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Service national universel : les gamers et les cosplayers iront combattre 15 jours en Syrie, en Afghanistan ou au Mali.

Dans un objectif de cohésion nationale, les jeunes français, de plus de 16 ans, feront obligatoirement leur Service national universel (SNU), durant un mois, à partir des prochaines vacances d’été.

Le service national fait son grand retour en France. Instauré en 1798, l’ancêtre du service militaire s’appelait Conscription universelle et obligatoire. « A l’époque, le service militaire durait plus qu’un mois. Il fallait six mois à l’aller pour rejoindre les champs de bataille, mais un an au retour, comme lors du règne de Napoléon. Les blessés marchaient moins vite à cause des amputations et il n’y avait pas d’ambulances ou d’avions-cargos militaires, à peine des charrettes de fortune », indique Eric Bonaparte, un éminent historien. Le service militaire sera annulé avec la professionnalisation des armées, décidée par l’ancien Président de la République, Jacques Chirac. Emmanuel Macron a décidé de rétablir le service militaire cette année, conformément à sa promesse, durant la campagne électorale de 2017.

« Vous comprenez pourquoi ça s’appelle universel »

Durant leur Service national universel, les nouvelles recrues apprendront les premiers gestes de secours et effectueront des exercices physiques. « Maintenant, vous comprenez pourquoi ça s’appelle universel. Car les recrues combattront un peu partout, au Mali, en Syrie et ailleurs. Pour le maniement des armes, nous avons dit que nous ne mettrons pas des armes de gros calibres entre les mains des jeunes, essentiellement et uniquement en fait, pour ne pas effrayer certains parents, surtout les bobos. Eux, ils voient une éraflure et ils tombent dans les pommes. Moi, même après avoir reçu une ou deux roquettes de Panzerfaust, j’avançais quand même. Plus lentement, je vous l’accorde, mais j’avançais. Mais, en territoire ennemi, il vaut mieux avoir une mitraillette automatique entre les paluches, sinon tu n’iras pas bien loin. C’est logique ce que je dis ou pas, le scribouillard ? », m’interroge un Général de l’armée française, qui soufflera ses 96 bougies dans quelques mois.


« Descendre les ennemis à 3.000 mètres de distance et sans viseur »

Mais avec la technologie actuelle et l’adresse de certaines personnes, les hauts gradés se sont rendus compte qu’une catégorie de civils avait toutes les potentialités pour exercer dans les zones de guerre. « C’est quand j’ai joué à un jeu vidéo de guerre, avec mon fils de 16 ans, que j’ai réalisé ses potentialités, adaptées en territoire de guerre. Ce petit couillon avait canardé 100 fois plus d’adversaires que moi sur Call of Duty. Et je m’y connais en fusillades. J’abats un ennemi, dans les champs de bataille, pour de vrai, à plus de 1.000 mètres de distance. Écris bien ça dans ton putain d’article, sinon je t’envoie direct dans le Guantanamo français ( Fleury-Mérogis, ndlr). Mais ce petit con de fils arrive à descendre les ennemis à 3.000 mètres de distance et sans viseur. S’il peut le faire devant son écran, cela ne lui sera pas difficile de le faire en pleine zone de guerre », relate un Aumônier militaire.

Ainsi, l’armée privilégiera les gamers spécialisés en jeux de guerre, de combat et de survie, tels que Call of Duty, Sniper Elite, Call of Duty, Battlefield, Gears of War, Wolfenstein, Assassin’s Creed, Prey, Persona, PlayerUnknown’s Battlegrounds (PUBG), Fortnite, God of War, Tom Clancy’s, Red Dead Redemption, Dragon Ball FighterZ, The Legend of Zelda, Star Wars Battlefront, Total War, Far Cry, Marvel VS Capcom, Overwatch, StarCraft, Final Fantasy, Tekken, Uncharted, Hitman, Fallout, Tomb Raider, Resident Evil…

« …englués jusqu’au cou »

« Mais les joueurs qui ont de très bons scores sur Minecraft, PES, FIFA, Rime, Clash Royale, Gran Turismo, Forza Motorsport, GTA, Super Mario Odyssey, Lapins Crétins, South Park, Cuphead, Les Sims, Kirby Star Allies, Crash Bandicoot, Wii Fit, Nintendogs et d’autres jeux vidéo, demandant adresse et réflexion, seront également les bienvenus. Tous les talents ne seront pas de trop pour gagner toutes les guerres dans lesquelles nous sommes englués jusqu’au cou, à raison, je le précise, mais jusqu’au cou quand même », explique le Général Dylan de Gaulle, arrière petit-fils de l’illustre Charles.

