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Une agence immobilière louait les services d’escort-girls et d’escort-boys pour leurrer les visiteurs en recherche de biens à acheter.

En dehors des centres-villes, le secteur de l’immobilier est en réelle crise. Face à cette situation, une agence immobilière avait trouvé un subterfuge disruptif pour commercialiser les biens dont elle avait la charge. Mais la fédération des professionnels du secteur a mis le holà de façon catégorique et intransigeante.

Hormis les centres-villes, les biens immobiliers ont du mal à se vendre. « C’est à cause de cette putain de crise. A plus d’un kilomètre des Starbucks, les appartements et les maisons mettent une plombe pour se vendre », explique un agent immobilier. Face à cette situation, nombreuses sont les agences immobilières qui se tournent vers la sous-traitance de location d’appartements via les plates-formes en ligne. « Qui aurait crû un jour que pour gagner notre croûte quotidienne, nous nous tournerions vers les plateformes de locations saisonnières en ligne comme Airbn…, HomeAw… ou Abrit…. Je suis vraiment désolé mais je n’arrive pas encore à prononcer leur nom en entier. L’émotion et la douleur sont encore présentes et vives. Nous ouvrons et fermons les portes quand les touristes ou les hommes d’affaires arrivent ou repartent, voilà le résumé de ce qu’on fait pour le compte de ces plateformes en ligne. Nous sommes tombés bien bas mais nous n’avons pas le choix. Sinon, comment on va payer notre loyer ?. Nous ne sommes pas propriétaires nous, les agents immobiliers. Les cordonniers ne sont pas les mieux chaussés », avertit le chef d’une agence immobilière, possédant 40 ans d’expérience dans l’immobilier.

« J’ai fait plus de bénefs avec les connards de touristes qui louent pour plusieurs semaines ou même pour quelques jours, qu’avec les vantards de proprios des appartements

que j’ai sur les bras. Ils ne veulent pas se vendre ces putains de biens. Je crois que je vais faire comme l’autre agence, même si c’est interdit par les cadors de la profession (fédérations, unions et syndicats professionnels des agences immobilières, ndlr). Les organismes qui règlementent la profession n’ont pas un cœur de pierre, il ne faut pas exagérer, mais ils sont quand même un peu dur. Après tout, ne dit-on pas que chacun est maître dans sa maison ?. Nous avons le mandat de vente, donc c’est un peu nos maisons à nous, les agences immobilières. J’ai raison ou pas lejournalnews.com ?. Au fait, vous voulez visiter un joli 3 pièces, sans vis-à-vis, sans travaux prévus et avec un sympathique, prévenant et altruiste voisinage ? », me demande un agent immobilier, avec un gigantesque trousseau de clés dans une main et 4 smartphones dans l’autre.


« Il n’y avait pas le gars de l’agence »

L’autre agence, comme l’appelle la personne interviewée, recrutait des call-girls et des escort-boys pour inciter les visiteurs à acheter les biens visités. « Je suis venu à l’heure au rendez-vous pour visiter cet appartement que j’ai finalement acheté. Il n’y avait pas le gars de l’agence. Il est venu 1 heure plus tard que l’heure fixée. Ne le répétez pas, mais j’ai eu le temps de me faire faire une fellation, dans l’escalier. La gentille dame m’avait dit qu’elle habitait dans l’immeuble. Mais depuis la signature de l’acte de vente, je n’ai plus jamais recroisé cette prévenante et douce voisine dans l’escalier. Elle a dû déménager, sûrement », indique un propriétaire. Mais la « gentille dame », a été appréhendée par les services de police qui enquêtaient sur les façons de faire, à la fois inédites et peu orthodoxes d’un point de vue immobilier, d’une agence immobilière assez spéciale.

« Je veux mes 2% de commission ! »

« Nous avons pris en flagrant délit un escort qui faisait un cunnilingus, très appliqué soit dit en passant, à une femme qui visitait un appartement. Le motivé jeune homme a tout avoué. Les dirigeants de l’agence immobilière sont sous les verrous, mais ils ressortiront libres en attendant leur jugement. C’est une mémé qui nous a prévenu. Il faut dire que ça criait de plaisir très fort dans la cage d’escalier. Nous nous sommes mis à 6 fonctionnaires des forces de l’ordre pour menotter le gars. Il ne voulait pas lâcher la cliente. Il s’est même accroché avec les dents en hurlant ‘mes 2%, mes 2%, je veux mes 2% de commission !’. Mais on a réussi à le boucler », confie un policier, locataire d’un appartement.

« Il n’y a pas de quoi fouetter une chatte »

L’agence, fautive selon les uns et disruptive selon les autres, offrait une commission de 2% en moyenne aux professionnels du sexe qui arrivaient à conclure une vente immobilière. « On leur fait croire que l’on habite dans l’immeuble. Ça marche à tous les coups. Les responsables de l’agence ne sont jamais présents. Ils disent que c’est pas déontologique, mais qu’il n’y a pas de règlement qui interdit cette pratique de faire appel à nous. Mais attention, ce n’est pas de la prostitution. Nous ne sommes pas payés en liquide. Les virements se font par le notaire. Tout est légal dans notre démarche pour convaincre les clients de signer leur acte de vente. Tout est déclaré comme services en consulting. C’est du conseil que l’on fait, en quelque sorte, avec notre corps. Non ?. Ça nous rapporte tout juste 2%, c’est pas grand chose, en plus. Il n’y a pas de quoi fouetter une chatte. Pas la peine d’en faire tout un plat », fait savoir une call-girl, tout en essuyant l’épaisse semence laissée sur ses vêtements par le nouvel acheteur d’un studio à Saint-Etienne, qui a tout de même déboursé la coquette somme de 1.200.000 euros, hors frais d’agence et hors travaux de copropriété votés par l’assemblée des copropriétaires, d’un montant de 30.000 euros.

« Une quote-part de 30.000 euros sur les travaux de copropriété, c’est sûrement relatif à la toiture de l’immeuble. C’est fatal la toiture. C’est pire que le casino ou le crack. Il y en a qui ont vidé leur PEL, leur assurance-vie, les livrets A de leurs gosses et qui ont même loué leur femme sur internet pour payer les frais de toiture. Moi, je le dis toujours. Il vaut mieux choper un cancer que de devoir payer des frais de toiture quand t’es propriétaire d’une maison ou d’un appartement dans un immeuble. Les gens doivent savoir que les sociétés de travaux font les prix à la tête du client, ça aide pas, forcément », précise un gestionnaire d’immeubles.

« Les traîtres ! »

Les dirigeants, bien qu’ils reconnaissent « une erreur exigüe, de la taille d’un logement étudiant à Paris », plaident non-coupables. « Je suis locataire. J’ai un loyer à payer. C’est normal d’essayer de trouver des techniques de vente innovantes qui incitent à l’achat. Dans techniques de vente, il y a vente. Et des biens, on en a vendu par centaines grâce à notre procédé génial, digne de Kotler ou de Tupperware. Je ne comprend pas comment les syndicats de professionnels peuvent nous mettre des bâtons dans les roues. Faire appel à des putes ou des gigolos qui se font passer pour des voisins prévenants, il n’y a rien de mal là-dedans. Les collègues ne sont pas solidaires ou reconnaissants pour nos efforts pour faire remonter les statistiques immobilières. Les traîtres ! », vocifère l’un des patrons de l’agence immobilière incriminée.

 

 

 

Crédit-photo : Geralt, pixabay, cc0.

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