Grève des PV : les automobilistes pourront faire sauter toutes leurs contraventions lors des manifs du 17 novembre.
Revirement de situation de la part de certains agents de police. Épuisés par leur pénible travail de maintien de l’ordre, la hausse des tarifs des carburants est la goutte de diesel qui fait déborder le vase de leur patience. Ils promettent de faire sauter les PV des automobilistes qui en feront la demande, le samedi 17 novembre prochain lors des manifestations.
Les automobilistes sont impatients d’extérioriser leur désapprobation au sujet de la hausse du carburant. La majorité des futurs manifestants ne quitte plus son fameux gilet jaune, signe de revendication et emblème de l’évènement protestataire national qui aura lieu samedi prochain. « En psychiatrie, cela s’appelle la transe colérique névrotique fétichiste. Pour certains, c’est le latex ou la montre connectée, mais pour d’autres, c’est le gilet jaune. Cependant, il ne faut pas s’en inquiéter, c’est à la fois passager et normal. Mais c’est davantage passager que normal. Il n’y a pas de normalité en psychologie. Je dirais plutôt que c’est passager et borderline, c’est à la limite du normal, afin de ne pas envenimer les choses. Mais les familles, les amis et les collègues de travail de ces automobilistes doivent savoir qu’ils retrouveront leur état borderline positif vers le 25 ou 26 novembre prochain, mais pas avant. Déontologiquement, je ne dois pas enjoliver les choses. Après le 17 novembre, durant quelques jours, les manifestants porteront encore sur eux leur gilet jaune. D’abord sur eux, puis ils prendront leur gilet dans leurs mains. Attention à ne surtout pas le leur enlever des mains, les forcer à l’enlever ou pire, à le jeter à la poubelle ou à le ranger. Il faudra y aller progressivement et surtout en douceur. Même après le 17, les patients seront encore sujets à une incohérence de la pensée. Une excellente technique, qui a fait ses preuves de nombreuses fois, consiste à leur parler de choses qu’ils apprécient. Cela pourra être un loisir, un film, une chanson ou un lieu de vacances. Mais attention, ne leur parlez surtout pas de voitures ou de tout engin qui possède un moteur. Cela causerait un choc traumatique très élevé, proche de ceux éprouvés par les personnes cyclothymiques ou bipolaires. Plus qu’un signe de ralliement, leur gilet est une sorte de bouclier, de protection, allié à une bouée de sauvetage. Cela leur apporte force, détermination, mais aussi béatitude et exaltation intérieure. Pour certains c’est la masturbation qui aide et protège. Mais pour les manifestants, c’est le gilet jaune. Les manifestantes et manifestants qui s’en sortiront le plus vite sont celles et ceux qui se masturbent d’ordinaire sans compter, généreusement. Mais les propriétaires de ces gilets sont attendrissants, L’affection qu’ils portent à leur gilet jaune montre tout simplement à quel point ces patients sont obnubilés par la cause qu’ils défendent. Ils sont transcendés par l’espoir de voir le carburant baisser de quelques centimes. C’est tout à leur honneur, soit dit en passant », reconnaît un éminent psychiatre parisien.
« A deux doigts de passer en Crit’Air 6 »
Alors que les automobilistes, qui ne quittent plus leurs gilets jaunes, réparent ou font la révision de leur voiture pour que tout se passe à merveille le 17 novembre prochain, une annonce de la part de certains officiers de police leur donne du baume au cœur. « Je viens de réparer ma bagnole. Là, au moins, je suis sûr de rouler tout doucement, en mode escargot, sans bousiller ma courroie ou encore de laisser mon moteur tourner lors des sit-in de bagnoles sur le périphérique ou dans les grandes avenues. Ma caisse, c’est une Crit’Air 5. L’équivalent du National 3 en foot. J’étais à deux doigts de passer en Crit’Air 6. La vignette 6, c’est le Régional 1 en football, pour prendre un exemple compréhensible. La 6, c’est la pire des catégories. Ça aurait été la casse directement après le contrôle technique. C’est comme au foot. Après le Régional, tu vas à Pôle Emploi direct. Là, il ne faut plus compter sur rien du tout, même pas sur l’espoir, la repentance ou la prière, tellement c’est fini. Mais là, ma tire peut rouler, pour pas longtemps certes, mais le 17, elle fonctionnera. Ma voiture fera bien chier comme il faut les ministres et les parlementaires d’En Marche qui seront dans leurs limousines (voitures de fonction, ndlr), ce jour-là, pour aller à leurs rendez-vous de travail. Déjà que le carburant était taxé à 60%. avec cette augmentation, on frôle les 100% », calcule mentalement un automobiliste en colère.
