Prime JO Paris 2024 : la mairie de la capitale et le Conseil régional d’Île-de-France offrent aux habitants 100 euros par rat adopté.
Publié le 17.10.2022 à 10h40mn. Mis à jour à 10h47.
Alors que les grandioses Jeux olympiques parisiens approchent à grands pas, la Mairie de Paris et le Conseil régional d’Île-de-France ont décidé de mettre les grands moyens pour résoudre un problème de la taille d’un capybara.
Face à la prolifération de rats, il sera donné 100 euros par animal adopté. La question des rongeurs qui pullulent dans certains quartiers de la capitale devance le problème des pickpockets qui sévissent aux quatre coins de la Ville lumière, mais également de ceux de la banlieue parisienne. « Je ne fais pas de politique mais les rats sont nettement moins dangereux que les délinquants, soit dit en passant. Et puis, dans toutes les grandes villes, il y a des rats (mignons surmulots, ndlr). Allez voir New York. Ils grimpent jusqu’en haut des buildings et tout le monde y est habitué, là-bas. En fait, pas dans toutes les grandes villes. A Londres, les rats fuient. Ils ne supportent pas l’odeur du pudding. C’est très bon pourtant, le pudding », explique un agent en charge de la lutte contre les rongeurs muridés et cricétidés.
« C’est que ça bouffe, ces bestioles »
« Il y a des abrutis qui jettent leur bouffe et les emballages à même le sol. C’est buffet gratis à volonté pour les rats. Normal qu’ils restent à Paname, ces p’tits coquins. Je ne sais pas pourquoi les gens font les étonnés. Personnellement, je les aime bien. Ils sont utiles, enfin, pour moi. Mais uniquement quand ils mangent dans les poubelles, car ça me fait moins lourd à porter. Malgré leur taille, ils mangent comme 400 », demande un agent de propreté urbaine.
Un service a spécialement été créé pour cette initiative quasi-inédite dans l’histoire des villes. « La ville de Brest avait tenté l’expérience pour les adoptions de goélands, mais ce n’était rentable ni pour la mairie de Brest, ni pour les personnes qui adoptent les volatiles marins. C’est que ça bouffe, ces bestioles. Au prix du poisson, t’en a pour 150 euros par jour. La mairie avait voulu augmenter la prime d’adoption initiale de 70 euros, mais après calcul, il n’y aurait plus de sous pour payer le personnel municipal. Il a fallu faire un choix », confie une gentille mamie qui donne des sardines aux goélands lors de ses promenades quotidiennes dans un parc de la magnifique ville de l’Ouest de la France.
« Un subtil mélange marolles, camembert et emmental… »
A peine lancée, cette opération est déjà un succès. Les parisiens et les franciliens se pressent par dizaines devant les mairies avec leurs captures dans les cages.
« J’ai adopté 15 rats. D’une pierre deux coups. Avec l’inflation et les prix des loyers, un peu d’argent, ça ne fait pas de mal. Et puis, c’est pour la bonne cause. On empêche un animal d’errer et puis ça rendra certains endroits plus agréables. Un formulaire à remplir, un agent de la mairie qui compte le nombre de petites bébêtes dans la cage ou dans le sac et le tour est joué. Il faudra juste envoyer chaque mois une photo des rats par mail pour bien qu’ils vérifient qu’on ne relâche pas », fait savoir une heureuse adoptante.
« S’il y a trop d’espace entre les fils de fer de la cage, les rats se barrent. Il faut bien choisir sa cage. Mais le plus difficile est de les attraper. Moi, j’utilise un subtil mélange de marolles, camembert et emmental. C’est fort et doux à la fois. Ils en raffolent, les gourmands. Moi aussi, j’adore. D’ailleurs, j’en prépare le double car je mange la moitié en général. J’adore le fromage ! », ironise un habitante de Seine-Saint-Denis qui déconseille également de ne pas prendre de cage en plastique « même renforcé, car les rats bouffent le plastoc », selon son expérience lors des captures.
Crédit-photo : Karsten Paulick de Pixabay.