Crise des sous-marins – Australie : le ministère français de l’Économie et du Romantisme a-t-il été trop tendre et naïf ?
Publié le 21.09.2021 à 14h14mn. Mis à jour à 14h53mn.
Après l’annulation d’un titanesque contrat d’une valeur de 56 milliards d’euros, la France a eu l’impression d’avoir été trahie par l’Australie, pourtant pays ami de très longue date. « Ils ont la mémoire courte, les bouffeurs de kangourous (australiens, ndlr). Aux 18ème et 19ème siècles, comme ils avaient besoin de main d’œuvre gratuites, on leur avait refourgués nos bagnards à la pelle », explique un historien du travail.
Malgré la longue amitié, le gouvernement australien a décidé de se retirer du marché militaire et ainsi priver la France d’une colossale commande de 12 sous-marins. « C’est comme si ta gonzesse t’offre une voiture qui coûte la peau des fesses et qu’elle te la reprend sans prévenir. Pire, c’est comme si ta nana se parfume, se met en petite lingerie sexy et qu’elle te fait dormir sur la canapé du salon, juste après les préliminaires. Les anglo-saxons disent qu’il n’y a pas de sentiments dans les affaires, mais on pensait qu’ils disaient ça pour rigoler. C’est vraiment pas juste, et pas loyal du tout », se désole un haut-fonctionnaire du ministère de l’Économie et du Romantisme français. Il ajoute : « Nous avions quand même passé des jours et des jours à rédiger le contrat de partenariat stratégique épais de 1.500 pages. Nous pensions que cela avait créé des liens, mais non, pas du tout. Rien, nothing, nada, walou, peau de zob. Dire que je leur ai donné des astuces pour réussir la cuisson du coq au vin, les ingrats ! On se transmet la recette de génération en génération dans ma famille depuis des lustres. J’ai même appris à ces enfoirés d’australiens à faire la différence entre un bon vin et de la piquette. Ce n’est pas gentil de leur part. »
« Moi, je ne lui aurais pas fait confiance, au gouvernement australien, confie un aborigène, dont les ancêtres ont été massacrés par les colons au 18ème siècle pour avoir voulu défendre leurs terres. Le seul contrat qui a été respecté par l’ensemble des gouvernements australiens est le ‘Terra Nullius’ (loi de l’explorateur britannique James Cook justifiant la conquête du continent australien en 1788, ndlr). »
Accusés d’avoir torpillé ce gigantesque contrat militaire, les États-Unis se justifient. « Depuis quand y a-t-il eu une règle morale dans le business. Nous, on fait comme la Chine, mais en plus discrets. On vous a prévenu maintes fois, les bouffeurs de grenouilles (français, ndlr), mais vous refusez de nous écouter. On vous a dit et répéter des milliards de fois que vous étiez trop sentimentaux en affaires. J’espère que vous retiendrez la leçon, cette fois-ci. Cela dit, j’en doute fort. Il n’y a qu’à voir comment vous traitez votre peuple, vous les français. Nous, aux USA, nous n’aurons jamais l’idée saugrenue de soigner les gens gratuitement. Vous, vous soignez tout le monde, que vos citoyens soient riches ou pauvres. Soigner des démunis, quelle idée grotesque. J’en ai la nausée. C’est peine perdue pour vous, les frenchies, malheureusement», a confié un élu démocrate US. Après avoir entendu l’interview, un sénateur républicain américain a tenu à apporter son témoignage : « Tendresse et business ne font pas bon ménage. Il n’y a qu’à voir comment nous avions traité les indiens d’Amérique quand nous leur avions volé leurs terres aux 18ème et 19ème siècles : ça résume tout. Après tout, c’est de leur faute, ils n’avaient qu’à pas nous faire confiance. Idem pour vous, les français. En affaires, la règle numéro un, c’est de ne faire confiance à personne, même pas à ta gentille grand-mère qui t’a préparé ton goûter quand tu étais petit. »
Du côté de 10 Downing Street, c’est le silence total. « Ne cherchez même pas à nous parler, bande de connards. Nous avons voté le Brexit, donc nous n’avons plus à nous justifier vis-à-vis de vous, les buveurs de pinard (français, ndlr). Lors des réunions ministérielles à Bruxelles et Strasbourg, j’ai quand même été obligé de boire de vos bières pendant des années, pour ne pas vous froisser diplomatiquement », a commenté un ministre britannique.
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