par intérim Edouard Philippe feuillette, nerveusement et sans s’arrêter, les annuaires des diplômés de l’ENA, de Sciences Po, d’HEC, de l’ENS, des Mines Paris Tech, de CentraleSupélec, de l’Ecole des Ponts Paris Tech et de Polytechnique. Tout en tournant spasmodiquement les pages des listings officiels d’anciens étudiants de grandes écoles, il scrute les réseaux sociaux de cadres, sans succès pour l’instant, pour trouver des ministres qui puissent se fondre dans le moule libéral du gouvernement Philippe-Macron 2.0.

« Victor Hugo en aurait eu la gerbe »

« Vous devez écrire dans votre site lejournalnews.com que les universités ne doivent pas s’inquiéter de ne pas avoir été contactées. C’est normal, le Premier ministre ne compte absolument pas prendre de subalternes (ministres et secrétaires d’Etat, ndlr) issus de facultés françaises. Les connaissances de leurs diplômés sont bien trop théoriques. Ils savent à peine ce qu’est une OPA, une fusion-acquisition ou un call warrant. De plus, mais aussi et surtout, les diplômés des universités sont trop tendres, trop chimériques. Ce sont des sentimentaux, des idéalistes et des rêveurs. C’est à l’opposé de ce que doit être la politique. Il y a bien les diplômés en droit, mais non. Même eux ne pourraient pas tenir le choc législatif de nos sévères et redoutables lois libérales. Même ceux qui font libérer des meurtriers qui ont reconnus être coupables et des ennemis publics numéro 1 ne pourraient jamais s’attaquer aux maigres retraites des vieux isolés. Leurs nerfs ne sont pas assez solides. Malgré les apparences, les avocats sont émotionnellement trop fragiles, trop faibles psychologiquement et trop romantiques. Même les avocats qui défendent des enculés de première ne tiendraient pas une journée avec nous (gouvernement LaREM, ndlr). La politique menée par En Marche veut des spécimens d’hommes et de femmes politiques qui ont une personnalité de type libéralo-capitaliste, à l’américaine, en mode raid boursier impitoyable. Pour intégrer le futur gouvernement, les ministres devront avoir un mental en acier trempé, digne d’un métal de coffre-fort d’une grande banque d’affaires. Ils devront être récalcitrants à toute avancée sociale, sentimentalement distants vis-à-vis de ceux qui ne sont rien, humainement redoutables et affectivement insensibles. Les futurs ministres devront être mordants, vifs, intraitables, inflexibles, sévères, hautains, féroces, carnassiers, calleux, à la peau bien rigide, semblable à celle des vendeurs de fenêtres facturées 100 fois le prix normal à de naïfs petits vieux inoffensifs, éloignés de la précieuse protection de leurs proches. Pour faire disruptif et résumer concrètement, il faut des putains de libéraux coriaces dans ce putain de gouvernement qui tardait à se former. Un peu comme nos élus parlementaires LREM. Eux, ils ne font pas dans la dentelle. Ce sont de vrais libéraux, imperméables à la bonté sociale et surtout insensibles à la raison humaine. Victor Hugo en aurait eu la gerbe. Et Hugo, il avait les nerfs solides avec tout ce qui se passait à son époque. Il en avait vu des vertes et des pas mûres dans la France du 19ème siècle. Mais il aurait vite dégobillé en voyant tout ce qu’endurent les français de maintenant, qu’ils soient chômeurs, retraités, fonctionnaires ou salariés pauvres. Mais nos élus LREM ne sont pas possédés, ni fous, ni hystériques. Ils ne sont pas des monstres sans cœur, comme