Brexit : l’Angleterre a aussi son « Calais » et ses migrants.
Ils fuient la guerre entre fans de football, la famine et les épidémies qui couvent. Chaque jour, des milliers de britanniques, en quête d’une vie meilleure, tentent de rejoindre les côtes françaises. Scènes de désolation entre le port et le château de Douvres en Angleterre.
Autrefois, les britanniques riaient et savouraient leurs pique-niques sur les falaises de Douvres, mais les choses ont considérablement et tragiquement changé. Désormais, ces migrants, d’un genre nouveau car ils sont britanniques, scrutent la mer pour repérer les navires qui vont vers le port, afin d’y embarquer clandestinement. Ils sont des centaines, du matin à tard le soir, à être assis et à attendre sur le bord des gigantesques rochers. Leur objectif : embarquer coûte que coûte pour rejoindre l’Europe.
Il a fui Manchester, sa ville natale, en raison de la guerre, entre fans de foot, qui y fait rage.
Un britannique court vers nous. Peter veut à tout prix nous livrer son témoignage. Il a fui Manchester, sa ville natale, en raison de la guerre qui y fait rage. La bataille entre fans de City et Manchester l’a poussé à partir et abandonner son quartier, sa famille, ses amis et tous ses souvenirs. « les lendemains de derby, il y a du sang partout, par terre, sur les murs et sur les voitures. Au début, avec mes potes, on s’est amusé à collectionner les dents cassées retrouvées par terre. Mais au bout d’un moment, cela devenait lassant, on en avait trop. Les gens sont obligés de se cloîtrer chez eux. C’est vraiment triste », s’émeut ce joueur amateur de cricket.
Des comme Peter, il y en a des milliers venus de Londres, Manchester, Birmingham, Liverpool et d’autres villes du pays. Les combats entre fans de clubs de football sont légions. Les guérillas footballistiques font des dizaines de victimes chaque jour.
Toutes les associations d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse sont mobilisées pour venir en aide aux milliers de citoyens britanniques, qui veulent quitter le pays, en leur apportant nourriture, soins et soutien psychologique.
Ces nouveaux migrants, d’un genre particulier, sont repliés dans ce terrain, large comme la moitié d’un arrondissement de Paris. Toutes les catégories socio-professionnelles et toutes les classes d’âges sont représentées dans ce camp de fortune, appelé English Calais par ses résidents. Au soir du vote, Ils n’étaient que six anglais, un couple et leurs quatre enfants. Mais ils sont maintenant des centaines à affluer chaque jour pour tenter de rejoindre les côtes françaises.
La raison de cet attroupement gigantesque en est également le Brexit. La sortie du Royaume-Uni de l’UE pousse des milliers de britanniques, venus de tout le pays, à prendre tous les risques pour quitter leur pays en clandestins.
D’anciens chauffeurs de taxis anglais ou anciens propriétaires de fish and chips, reconvertis en passeurs…
Les chauffeurs routiers et les autorités anglaises sont à cran. Chaque jour, ce sont des dizaines de britanniques qui sont débarqués des camions. D’anciens chauffeurs de taxis anglais ou anciens propriétaires de fish and chips, reconvertis en passeurs, organisent des filières clandestines pour faire passer ces citoyens britanniques en Europe. Les campements de fortune sont jonchés de restes de pudding et de bouteilles vides de Guinness, l’emblématique bière anglaise. De nombreux citoyens sont en pleurs dès qu’ils passent devant le portrait de la Reine Élisabeth, accroché sur la porte d’entrée d’une baraque dédiée à sa gloire. Ils sont tristes de quitter leur pays, la pluie, mais surtout leur souveraine. Ces nouveaux migrants, anciens européens, ne peuvent plus circuler librement à travers l’Union Européenne. Le gouvernement britannique ne sait plus comment gérer cette situation et prévoit même de reporter le Brexit à 2050, selon certaines rumeurs qui circulent dans le cantonnement de fortune.
Je laisse derrière moi mon château dans le Suffolk…
Un autre migrant britannique vient nous voir et attrape notre envoyé-spécial par le bras. Un Lord anglais, qui a souhaité garder l’anonymat, n’a d’autre choix que de quitter le Royaume. « J’abandonne derrière moi mon château dans le Suffolk, à l’Est du pays, ainsi que mon vaste domaine privé et ses milliers d’hectares, car je suis pour l’Europe. L’union fait la force et cette sortie de l’Union Européenne provoquera isolement, repli, crise économique, chômage, pénuries, famines et prolifération de maladies. Regardez l’épidémie de peste dans la City de Londres. Je ne l’invente pas », explique le notable. Il continue en nous relatant un cas similaire qu’à connu sa famille autrefois. La tragédie qu’a connu son ancêtre, Lord Grand Chambellan, durant la grande épidémie de peste de 1350. Les tristes récits de cette période se sont narrés de génération en génération. Un Professeur en biologie, ayant entendu notre conversation, à validé les propos du Lord. Il s’est juré de s’expatrier avec sa compagne et ses parents. » Ce qu’a dit le Lord, au sujet des maladies, n’est pas une éventualité C’est une quasi certitude. J’ai écris une tribune qui a été envoyée au gouvernement à Londres, à de nombreux journaux et revues scientifiques. Pas un journal, ni une revue médicale n’a publié notre article. Qu’ils ne disent pas qu’ils ne savaient pas. L’épidémie de lèpre a déjà commencé. Allez faire un tour dans la City de Londres. Pardonnez-moi mais je dois rejoindre mes proches car nous avons pris des places dans une barque pour rejoindre Sangatte », nous raconte le professeur.
Des témoignages, il y en a eu par dizaines, au point que nous avons dû refuser des interviews de migrants britanniques.
Une piste d’entraînement pour apprendre à rouler à droite…
Cependant, les résidents du camp English Calais ne restent pas à rien faire. Ils ont préparé un camp d’entraînement à la conduite pour apprendre à rouler à droite. Bien que leur permis de conduire ne soit plus valable en Europe. Ils gagnent du temps et ainsi économiser pour leurs futurs cours de conduite, en France ou ailleurs.
Un très beau geste de motivation, d’intégration et d’assimilation.
Crédit photo principale : Immanuel Giel, cc by-sa 3.0.