Economie

Pénurie de carburant : les salariés se ruent sur les canoës, kayaks et paddles gonflables pour aller au travail.

Le blocage géant des raffineries et des dépôts de carburant continue à travers tout le pays. Ajouter à cela des négociations qui ne sont toujours pas entamées au sein de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, et c’est le grand désarroi chez les automobilistes et les détenteurs de 2 roues.

« En symbiose avec la nature »

Cette situation pousse patrons et salariés à trouver des alternatives pour se déplacer. « J’ai ressorti mes chaussures de randonnée. J’ai quand même 30 kilomètres à faire chaque jour. Tout le monde est à sec. Je ne peux même pas faire de covoiturage. La route que je prenais chaque jour pour aller au boulot est vide comme les poches d’un bénéficiaire du RSA le 10 du mois. Pour aller plus vite, je prends à travers champs. C’est l’occasion d’être en symbiose avec la nature et de redécouvrir notre environnement. Un truc que j’ai appris, c’est que les loups ne sont pas si méchants que ça, en fait. Tant que tu ne saignes pas, ils ne te coursent pas. T’as pas intérêt à t’être coupé en faisant la cuisine la veille. Même les plaies cicatrisées, ils les reniflent à 40 kilomètres, ces enflures. C’est ce qui est arrivé à mon supérieur hiérarchique. Il s’est réfugié sur un arbre, ce con. Heureusement pour lui qu’il n’y avait pas d’ours dans le coin », explique un cadre.


« Faire pipi en plein milieu du fleuve »

En plus des chaussures de trekking, ce sont les engins nautiques tels que les paddles, les canoës, les kayaks et les barques qui sont plébiscités par les personnes qui ne veulent pas rater ne serait-ce qu’une seule journée de travail, inflation oblige.

« Les paddles se vendent comme des chocolatines (pains au chocolat, ndlr), indique le vendeur d’une grande enseigne d’articles de sport située près de Toulouse. On en a recommandé. »

« Punaise ! Je me suis encore fait voler ma barque ! C’est la 3ème qu’on me chourave depuis le début de cette grève », se désole un francilien qui fait le trajet Saint-Germain-en-Laye Paris 6ème quotidiennement.

Même enthousiasme de la part des personnes qui se déplacent par voie fluviale.

« Enthousiasme, enthousiasme, c’est vite dit. Moi, je suis enthousiaste de garder mon boulot, pas enthousiaste d’y aller. Pour 5 minutes de retard, il gueule et menace de me virer. Mon patron est un con, c’est pas de ma faute », justifie le salarié d’une grande entreprise.

« Le plus dur, c’est quand les gamins ont envie de faire pipi en plein milieu du fleuve pour aller ou revenir de l’école. Il faut s’attendre à en repêcher un ou deux les premiers jours. Ils en rigolent même, les salopiots. Heureusement qu’il faisait encore chaud. Leurs vêtements ont séché pendant le trajet. Le vent, ça aide. Mais après, ils arrivent à tenir en équilibre facilement. Les miens, au bout du 3ème jour, ils faisaient leurs devoirs pendant que je ramais », fait savoir fièrement une mère de famille qui a laissé son auto au garage, le temps de retrouver de l’essence.

 

 

Crédit-photo : Hans de Pixabay.

 

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