« Un écusson de la Police nationale en plus de l’annulation des PV »
« Macron n’avait qu’à pas approuver cette hausse du carburant. C’est lui qui l’a cherché. Lui et son gouvernement. Donc nous, on réagit à notre manière. Le 17, toutes les amendes à la corbeille. Au fait, c’est pas la peine que les gens fassent la révision de leur auto avant, bien au contraire. Les véhicules qui dégagent le plus de fumée sont ceux qui font le plus de bruit. Et du bruit, on va en faire. Ceux qui feront du bruit le 17, mais sans violences bien sûr, ceux-là seront servis en priorité. Ils seront dans nos petits papiers. On leur donnera également un écusson de la Police nationale en plus de l’annulation des PV. Ils n’auront qu’à le coller sur leur pare-brise. Comme ça, ils pourront se garer où ils veulent, sans payer les parkings, à vie, je précise. Donc, le 17 novembre, toutes les personnes qui apporteront leurs PV se verront offrir l’annulation, en direct, via le système informatique de la Police nationale. Pas de bol pour l’Elysée et Matignon, les gars du service informatique se tapent 80 km, chaque jour, pour aller au travail et rentrer chez eux le soir. Ils apporteront leurs ordinateurs portables pour faire sauter les PV sur place. Idem pour les pervenches (agents de verbalisation, ndlr) qui auront l’option ‘annulation anti-datée’ sur leurs appareils portatifs », confie un agent.
« On offrira le petit verre de calva avec l’annulation »
Les policiers en grève demandent aux personnes intéressées de se rendre dans l’un de leurs stands, prévu à cet effet. « Il y aura des pancartes avec ‘Annulation de PV’ qui sera marqué dessus. Les flics offrent le café et nous, on offrira le petit verre de calva avec l’annulation. Je précise que l’alcool est à consommer avec modération », prévient un organisateur, amputé des deux jambes après avoir heurté un pylonne à plus de 300 km/h avec 5.2 grammes d’un étonnant mélange champagne-sloe gin-mojito-cognac-bière-pastis-rosé-blanc-rouge-xérès-rhum-whisky-tequila-vodka-advocaat-saké-kirsch dans le sang.
« J’ai déjà tout préparé »
« Je ne râlerai plus jamais contre les agents qui me mettront des PV. C’est magnifique leur soutien. Je suis trop content. J’ai hâte d’être au 17 novembre. J’y pense nuit et nuit. J’ai déjà tout préparé », annonce un automobiliste avec une liasse de contraventions d’un montant total de 14.730 euros.
« Un samedi noir, selon les organisateurs »
A noter que cette mesure revendicative d’annuler des PV a encouragé des centaines de milliers d’automobilistes a finalement faire grève le 17 novembre prochain, qui promet déjà d’être un samedi noir, selon les organisateurs, dont certains sont des retraités qui ont subi la hausse de la CSG et qui ont des enfants cheminots à la SNCF. « J’ai acheté une voiture exprès pour l’occasion. J’ai choisi une voiture diesel des années 70, bien bruyante et j’y ai monté un klaxon de camion. Il va m’entendre le Macron !. Le Philippe (Edouard Philippe, ndlr) aussi ! », vocifère un organisateur, âgé de 90 ans.
Crédit-photo : Max Pixel, cc0.