veulent le faire croire les autres enculés là (adhérents de la France insoumise, ndlr). Nos élus écoutent et ils sont dotés d’une capacité d’auto-contrôle. Sauf que l’auto-contrôle, c’est nous, les cadres de LREM, qui le télécommandons. Ils nous obéissent au doigt et à l’œil. Enfin, ils obéissent surtout à notre valeureux président de la République. Ils le vénèrent de cet amour politique proche de l’adoration qu’il y a dans les sectes. Dans le vocabulaire de nos élus REM du parlement, il n’y a pas les mots délicatesse ou sensibilité. Ils sont parfaits, je vous dis, de vrais snipers de la politique. Ils votent tout ce qu’on leur demande de voter, sans problèmes de conscience. Et je peux vous assurer qu’ils dorment très bien la nuit. Nous les entendons ronfler, paisiblement, depuis le hall des palaces dans lesquels nous faisons nos meetings et réunions de parti. Il y a bien des élus LREM gaulois réfractaires, mais nous trouvons toujours les mots disruptifs adéquats pour les faire revenir docilement au siège d’En Marche. Nous ne voulons pas de mauviettes émotives et altruistes, comme ceux qui avaient injustement voté les effroyables et inhumains congés payés en 1936. Il faut des fracasseurs du code du travail et des dynamiteurs des droits des salariés, que ces salariés nantis soient dans le secteur privé, mais aussi et surtout ceux du satané et fainéant service public. Le gouvernement a besoin d’atomiseurs d’avantages sociaux, de broyeurs d’aides sociales qui coûtent un pognon de dingue, de déchiqueteurs de propositions de lois jaurèsso-blumo-hamono-socialistes ou trotsko-lénino-mélenchono-communistes, de concasseurs de petites retraites, de démolisseurs de services publics, de dissolvants d’assistanat, de magiciens de coupes budgétaires, de destructeurs de solidarités, de broyeurs de budgets pour la santé… j’ai déjà dit broyeurs ? oui, je sais et je le redis une troisième fois, il faut des broyeurs d’assurance chômage dans le futur gouvernement, pas des putains de Bisounours socialement émotifs. Donc, notre dévoué Premier ministre prospecte dans les grandes écoles et les sites internet pour managers de types chasseurs. Il ne veut pas de ministres-managers de type éleveurs. Les ministres, c’est comme pour les commerciaux, il y a ceux qui sont à l’affût, qui cherchent. Eux, ce sont les chasseurs. Ceux sont les plus courus. Et puis, il y a les ministres-éleveurs, plus posés mais plus lents. Ce sont des politiciens à l’ancienne, qui jouent sur le long terme, qui passent leur temps à manger dans les restaurants étoilés, à dormir dans leurs bureaux de fonction et à réfléchir avant d’agir. Mais attention, il y a des tendres dans les grandes écoles. Il faut rendre à Rothschild ce qui est à Rothschild. Cependant, nous devrons être vigilants lors des entretiens d’embauche. Il y en a beaucoup qui ont de très bonnes notes, mais ils seraient incapables de valider une hausse d’impôts sur les bas salaires ou d’approuver une descente d’agents de Pôle Emploi dans le domicile de chômeurs qui touchent un pognon de dingue, pour bien vérifier s’ils cherchent du travail ou s’ils regardent Netflix ou Canal +, ou encore s’ils rêvassent de manière utopique, à une vie meilleure, confortablement allongés dans leur canapé en sky ou en textile bon marché », remarque un Area operating manager de LREM, le livre « Être disruptif en 90 jours » dans une main et un annuaire d’une grande école dans l’autre.


