Economie

« Les bases et les méthodes pour accepter sereinement un salaire moins important que celui d’un homme quand on est une femme » est la formation la plus commandée par les employeurs et les DRH à l’intention des salariées.

Les dirigeants d’entreprises appliquant une différence homme-femme en termes de salaires, à poste égal, ont enfin compris le désarroi émotionnel de la gent féminine. Pour preuve, l’action de formation « Les bases et les méthodes pour accepter sereinement un salaire moins important que celui d’un homme quand on est une femme » est la plus commandée par les patrons auprès des organismes en charge de la formation continue.

« Tout ça parce qu’il a une paire de burnes ? »

Le Medef salue cet « élan de générosité et d’empathie vis-à-vis des femmes » a fait savoir un ponte de l’organisation chargée de défendre les droits des actionnaires de très grandes entreprises.


« Et que l’on ne vienne pas nous dire que nous sommes dénués de sentiments. Nous, employeurs, avons toujours placé l’humain au centre de nos actions. Voyez-vous, malgré tous les droits dont ils jouissent, nous accordons aux tâcherons (salariés, ndlr) un salaire plus que convenable, ce qui est quand même à reconnaître. Il n’y a qu’à voir le montant colossal du SMIC. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas en faire davantage », a fait savoir un cadre du Pôle Optimisation du rendement des employé.e.s du puissant mouvement patronal.

Du côté des salariés, les avis sont partagés. « Cette formation, ça part d’une bonne intention, je ne vais pas dire le contraire, mais j’aurais préféré une augmentation, moi. Mon collègue qui a les mêmes diplômes et autant d’ancienneté que moi gagne 40% de plus, tout ça parce qu’il a une paire de burnes ? », demande une cadre.

« J’aimerais bien savoir ce qu’ils feraient à notre place »

Une DRH a confié : « Au départ, j’ai crû que c’était une blague, mais non. C’est bien vrai, cette action de formation. Perso, j’ai intégré cette formation dans le plan annuel de ma boîte. Normal, je n’ai pas envie de perdre mon poste. Les salariés nous détestent, nous les Ressources humaines, ils crèvent les pneus de nos bagnoles comme guise de cadeau à nos anniversaires, ils disent que nous sommes des vendus à la solde du patronat, mais ils oublient que nous sommes comme eux, à savoir des employés. J’aimerais bien savoir ce qu’ils feraient à notre place. Du jour au lendemain, on peut, nous aussi, se retrouver au chômage. Les actionnaires et les grands patrons nous virent en dernier lors de plans sociaux, oui, mais quand même, ce n’est pas une raison pour nous haïr. »

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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