Manif pour tous : 25 % des manifestants ont eu, au moins, une pensée homosexuelle cette année.
Le constat est sans appel. Il y a quelques années, des millions d’extrémistes religieux manifestaient, quasiment tous les jours, aussi bien dans la capitale française que dans les villes de province.
Après la légalisation du mariage entre personnes de même sexe et de l’homoparentalité (GPA, PMA et adoption), la colère a laissé la place au désœuvrement.
« Vous êtes journaliste, donc vous êtes gay »
« Les gays sont restés gays. Je ne comprends pas. En plus, c’est beurk leur truc. Comment ils font pour aimer ça ?. Je ne comprends toujours pas. Ils ressentent du plaisir, vraiment ?. Vu votre métier, vous êtes journaliste, donc vous êtes gay. Non ?. Dans les médias et dans la publicité, ils sont tous pédés ?. Non ?. Moi, j’avais embrassé un garçon, au collège, mais je n’avais pas trop aimé. Je n’ai pas détesté non plus. Il avait les lèvres toutes douces, en plus, comme de la soie. Mais c’est pas mon truc. Coucher avec des femmes, dans les liens sacrés du mariage, ce n’est pas le truc des pédérastes. Mais quand même, ils ne devraient pas faire ça, forniquer entre eux. Le fait d’être envoyé au purgatoire devrait les effrayer pourtant. Non ?. Moi, quand le curé m’avait dit ça, tout petit, ça m’a foutu les chocottes illico. Il nous prenait souvent en aparté pour nous parler, longuement. Il parlait beaucoup avec les mains, ils avait le sacerdoce très tactile. Un brave homme Monsieur le Curé. Il est maintenant en exil au Vatican, je ne sais pour quelle raison. On m’avait raconté qu’il était embourbé, jusqu’aux couilles, pour une histoire d’attouchements », confie un ancien manifestant de la Manif pour tous et président de l’association « Sus aux sodomites ».
« Vous aussi, vous avez vos extrémistes ! »
« Pour une fois, les gens ne nous pointeront pas du doigt, nous, les musulmans. La majorité des nôtres sont aussi contre l’homosexualité, comme certains manifestants de la Manif pour tous, mais, là, ce sont les vôtres, à vous les occidentaux. Je l’ai dit plein de fois. Vous voyez, vous aussi, vous avez vos extrémistes !. Ils sont moins violents physiquement que les nôtres, mais tout aussi haineux », fait savoir l’imam de la mosquée du quartier du Marais, à Paris.
Alors qu’il n’y a pas de manifestations prévues depuis que la loi sur la GPA a été votée, nous avons profité de cette accalmie pour interroger plusieurs anciens manifestants, sur leurs impressions et leurs ressentis, depuis les manifestations de fin 2012, de 2013, de 2014, de 2015 et de 2016.
« Je me perds dans des pensées impures »
« Que deux pédales s’aiment et font l’amour entre mecs, on ne peut rien y faire. On ne pourra pas changer leur déviance satanique. Ils ont l’air d’adorer ça en plus. Moi, perso, je n’en sais rien, je n’ai jamais essayé. Mais que les tarlouzes se marient et qu’elles aient des enfants, non, non et non. En plus, certaines tapettes ont des corps de rêve, avec leurs abdominaux à en damner un saint. Des fois, je l’avoue, je me perds dans des pensées impures, que le malin a introduit dans mon cerveau. Mais je prie, tout de suite après. La dernière fois, c’était à la plage. J’ai tellement prié que je n’ai pas eu le temps de me passer de la crème solaire. J’avais l’air fin le dimanche d’après, à l’église. J’étais rouge comme une tomate. Franchement, les LGBTQI doivent arrêter d’être gays et ils doivent revenir dans le droit chemin. Vous avez remarqué que dans LGBTQI, il y a Q. Comment ?. Oui, dans LGBTQI, il y a QI, aussi. Mais ce n’est pas le sujet de notre conversation. Ne détournez pas mon esprit du sujet de la conversation, comme le diable détourne nos regards vers une belle paire de fesses bien charnues. La raison est de notre côté, tout comme la vérité », indique un membre de l’association religieuse « Ni Homo, Ni travelo ».
« Tous mes petits-enfants chez le psy »
« La charité et la piété chrétienne voudraient que l’on s’aime les uns les autres, mais accepter que des homosexuels se marient et adoptent, c’est un peu trop demandé pour mon application de l’amour. Ma bienveillance a des limites. C’est ce que je dis à mon fils quand il va en soirée avec ses copains. Pas plus tard qu’hier, il est sorti dans l’une de ces boîtes à la mode, le queer pub si j’ai bonne mémoire. Mais avant je lui ai bien dit qu’il ne doit pas accepter que l’un de ses enfants soit homosexuel. D’ailleurs, j’ai emmené tous mes petits-enfants chez le psy, comme l’a recommandé notre bienveillant et moderne Pape François. C’est scientifique et même médical. Ça va, globalement, ils sont tous normaux, dans le sens clérical du terme. Mais j’en soupçonne 2 ou 3, de mes petits-enfants d’avoir des pulsions homosexuelles. Surtout le petit Maximilien. Il a, à 90%, des tendances homosexuelles, malgré ses 2 ans. Il danse diaboliquement, quand il entend certaines chansons déviantes modernes, qu’ils passent en radio. Je ne vais pas vous cacher que lorsque je vois défiler, durant la Gay Pride parisienne, des fornicateurs et fornicatrices homosexuels, je suis parfois inondée de pensées salasses. Je les revois, depuis mon balcon, mais je me ressaisis sur-le-champs pour que mon esprit reste ancré dans le socle de l’hétérosexualité », précise une mère de famille, accompagnée de ses petits-enfants.
Crédit-photo : Max Pixel, cc0 1.0.