« Un foutu bordel tout ça… »

Mais les gamers ne seront pas dans la même unité. « Hors de question que les recrues s’écharpent entre elles. Les gamers seront dans des unités différentes, selon qu’ils soient PC, PlayStation ou Nintendo. Et même parmi les recrues Nintendo, nous devrons être vigilants car il y a les adeptes de la Xbox 360, Xbox One, de la Wii et de la Switch. Ils ne s’apprécient pas trop, je peux vous l’assurer. Chacun accusant l’autre de fourvoyer l’esprit originel de la Nintendo NES. Un foutu bordel tout ça, j’en ai des maux de crâne. C’est bien simple, je ne peux même plus regarder la télé, tellement ça me rappelle le travail. Je me suis remis à la lecture, comme un vieux con. Je n’ai que 22 ans, je précise », souligne le chef de projet en charge du projet « Recrues Gamers et Cosplayers ».

« Un odorat surdéveloppé et une vue de faucon »

Quant aux joueurs de Pokémon Go, ils seront affectés aux opérations de pistages pour retrouver les traces des ennemis en zones de combat. « Lors d’essais, les joueurs de Pokémon Go font mieux que nos chiens-pisteurs. Depuis plusieurs années, nous avons cessé de recruter des pisteurs. Seuls les anciens exercent encore. Il faut dire que le métier n’était plus aussi passionnant qu’avant. Avec les radars, drones et autres appareils à reniflage électronique, tout est plus facile, donc plus ennuyeux. Mais avec cette nouvelle génération de joueurs du jeu Pokémon Go, nous sentons qu’ils sont passionnés pour les recherches, presque à l’ancienne si je puis dire. Ils ont un odorat sur-développé et une vue de faucon. Quand on les voit poursuivre un Pokémon durant des jours, uniquement avec un sachet de chips et une petite bouteille d’eau, nous voyons que ce sont des coriaces. Ils pourront exercer dans les 3 catégories de pisteurs, les pisteurs d’arrêt, les pisteurs courants et les pisteurs de terriers. Ils sauront débusquer les ennemis, là où ils se trouveront. Les joueurs de Pokémon savent également s’adapter à différents types d’environnement. Je les vois, en ville, quand ils n’hésitent pas à franchir la Seine ou à déambuler dans les égouts parisiens pour attraper une bestiole du jeu Pokémon. Ils sont vraiment épatants ces gamins, rien ne les arrête. Ils savent traquer, mais rapporter, par contre, cela leur sera plus dur. En général, leur morphologie ne permet pas de soulever des poids de plus de 3 ou 4 kilos. Mais nous avons prévu des renforts pour les aider à porter les cadavres ennemis. Mais ils sont persévérants, courageux et à l’aise en extérieur. Comme quoi les aprioris sont faux quelquefois. Les gens disent que ces jeunes sont des glandeurs, associables, limites psychopathes, mais non. Ils savent respecter les instructions, comme dans leurs jeux. Ils ont également un excellent sens de l’orientation. Il faut les voir durant les tests d’entraînements. Ils frétillent et veulent dégommer des soldats ennemis, coûte que coûte, comme lors de leurs parties de jeux vidéo, dans leurs chambres », confie un militaire-pisteur d’arrêt, proche de la retraite.

« Effectuer 200 kilomètres avec un sac à dos de 60 kilos »

« Tous les jeunes seront reçus de façon aimable et sympathique, mais particulièrement les gamers et les cosplayers. Nous avons besoin de leurs talents, de leur précision au tir, mais également de leurs capacités de camouflage, en ce qui concerne les cosplayers. Bien sûr, les jeunots devront être motivés et ne pas avoir peur de souffrir. On leur expliquera bien qu’il n’y aura ni Red Bull, ni Coca, ni chips, ni pizzas. De toute façon, les jeunes n’auront pas le choix. Si les troufions refusent de venir, on leur coupera leur putain d’internet chez eux », précise un Caporal du 35ème Régiment d’infanterie de Paris. Il ajoute, « on ira les chercher par la peau des fesses ces petits connards. Ce n’est pas parce qu’ils tapotent comme l’éclair sur les putains de claviers de leurs putains de smartphones qu’ils doivent se croire tout permis. Ils rigoleront moins quand ils devront effectuer 200 kilomètres supplémentaires, avec un sac à dos de 60 kilos et d’une seule traite s’il vous plaît. Les recrues dociles effectueront juste un petit parcours de 150 kilomètres, avec un sac lesté de 40 kilos ».