Face au flou constitutionnel dans lequel est plongée la vaillante France de Vercingétorix et de De Gaulle, le soutien vient de l’extérieur du pays. Alors que la nation des gaulois réfractaires se trouve dans un réel délabrement politique, proche du dépôt de bilan, après des démissions en rafale, un acteur étonnant vient en sauveur pour éviter une débâcle historique. Face aux appels télévisés, internet et radiophoniques de la part des élus de l’opposition, appelant à vite trouver des ministres et ainsi repêcher le navire France d’un naufrage constitutionnel inouï, la sœur ennemie belge vient prêter main forte à l’hexagone et la remettre politiquement à flot.

« Dans la merde politique jusqu’au cou »

« La Belgique tient à remettre à flots la France, oui, c’est tout à fait vrai. Mais le terme exact est que, en lui prêtant ses ministres, la Belgique vient sortir la France de la mouise. Abyssale, qu’elle est cette mouise. Constitutionnellement parlant, la France est dans la merde politique jusqu’au cou. Même le putain de 49.3 ne peut rien à ce marasme dans lequel tout le peuple français se trouve. Il faut redire que Gérard Collomb est quand même parti, ce n’est pas rien. Il a quitté un poste de ministre de l’Intérieur pour redevenir maire de la ville du boudin blanc (Lyon, ndlr). Comme message politique, c’est assez fâcheux pour En Marche, non ?. Dites-moi si je me trompe. Et un ministre adoré par la putain de ménagère de mes couilles de moins de 50 balais (Nicolas Hulot, ndlr) qui se taille, c’est pas bon pour l’image non plus. Ce n’est plus une crise, c’est une déroute gouvernementale, un krack présidentiel, une déconfiture démocratique, une banqueroute républicaine, une éclipse ministérielle, une liquidation politique, un suicide constitutionnel. En bref, la France est dans une sacrée chiasse et je reste poli. Heureusement que les grandes surfaces et les petits commerces ont assez de sucre, d’huile, de farine et de pâtes dans leurs stocks, pour ravitailler tout le monde, sinon c’est la famine assurée », indique un expert en droit constitutionnel.

« Il faut vite trouver des ministres. Le Premier ministre doit agir et très rapidement. Il en va de l’avenir de la France. Il en va aussi de tout ce qu’on va leur balancer comme vacheries à ces futurs connards (ministres et secrétaires d’Etat, ndlr). Mais on ne la ramenait pas devant le Prix Nobel (Cédric Villani, ndlr). Nous n’étions pas intellectuellement assez équipés pour le flageller verbalement sur le plan politique. Pareil devant le Geek (Mounir Mahjoubi, ndlr) et le Professeur (Jean-Michel Blanquer, ndlr). Ils ont trop de savoir ces enfoirés. Idem pour le premier flic de France. Lui, il est intelligent, mais en plus il avait les clés des cellules de gardes à vues. On ne bronchait jamais devant lui, ni quand il n’était pas là. Mais là, il n’y a carrément plus personne à déprécier. Pas un seul ministre ou le moindre sous-ministre (secrétaire d’Etat, ndlr). Nous n’avons personne à critiquer ou à insulter de manière suave et infondée », explique un élu de l’opposition.

« Les fonctionnaires commençaient à s’inquiéter… »

Ainsi, ironie du sort, c’est le pays que la France a éliminé du Mondial 2018 qui évite à la nation française une ruine gouvernementale, digne des crises politiques de pays à l’ambiance sud-américaine. La Belgique sauve la France d’une culbute politique incommensurable. « Les fonctionnaires commençaient à s’inquiéter sérieusement et convulsivement. Ils ne savaient plus si les employés du public allaient être payés ou pas. Les gens font des blagues sur les belges, mais quand même, ce sont les mangeurs de frites (les belges, ndlr) qui ont permis aux salariés du service public de recevoir leur paie ce mois-ci », fait savoir un fonctionnaire en charge du budget. Un pays sans gouvernement, mais avec des ministres, la Belgique, vient de sortir d’un bourbier sans nom un pays avec un gouvernement, mais sans ministres.

« J’ai été trop con ! »

« Pour l’instant, le gouvernement n’est constitué que du président de la République et du Premier ministre, c’est déjà pal mal. Ce n’est pas très disruptif, mais c’est déjà bien. Il y a des pays où il n’y a pas une personne dans leur gouvernement. Il y a même des pays sans gouvernement du tout, comme au Liban, au Yémen, en Guinée-Bissau ou en Allemagne », remarque un ancien ministre, aux aguets, car il ne sait pas s’il sera dans le prochain gouvernement ou pas. Il ajoute, « putain ! j’aurais dû voter la suppression des indemnités de licenciement. J’ai fait le con, j’ai laissé parler mes émotions humaines. J’ai été trop doux politiquement, je le reconnais, j’ai été trop con !. J’aurais dû être plus libéral, plus charognard. En même temps, c’est normal. J’étais adhérent au PS pendant plus de 20 ans. Ça laisse des traces ».

