Lafarge : « Notre ciment dans la Seine ? C’était pour construire des logements sociaux sur des îles artificielles au milieu du fleuve ».
La vidéo du ciment déversé volontairement dans la paisible Seine parisienne par une usine de la puissante entreprise Lafarge tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Face au nombre impressionnant de crises d’angoisse des élus de la Mairie de Paris, le groupe français a répondu pour éteindre l’incendie.
La centrale de béton parisienne de Lafarge, située près du ministère de l’Économie, tourne à plein régime. Cependant, le groupe est accusé de déverser volontairement du ciment et des fibres de plastique dans le plus romantique des cours d’eau de la planète.
« Les écolos nous gueulent encore dessus… »
« C’est grâce à la Seine que j’arrive à pécho, confie un parisien de 36 ans. Sans ce fleuve, je serais encore puceau. Ce qu’a fait Lafarge est inacceptable, sentimentalement parlant. Hier, j’ai ramené une conquête après l’avoir invitée au resto, comme d’habitude, car c’est ma technique. Tu peux demander à tous les restos du coin, ils te le diront. Mais elle est rentrée chez elle en pleurant, après avoir vu des dalles de béton et des amas de plastique flotter sur la Seine pendant que je lui récitais un poème. »
Pour se défendre, Lafarge a précisé dans un communiqué que « le béton en question était destiné à construire des logements sociaux sur des îles artificielles qui sortiront de l’eau au milieu de la Seine ». Un cimentier précise : « Les écolos nous gueulent encore dessus, mais c’est injuste. Je croyais qu’ils défendaient les pauvres. Les logements sociaux, ce sont bien des pauvres qui y habitent, non ? », demande un rondier.
« La gauche quinoa »
Les propriétaires de péniches sont dans l’incompréhension face à ces nouvelles constructions. « Le centre de Paris manque de logements sociaux, je le conçois. Mais nous, on va être obligés de zigzaguer entre les îles que va construire Lafarge. Déjà que c’est pas facile avec l’île de la Cité et l’île Saint-Louis. Nos péniches mesurent 38 mètres, je te laisse imaginer la difficulté pour faire des virages. Conduire une péniche, c’est comme si tu conduis un camion sur une patinoire. Le seul truc qui nous fait tenir, c’est quand les touristes bourrées nous montrent leurs nibards, depuis les quais, pour rigoler. On ne leur demande rien, mais elles le font. Pareil pour les mecs qui nous exhibent leurs fesses. Ça nous fait bien marrer dans le secteur du transport fluvial », relate un sympathique batelier.
Certains maires d’arrondissement sont hors d’eux. Ils refusent que des logements sociaux soient construits dans « la ville ne devra son salut qu’aux habitants CSP+++ », selon un élu. Il ajoute : « Des logements sociaux à Paris, quelle idée saugrenue (rire hystérique). Encore une idée de ces satanés élus de gauche. Et encore, je parle des élus de la gauche quinoa. Celle qui loge dans les beaux quartiers de la capitale ».
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