« Les plus téméraires seront envoyés au front »

Pour une question de budget, les recrues ne passeront que quinze jours dans les internats militaires. « Il faudra une petite période d’adaptation, c’est sûr. Tu ne peux pas passer de ta petite chambre toute douillette aux baraquements envahis par les scorpions et les fourmis sanguines du désert affamés. Quinze jours nous semblent raisonnables. Leurs journées dureront 21 heures, au lieu des 23 heures habituelles. Au repas, ils auront même un dessert. On a ajouté une petite madeleine, c’est la moindre des choses. Il ne faut pas les effrayer non plus. Et puis, cela sera plus rentable pour le gouvernement et l’armée d’envoyer ces petits au Mali, en Afghanistan ou en Syrie. Les plus motivés et les plus téméraires seront envoyés directement au front, pour affronter Daech, les talibans ou Boko Haram. Mais les plus frileux resteront dans les camps de base pour nettoyer les chiottes, éplucher les patates et aller apporter les pizzas et autres hamburgers. Le cas des Community Managers est très particulier. C’est bien simple, eux, on ne pourra rien en tirer. Ce sont des calamités sur les champs de guerre. Ils n’arrêtent pas de surfer et d’envoyer des messages sur internet en n’arrêtant pas de glousser, quitte à se prendre une balle. Ne riez pas, c’est déjà arrivé maintes fois. Donc, eux, ils se chargeront d’animer les pages de l’armée sur les réseaux sociaux. Ils resteront loin de l’action, sur Facebook, Twitter, Instagram, Tinder et Happn notamment, dans les bases sécurisées de nos armées », indique le militaire gradé Cruchot, Maréchal des logis-chef.

« Les cosplayers sont très doués dans le camouflage »

L’armée française prévoit également d’envoyer au front les cosplayers, fans qui se déguisent en personnages de films, de séries, de mangas ou de jeux vidéo. « Là par contre, nous avons beaucoup tergiversé. Mais nous avons finalement opté affirmativement pour qu’ils combattent car les cosplayers sont très doués dans le camouflage et aussi, en moins bien, dans les techniques de combats. Les cosplayers sont vifs et rapides, même s’ils gesticulent dans le vide, avec leurs épées en plastique, sans adversaires devant eux. Mais ils pourront s’en tirer aisément devant un djihadiste avide de sang occidental, nous en sommes certains », assure un haut gradé des armées.

« …obligés de faire une dispense de sport »

Du côté des parents, l’engouement n’est pas le même. « Mon crétin de gamin n’arrive même pas à porter son assiette vers la cuisine, quand on a fini de manger. Comment voulez-vous qu’il porte une arme lourde ?. En plus, le sport réel, c’est-à-dire marcher ou courir, il n’aime pas. Des fois, on le porte dans les escaliers pour aller à la fac, alors qu’il n’est pas handicapé. Il bouge tous ses membres. Mais monsieur a, de temps en temps, la flemme d’aller en cours. C’est même arrivé le jour du Baccalauréat, l’an dernier. On n’a pas payé ses cours de soutien, depuis la maternelle, pour qu’il n’aille pas passer son Bac. Nous savions qu’il allait avoir son diplôme. Tout le monde l’a maintenant. On savait aussi qu’il n’aurait pas de mention, mais le plus important était qu’il soit présent le jour J devant sa feuille d’examen. Pour l’effort réel, nous avons été obligés de faire une dispense de sport, chaque année depuis qu’il a eu son premier ordinateur, auprès de ma belle-sœur, qui est téléconseillère dans une société privée qui vend des mutuelles de santé.

De nombreuses formations françaises de sport électronique, eSport, ont fait savoir qu’elles libéreront leurs joueurs, durant un mois, afin qu’ils « effectuent leur devoir national et patriotique ».

Les premières troupes de gamers et de cosplayers seront envoyées au front, après un entraînement express mais complet, en juillet prochain, au début des vacances d’été.


 

 

 

Crédit photo : Gage Skidmore, Flickr, cc by-sa 2.0.

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