« Enculés de français ! »

« Constitutionnellement parlant, vous avez un gouvernement, étant donné que votre Premier ministre n’a pas démissionné. Mais vous avez un gouvernement fantôme, sans rien dedans. Une coquille vide. La coquille est belle, certes. Matignon est magnifique avec ses dorures, son mobilier ancien, ses beaux jardins, ses jacuzzis, ses belles voitures françaises garées devant. Non, je veux dire, ses voitures françaises (rire). Pour la beauté des voitures, il faut aller du côté des rigoureux (les allemands, ndlr). Donc, Matignon a une belle coquille, mais il n’y a pas de ministres dedans. Vide, qu’elle est votre putain de coquille. Mais ce n’est pas parce que vous avez mis le moral dans les chaussettes de tous nos Diables rouges et de tous nos supporters, gamins compris, que nous devrions vous en tenir rigueur. Nous l’avons eu mauvaise en Russie, lors du Mondial, et vous voir sans gouvernement, nous a fait jubiler un peu, mais ce n’est pas une raison pour vous laisser tomber, enculés de français !. Et puis, la survie de vos citoyens et le bon fonctionnement de l’Europe sont en jeu. Il faut bien rester solidaires, malgré la raclée que vous nous avez mis devant la terre footballistique entière. Nous vous prêtons tous les ministres qu’il vous faut. Le parlement belge ne s’y est pas opposé. De toute façon, nos élus parlementaires ne font rien avec. C’est également un échange de bons procédés. Nous vous avons pris tellement de vos riches, car ils paient nettement moins d’impôts chez nous, en Belgique. Nous sommes, à présent, politiquement à égalité. Mais pas sportivement. Nous ne désespérons pas que Mbappé ou Neymar signent au Standard de Liège, à Anderlecht ou à Genk, pour vous renvoyer la sodomie sportive que vous nous avez offert à la Coupe du monde », espère un haut fonctionnaire belge. Le Belgique a envoyé ses meilleurs éléments ministériels. Des élus avaient concocté une liste de personnalités politiques triées sur le volet. « Ils sont restés en cage depuis trop longtemps. Ils ont besoin de faire de la politique. Ils ont faim nos ministres. Ils ne vous décevront pas, vous verrez », parie un élu de Belgique.

« Grâce à la Belgique, nous avons un gouvernement provisoire »

Matignon a reçu les nouveaux ministres belges. Il faut dire que l’Hôtel de Matignon était désert depuis la dissolution surprise de l’ancien gouvernement. Seuls les agents de sécurité faisaient leurs rondes, pour la forme. « Il n’y avait personne à protéger. On aurait dit le siège du Parti socialiste ou du Parti communiste. La nuit, on marchait pour la forme, en écoutant Rire et Chansons ou Radio Insomnie », confie un agent en charge de la surveillance. Selon plusieurs sources non-officielles, le Premier ministre arpente les écoles formant les hauts fonctionnaires pour trouver le casting de son futur gouvernement. « Grâce à la Belgique, nous avons un gouvernement provisoire. C’est autorisé par l’UE. Avec l’Union européenne, presque tout est possible. Mais monsieur Philippe a demandé la liste des élèves depuis 1920. Je ne sais pas ce qu’il va en faire, mais il avait l’air vraiment pressé », explique la secrétaire d’une grande école parisienne formant les hauts fonctionnaires.

Aujourd’hui, Edouard Philippe, Premier ministre, mais également ministre, par intérim, de l’Intérieur, de l’Economie, des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Culture, de la Santé, du Travail, des Armées et ministres de tous les autres secteurs, a souligné que « les ministres sont à leur tâche » durant cette situation qui n’a pas « vocation à durer ».

 

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

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