La ville d’Amsterdam nomme citoyen d’honneur le conducteur espagnol contrôlé positif à toutes les drogues.
Un espagnol, ivre et âgé d’une vingtaine d’années, avait été contrôlé positif à toutes les drogues, juste avant qu’il ne prenne le volant de son véhicule.
Mis à jour. 18.08.18, 21h07mn.
Un jeune homme espagnol, alors en état d’ébriété avancée, voulait monter dans sa voiture, avec des amis à lui, quand un voisin avait eu l’étrange et poltron réflexe de prévenir la police. « Dans ma famille, on dénonce de père en fils. Mon grand-père avait donné le nom de tous les opposants à Franco, durant la dictature. Il n’y avait pas de prime pour dénonciation, mais nous avons ça dans le sang, c’est inné, c’est génétique dans notre famille. C’est la raison pour laquelle j’avais donné un petit coup de fil dénonciateur aux policiers. J’ai bien tenté de résister, en me disant que ce n’est pas bien de gâcher la soirée de ces jeunes, mais ça a été plus fort que moi. C’est dans les gênes, je vous dis », confie un voisin, une liste de personnes recherchées dans une main et un smartphone dans l’autre.
« Des morceaux de shit tombent dehors »
Le jeune et téméraire jeune espagnol appréhendé avait réussi tous ses contrôles, d’alcoolémie et de drogues. Il a eu bon aux tests sur le cannabis, les amphétamines, les méthamphétamines, la cocaïne et les opiacés. Quatre drogues au total, plus le haschich, catégorisée comme drogue facultative dans la loi espagnole. « Le haschich qui se vend en Espagne représente juste les restes qui tombent des voitures utilisées dans les go-fast. Les bolides vont à 300 km/h, en moyenne, sur nos autoroutes. Donc, quand l’un des passagers ouvre une vitre, des morceaux de shit tombent dehors, à cause des courants d’air à l’intérieur de l’habitacle. Des fois, ce sont 2 ou 3 kilos qui sont retrouvés sur le bord de l’autoroute. Il y a tellement que les flics n’en tiennent à peine compte dans les contrôles antidrogue ?. Le shit ne compte pas énormément dans les contrôles, mais il compte quand même », indique un haut fonctionnaire du ministère des transports.
« Résultats positifs dans les 5 drogues officielles »
L’espagnol ivre et défoncé aux drogues a écopé d’une amende de 1.000 euros et de la saisie de son véhicule. « Le petit con a affiché 0,6 grammes, au lieu des 0,5 grammes autorisés par la loi espagnole. Le gamin avait aussi eu des résultats positifs dans les 5 drogues officielles qui peuvent être détectées par nos appareils électroniques. Bon, on n’a pas encore acheté la mise à jour. Là, on a encore la liste des drogues interdites en 1986. Depuis que l’Espagne n’est plus considérée comme pays pauvre, à cause des pays de l’Est ont fait leur entrée dans l’UE, bien plus nécessiteux, les espagnols reçoivent moins d’aides. Forcément, il y a moins de moyens », précise un fonctionnaire de la Guardia civil, les forces de l’ordre espagnoles avec un statut militaire. « Les agents de la Guardia civil ont des lance-roquettes, en plus de leurs armes de fonction. C’est pas loyal. Je préfère la France », remarque un trafiquant arrêté.
« Notre héros »
Mais une bonne nouvelle attend le malheureux jeune homme espagnol. En effet, la prestigieuse et dévergondée ville d’Amsterdam a décidé de nommer le jeune homme Citoyen d’honneur de la ville. « Un gars contrôlé, par la police, à toutes les drogues, c’est du jamais-vu dans l’histoire des stupéfiants. Qui dit drogues, dit forcément Amsterdam et qui dit putes, dit forcément Amsterdam. La drogue et le sexe sont des éléments essentiels de notre culture, de notre économie et de notre patrimoine. Nous avons quand même élevé la ganja et les red lights au rang d’art. Donc, nous ferons une cérémonie spéciale en l’honneur de ce jeune espagnol, avec cérémonie officielle, concerts, dégustations de nouvelles variétés de drogues et tout le toutim. Le jour de la cérémonie officielle sera déclaré férié, c’est la moindre des choses. Nous avons l’honneur et le privilège de l’avoir pour citoyen d’honneur. Une avenue portera également son nom. Cet intrépide espagnol est notre héros. Cet fantastique citoyen aura également les clés de la ville, ouvrant toutes les portes de tous les coffee shops d’Amsterdam et de sa périphérie », précise un fonctionnaire de la mairie d’Amsterdam, un bang artisanal dans une main et une plaquette d’un kilo de résine de cannabis premium dans l’autre.
Crédit-photo : Max Pixel, cc0.