Affaire Benalla : le gouvernement dispensera la formation intitulée « Les limites du libéralisme » à tous les collaborateurs de l’Elysée et les élus En Marche.
Après les frasques et violences de certains élus En Marche, comme les morsures et les explications à coups de casques de moto sur le crâne, le gouvernement prend des mesures fortes pour calmer les ardeurs et l’enthousiasme de certains élus En Marche et collaborateurs de l’Elysée.
L’adjoint au chef de cabinet du président de la République avait demandé à sa hiérarchie, à l’Elysée, à vouloir voir comment se gère une grande manifestation. Son vœu exaucé, il s’était rendu dans l’une des manifestations, à Paris. Mais il a été mis à pied pour avoir « aidé » les policiers, durant une manifestation du 1er mai dernier, alors que ces derniers ne lui avaient pourtant rien demandé.
« Incident frénétique et politiquement passionné »
Le gouvernement tente de calmer les choses et compte sensibiliser ses troupes pour que « ce genre d’incident frénétique et politiquement passionné » ne se reproduise plus dans l’avenir. « Nous sommes libéraux, mais pas à l’américaine. Plutôt à l’anglaise. C’est-à-dire de façon polie et civilisée, mais tout aussi sournoise, violente et inhumaine socialement. Les actes de violence physique sur des fainéants et des cyniques sont inacceptables. Nous devons, malgré leur socialisme, leur notion de partage et leur bonté de cœur, tout le respect à ceux qui ne sont rien », confie un élu parlementaire LAREM.
« Des policiers ont vomi après avoir vu les images »
« Je suis CRS et je peux vous dire que nous ne procédons pas comme cela. Il faut être honnête, ça arrive, mais très rarement et surtout pas aussi ardemment. Lors des interpellations, nous disons d’abord bonjour aux manifestants que nous comptons interpeller, quand ceux-ci enfreignent la loi. Puis, nous neutralisons les éléments perturbateurs, mais pas de manière aussi violente. Des policiers ont vomi après avoir vu les images sur internet. Là, monsieur Benalla a été trop impulsif. Il avait acheté un brassard de la police au magasin de déguisement à côté de l’Elysée. Le brassard, c’est pour qu’il circule librement, c’est la coutume, ça se fait depuis des années. C’est tout. Il a insisté pour avoir un casque. Nous lui en avons donné un vieux, que les CRS n’utilisent plus. Il avait parlé de cheveux, de visage, de couches et d’incontinence. On n’a rien compris à son discours. Mais c’est normal. De toute façon, on ne comprend plus rien aux discours des politiques, depuis longtemps. Nous, CRS et policiers également, nous désapprouvons les actes de ce monsieur qui, dans la vie de tous les jours, doit sûrement être très sympathique et affable », précise un CRS, tout en donnant des coups dans le vide avec sa matraque télescopique en acier trempé, de 2 mètres de long, pour perfectionner ses gestes.
Collaborateur dans le cabinet de la présidence de la République, à l’Elysée, Alexandre Benalla, avait, lors du 1er mai, traîné, sur plusieurs mètres, une femme par le cou. Il avait également frappé dans le dos un homme, avant de la plaquer au sol. Bien qu’il ne soit pas policier, l’adjoint du chef du cabinet du président de la République avait un brassard des forces de l’ordre, ainsi qu’un casque de CRS.
« Les retraités nous balancent leurs couches d’incontinence »
« Le brassard ‘Police’, c’est pour que les manifestants ne nous crachent pas dessus, quand ils ont l’impression de nous reconnaître dans les rues, lors des manifestations. Quand ils savent qu’on est au gouvernement, c’est automatique. Ils crachent. Avec les réformes et toutes les lois qu’ils vont se prendre en pleine gueule, je les comprends un petit peu. Mais, quand même, cela n’excuse pas les crachats à répétition. Nous avions eu une formation pour apprendre à éviter les crachats, mais il y en a tellement des fois. C’est mieux avec le brassard de la police. Les gens s’imaginent que l’on est flics, donc armés, et ils nous foutent la paix. Pour le casque, c’est pour ne pas se salir les cheveux et le visage quand les retraités nous balancent leurs couches d’incontinence à la gueule. Avec la hausse de la CSG, on l’a cherché un peu quand même. Mais comme pour les crachats, ce n’est pas une raison d’avoir de la pisse ou de la merde dans les cheveux ou en plein visage », précise l’adjoint.
« Alex le timide, c’est son surnom à l’Elysée »
L’adjoint au chef de cabinet du président de la République a été sanctionné par une mise à pied de 15 jours. Il travaille toujours à l’Elysée. « Si ces connards des syndicats n’avaient pas bloqué nos réformes du code du travail et de la fonction publique, cet adjoint aurait été viré dans l’heure. Mais ce n’est pas possible à cause de ce put*** de code du travail de mes couilles et à cause de ces fainéants de fonctionnaires. La mise à pied est le maximum des sanctions que l’on peut lui infliger à Alex le timide, vu qu’il est fonctionnaire. Alex le timide, c’est son surnom à l’Elysée. Malgré son imposant gabarit, c’est un discret. La preuve, il s’est barré quand un manifestant l’avait filmé en train de faire la serpillière avec le corps de la femme qui manifestait. On ne dirait pas, mais il est très introverti et très réservé. Alex le timide, ça lui correspond bien, non ? », me demande un ministre En marche.
Le gouvernement dispensera une série de formations pour tous les collaborateurs de l’Elysée, ainsi que pour les élus de la La République En Marche. « La première formation sera ‘Les limites du libéralisme : a-t-on le droit de tout faire ?’. Nous verrons plus tard pour les autres formations comme par exemple ‘Techniques de yoga’, ‘Gestion de la colère physique’ ou ‘L’art de ne pas frapper en politique : bases et ateliers pratiques' », indique un élu En Marche, avant de m’envoyer un bisou à distance, à la manière de Pierre-Alain Raphan, député LAREM de l’Essonne.
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