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Affaire de l’arbre mort : les librairies de Bordeaux ne pourront commercialiser que des ebooks.

L’affaire de l’arbre mort de la place Pey-Berland à Bordeaux avait fait la une de tous les médias. Une autre décision de la part du maire pourrait créer un tournant dans l’histoire de l’édition. Une première depuis l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, Fust et Schöffer.

Le maire de la ravissante ville de Bordeaux avait annoncé, ce mois-ci, que le traditionnel sapin de Noël ne serait pas installé lors des festivités de fin d’année. Qualifiant le conifère « d’arbre mort », sa décision a provoqué un tollé de la part d’un grand nombre de citoyens, qu’ils soient écologistes ou non. « Je roule en électrique, mais ça fait toujours plaisir de voir les guirlandes et les boules de Noël lors des fêtes de fin d’année, explique adhérant EELV. Mais bon, je ne lui en veux pas au grand patron (Pierre Hurmic, ndlr). C’est comme dans les repas de famille. Il y a toujours le tonton qui dit des conneries grosses comme une centrale nucléaire. Par respect de l’âge et du grade hiérarchique, tu n’oses pas le contredire. »

« Des organes d’arbres morts »

A l’instar des horticulteurs, les libraires devront également s’adapter « aux délires écolos du maire », selon un bibliothécaire municipal. Ainsi, les lettrés vendeurs de livres devront se contenter de commercialiser des ebooks, les livres électroniques. « Les feuilles des bouquins, ce sont des organes d’arbres morts. C’est inhumain et purement dégoûtant. Je les interdis également. Les gens nous reprochent sans cesse de ne pas être assez modernes. Il faudrait savoir », indique le puissant maire bordelais.

« Ça sent le plastique »

Appelés à tourner la page, les férus de lecture sont à la fois désorientés et stupéfaits par cette décision. « Les liseuses électroniques, ça sent le plastique. Moi, j’aime bien l’odeur champêtre du papier quand je bouquine. En plus, je viens de vendre la moitié des bouquins de ma bibliothèque. Je ne vais pas laisser les étagères vides, vu que je comptais racheter des livres, des vrais », se désole une passionnée de romans qui carbure à un ouvrage tous les 3 jours.


« Des sodas ou des jeux vidéos dans les rayons à la place »

Même son de cloche chez les libraires. Ils devront jeter à la déchetterie, ou pire, déstocker à 10 euros la tonne, toute leur marchandise invendue. « On nous a dits qu’on a jusqu’à la fin de l’année pour vendre tous nos bouquins. Les nouveautés, on les recevra en fichiers ebooks, dès la semaine prochaine. Ils auraient pu prévenir avant, sacré nom d’un site de vente en ligne de livres », demande un sympathique libraire, tout en lisant deux romans en simultanée.

Les grandes surfaces prennent ce décret municipal avec philosophie. « On mettra des sodas ou des jeux vidéo dans les rayons à la place des livres en papier », fait savoir un chef de rayon culture d’un hypermarché.

 

Crédit-photo : pxhere.

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