Rentrée scolaire – Confinement light : les ministères de l’Économie et de l’Éducation nationale fusionnent.
Afin de rendre plus claire la politique lors de ce confinement allégé, permettant aux élèves d’aller dans les classes bondées malgré la flambée de cas de contamination au covid, le gouvernement a décidé de fusionner les ministères de l’Économie et de l’Éducation nationale. « Au moins, les râleurs (syndicats enseignants, ndlr) vont comprendre que l’on ne peut pas stopper la production de nos entreprises françaises. Notre PIB en dépend. Dans la vie, il y a des choix », philosophe un ministre.
Classe de CE2-CM1-CM2 comprenant pas moins de 45 élèves…
Du côté des enseignants, c’est l’incompréhension. « Pas la peine de chercher à interviewer mes collègues. Ils sont tous en train de chialer. D’autant, avant cette fusion, nous avions de l’espoir, mais là, nous savons à quelle sauce au pangolin nous allons être mangés », annonce la professeure d’une classe de CE2-CM1-CM2 comprenant pas moins de 45 élèves.
« émotionnellement : ils en bavent »
« Psychologiquement, c’est pas facile pour les enseignants. Entre les parents qui gueulent pour un devoir en plus à faire à la maison, entre le manque de budget, entre certains gosses qui mordent les chevilles ou pire, qui insultent à longueur de journée, ils sont au bord du burn-out, les pauvres. Mais là, finir l’année avec un épais tuyau de respirateur dans la trachée, il y a mieux comme signe de gratitude de la part du ministère, prévient un psychiatre, dont 90% de la patientèle est composée d’enseignants et de policiers. J’ai de plus en plus de policiers municipaux qui viennent à mon cabinet. Il faut dire qu’émotionnellement : ils en bavent. Quand tu évites des balles de calibre 9 mm de délinquants et que la seule arme que tu as, c’est un carnet de contraventions, tu craques et tu déprimes, pas d’autre choix. »
« Un véritable miracle ! »
Du côté de l’omnipotent et intraitable Medef, c’est l’euphorie. Du jamais-vu depuis le tournant de la rigueur de 1983 sous le règne de François Mitterrand. « Tu prendras bien une coupe de champagne ?, me demande aimablement un salarié du département SST (Santé et sécurité au travail) et RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) qui est de droite depuis l’âge de 6 ans. C’est un véritable miracle ! Les Dieux de la finance et de la productivité sont avec nous, il n’y a pas à dire. Un confinement qui permet aux écoles d’ouvrir, t’y crois, toi ? ».
« Mioches qui passent leur temps à bouffer leurs crottes de nez »
Mais le gouvernement prévient : « La santé de nos salariés est primordiale. C’est pourquoi tous les enfants de 6 ans, et plus, devront porter un masque. On ne plaisante pas avec l’économie. On ne peut pas risquer de manquer de main d’œuvre dans les usines à cause de mioches qui passent leur temps à bouffer leurs crottes de nez », assure un fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale.
« Et je fais comment avec les petits de maternelle ? », questionne, tout en sanglotant, une ATSEM.
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