Economie

L’ENA sera privatisée suite à ses comptes annuels catastrophiques.

L’un des joyaux de l’administration française passera bientôt sous pavillon privé. Suite aux comptes alarmants de la prestigieuse École nationale d’administration, celle-ci sera privatisée dans les prochains mois.

L’École nationale d’administration, créée en 1945, forme les futurs hauts-fonctionnaires de France, mais également de pays où sévissent de féroces et implacables dictatures. « Nous apprenons les astuces pour ne pas être condamnés par la Cour pénale internationale. Avec ces foutus droits de l’homme, il faut faire gaffe, comme disent mon papa, qui est président à vie, et aussi mes tontons qui sont généraux, ministres, parlementaires, commissaires de police et juges. Chez nous, on peut cumuler plusieurs postes législatifs, exécutifs et judiciaires. C’est légal et c’est aussi vivement recommandé. Ce n’est pas aussi restreint que chez vous. Vous compliquez trop les choses, vous, les petits blancs (occidentaux, ndlr). Mais attention, chez nous, ce n’est plus aussi simple qu’avant. On ne peut plus faire n’importe quoi. Par exemple, avant de torturer, il faut lire ses droits à la personne innocente, avant de lui faire mal partout dans tout son corps. Pour notre population, il y a des critères à prendre en compte comme le volet social, la santé et leurs libertés à la con. Saloperie de liberté de merde !. Heureusement, parmi nos obéissants et serviles citoyens, ils ne sont que 0.01% dans mon pays à défendre vos putains de valeurs humanistes », explique un ancien étudiant, fils d’un efficace dictateur étranger, élu à 99.99% lors des dernières élections présidentielles de son pays.

« Quels ingrats ! »

L’ENA sait élaborer ses programmes de cours à la perfection, mais elle semble moins douée pour gérer son budget, selon le rapport de la Cour des comptes, qui, au passage, en a perdu son plan comptable, tellement les déficits donnent le tournis. « Administration et gestion, ça rime, mais ça fait rarement bon ménage. Vous êtes bien gentil, mais on ne peut pas tout avoir. Plus de 90% de nos charges vont dans les salaires. Même les EHPAD sont plus rentables que nous. En même temps, on a bien essayé de donner de la bouillie à nos élèves, à la cantine gastronomique de l’ENA, mais ils ont fait grève ces connards. Quels ingrats !. Ils touchent 1.400 euros par mois pour venir avec la gueule de bois en cours, les lendemains de soirées arrosées au champagne et c’est comme ça qu’ils nous remercient ? », interroge un fonctionnaire de l’ENA. Les comptes de la respectable entité publique sont donc dans le rouge. « Seulement rouge, vous dites ?. Vous plaisantez, j’espère.  Je dirais plutôt que les comptes de l’ENA sont dans le rouge foncé, entre le Rouge carmin et les Rouge sang de bœuf », fait savoir un expert-comptable, fan de peinture contemporaine abstraite, qui a consulté le rapport.


« Un putain de budget tout riquiqui »

Ainsi, face à cette situation inédite dans l’histoire de l’enseignement supérieur, le gouvernement a décidé de privatiser l’ENA. Son introduction à la Bourse de Paris aura lieu dans les prochains mois, le temps de rendre plus attirante la vénérable, mais éclopée, école. « Une école de commerce qui ne sait pas gérer un putain de budget tout riquiqui, d’à peine 40 petits millions, ça la fout vraiment mal. On passe pour quoi devant les scandinaves, les allemands ou les universités américaines ?. Je vous le demande. Même les universités françaises, avec leurs amphithéâtres pleins comme des RER, elles se foutent de notre tronche. On passe pour quoi ?, je vous le redemande. Comment ?. On passe pour des cons ?. Oui, c’est le terme que je cherchais, mais le mot est faible, si vous voulez mon avis. C’est une très bonne décision de privatiser l’ENA. On ne gère pas une école pour la future élite comme on gère le centre de formation interne de Pôle Emploi ou le… ou la… (très long silence) ou le centre de formation interne de Pôle Emploi. Je ne trouve pas d’autres exemples, désolé », s’excuse un haut fonctionnaire de l’ENA.

Parmi les choses qui plaident en défaveur de l’ENA, les détracteurs insistent sur les frais de personnel jugés trop élevés, mais également sur le fait que le siège est à Paris, alors que les cours se déroulent à Strasbourg. « Vous avez déjà essayé de virer ou de muter un fonctionnaire contre son gré ?. Faire sortir un fonctionnaire de Paris, c’est aussi dur que de demander à sa femme d’avaler, si vous m’accordez cette analogie. Ne m’en voulez pas, mais je ne trouve pas d’autres comparaisons. En plus, le mètre carré est à 300 euros en moyenne chez les allemands (strasbourgeois, ndlr), alors qu’il est de 12.000 euros en moyenne à Paris. C’est normal que les comptes s’envolent comme s’envolent des petites culottes lors de strip-teases endiablés avec des chaudasses. Mais avoir une adresse alsacienne sur ta carte visite, ça impressionne moins. C’est moins bling-bling, moins attirant, avec tout le respect que j’ai pour les bouffeurs de saucisses (strasbourgeois, ndlr). Non, je ne suis pas condescendant. Je respecte énormément les strasbourgeois. Ils ont une sacrée descente quand ils vident les chopes de bière par dizaines lors des petits-déjeuners de travail, à 9 heures du matin. Respect », confie un haut fonctionnaire.

« Dans un sens, c’est compréhensible »

Mais les défenseurs de la grande école mettent en avant le fait que l’ENA a dû intégrer deux autres écoles, l’Institut international d’administration publique et le Centre d’Etudes européennes de Strasbourg. L’ENA doit également faire face à d’énormes sommes impayées par les parents d’élèves étrangers. « Plusieurs millions d’euros sont dus par des parents d’élèves de pays du Golfe. Le dernier chargé de recouvrement, parti récolter l’argent, est en cellule, dans je ne sais quel pays du Golfe. Il est incarcéré avec des joueurs de foot qui réclament leurs salaires impayés par leurs clubs. Chez nous, quand tu reçois un courrier, un e-mail, un appel ou une visite d’un chargé de recouvrement, tu chies dans ton froc. C’est une réaction normale et humaine. Chez eux, ils rigolent ironiquement et ils te montrent la direction de la prison. Depuis, personne de chez nous ne veut aller là-bas pour demander les sommes dues. Dans un sens, c’est compréhensible. On n’a pas envie de finir dans un consulat, coupé en petits morceaux, façon lardons hallal, sans vouloir stigmatiser personne. Mais je dis ça, je dis rien, diplomatiquement parlant », indique prudemment un ancien salarié, qui avait aussitôt sagement démissionné après avoir reçu son ordre de mission et un billet d’avion aller-simple pour remettre des factures non-honorées à des parents d’élèves habitant au Moyen-Orient.

Le journal Le Parisien avait révélé que l’an dernier, le déficit était de 2,8 millions sur un budget annuel de 40,8 millions d’euros. « Pour combler ce léger déficit, nous avons bien essayé de faire appel à la générosité des retraités, encore une fois, mais ils nous ont frappés à coups de cannes lorsque nous avons été les voir en maison de retraite. Je me suis même ramassé un déambulateur à 4 roues de 15 kg en pleine tête. Je pense que la hausse de la CSG sur leurs retraites a eu raison de leur patience », raconte un fonctionnaire du ministère du Budget.

 

 

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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