Les salariés pourront désormais payer leurs factures d’électricité ou de gaz et leur carburant avec leurs titres-restaurants.
Afin de protéger la santé mentale des salariés du pays durant cette période de privations, le gouvernement a décidé d’élargir le champ d’action des titres de paiement des repas à partir d’aujourd’hui.
Ainsi, face à la hausse exorbitante des tarifs de l’énergie, les employés pourront régler leurs factures d’électricité, de gaz, de fuel domestique ou encore le carburant de leur véhicule personnel avec les tickets-restaurants offerts par leurs employeurs. « Et ça sera quoi la prochaine fois ? Les clients me paieront en V-bucks (monnaie virtuelle utilisée dans le célèbre jeu vidéo Fortnite, ndlr) ? », questionne le gérant d’une station.
« Les psys croulent sous les demandes de consultation. Prendre rendez-vous chez un psychiatre ou un psychologue, c’est comme vouloir consulter chez un dermato, mais en deux fois plus long. Forcément, on lâche du lest », confie un ministre.
Les salariés sont globalement enchantés de cette nouvelle mesure visant à remonter leur moral et, intrinsèquement, leur productivité.
« Enchanté, enchanté, c’est un tout petit peu exagéré, non ? Je vais me retrouver à bouffer des pâtes sans beurre aussi bien à la maison qu’au boulot pendant ma pause-déjeuner. Le truc sympa, en plus de pouvoir aller à la station-service sans avoir la boule au ventre, ce qui n’est pas rien pour mes nerfs, c’est que comme j’aurais préparé mes pâtes nature du midi, chez moi le matin : je n’aurai pas à recuisiner le soir en rentrant exténué du boulot. Je préparerai en double », se réjouit un cadre supérieur.
« Enchanté de quoi ? Il n’y en a que pour le privé, sacré nom d’un burn-out du secteur public ! Moi, en tant que fonctionnaire, on ne me donne pas de titres-restos sous prétexte qu’il y a un resto-U à 8 kilomètres de mon bureau. Pareil pour mes collègues d’une autre administration qui bectent dans un Ehpad en face de leur immeuble. A un moment, les parlementaires et les sénateurs doivent nous montrer un minimum de reconnaissance. Ils font tourner la boutique étatique comme nous. Pas beaucoup de gratitude, on voudrait. On en demande juste un tout petit peu. C’est humain, non ? Histoire de nous montrer qu’on existe », réclame une fonctionnaire, tout en attendant son tour dans la file d’attente de plusieurs centaines de mètres d’un restaurant universitaire.
« Engagez-vous pour la sécurité de l’emploi, que me disait mon conseiller Pôle Emploi. Comme avantage en nature, j’en vois pas d’autres. Un emploi assuré à vie, c’est bien, mais c’est pas tout. Une petite augmentation de temps en temps, je ne dirai pas non », explique un agent de la fonction publique.
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