Jul : suite à son message sur Facebook, le tribunal ordonne au rappeur de suivre des cours d’orthographe.
Suite à sa garde à vue pour conduite sous l’emprise de stupéfiant et excès de vitesse, le rappeur français Jul a été remis en liberté.
Attendant son jugement, le rappeur Jul s’est vu signifier une décision jamais prise jusqu’ici par un tribunal en France. « Cela n’a rien à voir avec cette affaire de cannabis ou d’excès de vitesse. Cela ne concerne pas non plus le passager qui l’accompagnait et qui avait un calibre 9 mm, cela est assez courant à Marseille. On n’y fait même plus attention. Mais cette décision du tribunal, inédite dans toute l’histoire de la juridiction française, n’a aucun lien direct. Mais indirectement oui », précise Hervé Frepière, haut magistrat de Marseille et ancien rappeur du collectif Marsenic.
« Une atteinte juridictionnelle grave à la langue française ».
En effet, cette affaire est liée au message sur Facebook qu’a publié le rappeur marseillais Jul, après sa remise en liberté. Le rappeur s’est excusé sur le réseau social Facebook, mais manque de chance pour lui, le tribunal n’a pas vraiment apprécié ce message. Bien au contraire, il a considéré que ce communiqué sur les réseaux sociaux relève de l’agression écrite envers la langue française, selon une jurisprudence de 1958. « Nous ne jugeons pas le fond, qui est fort apprécié. Monsieur Jul y reconnaît son erreur, cela est tout à son honneur, il faut le reconnaître. Mais là, nous nous attaquons à la forme. Il y a trop de fautes de français. Le contenu est clairement une atteinte juridictionnelle grave à la langue française. De mémoire de juriste, je n’avais jamais vu cela. Aussi, en concertation avec la Cour de cassation, nous avons décidé de condamner le chanteur Jul à suivre des cours d’orthographe et de grammaire dans les plus brefs délais », indique le haut magistrat au tribunal de Grande Instance de Marseille.
Le message facebook de Jul après sa garde à vue.
Source : Facebook.
« Cependant, nous reconnaissons son talent de rappeur. Au tribunal, ses chansons sont écoutées en boucle par les prévenus, mais aussi par les juges, les avocats, les gardiens et tout le personnel administratif. Nous portons également quasiment tous ses vêtements de marque D’or et de platine. On l’adore notre Jul, dans tous les tribunaux de Marseille, mais cette condamnation est nécessaire. A raison de 10 heures de cours de français par semaine, nous suivrons l’évolution du prévenu tout au long de sa peine de formation », ajoute Hervé Frepière.
Préparant la promotion de la sortie de son nouvel album, prévu le 1er décembre prochain, intitulé « La tête dans les nuages », le rappeur n’a pas encore communiqué sur cette surprenante condamnation.
Crédit-photo : capture d’écran Twitter.