« Les politiques qui gagnent les élections ne me remercient jamais dans leurs discours de victoire », se désole l’argent.
La dernière élection présidentielle américaine a-t-elle été la goutte qui a fait déborder le vase ? Il semblerait que oui. Resté jusqu’ici très discret, l’utile argent a organisé une conférence de presse pour dire tout ce qu’il avait sur le cœur. Témoignages.
Après chaque élection, les vainqueurs remercient leur parti, leurs équipes de campagne, leurs électeurs et tous leurs autres soutiens. Cependant, à chaque discours, il est le grand oublié de la politique. Face à ce qu’il qualifie « d’injustice », le quasi-nécessaire argent, en personne, est sorti de sa réserve, et même de ses gonds.
« Ils ont la mémoire courte »
« Il y a de quoi être en colère. Les tracts, les meetings, les spots télévisés, les campagnes qu’elles soient par téléphone ou par mail, les candidats les paient avec quoi ? De la monnaie de singe ? C’est grâce à moi. Malheureusement, ils ont la mémoire courte. Après, les politiques s’étonnent que les citoyens ne leur font pas confiance », philosophe l’argent. Il ajoute, les larmes aux yeux : « Les politiques qui gagnent les élections ne me remercient jamais dans leurs discours de victoire, c’est injuste ».
« Je lui dois bien ça »
« Vu comme ça, on pourrait passer pour des ingrats, nous les politiques, mais pas du tout. Il est vrai qu’après chaque victoire électorale, nous devrions remercier celui sans qui rien ne serait possible. A moins d’avoir un programme solide qui puisse régler tous les problèmes, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux, de santé ou environnementaux, mais c’est très difficile, voire impossible. A ma prochaine réélection, je commencerai par dire merci au fric, je lui dois bien ça. Les cocktails à coups de bouteilles de champagne millésimé lors de mes campagnes électorales, c’est pas gratos. C’est quand même majoritairement grâce à l’oseille qu’on finit en tête, nous les élus. Pas toujours, mais presque. Perso, ce n’est pas en allant serrer 400 ou 500 mains dans un marché que je remporte les élections », confie une personnalité politique.
« à coups de centaines de millions… »
« Il a raison le pognon. Chez nous aux USA, sans lui, tu n’es rien. A la différence de vous, les français, nous n’avons même pas besoin de programme. Il suffit d’insulter ses adversaires dans des campagnes publicitaires et le tour est joué. Dans notre démocratie, c’est autorisé, et même fortement conseillé. Les lobbies qui financent nos campagnes à coups de centaines de millions de dollars nous le rappellent tout le temps », explique un élu américain.
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