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Affaire minérale Nzonzi – Champions League : « La corruption, les détournements de fonds et le non-respect du fair-play financier sont moins antisportifs que de shooter dans une bouteille d’eau après un match », prévient l’UEFA.

La sanction est tombée pour le talentueux joueur de Rennes et international français Steven Nzonzi. Le champion du monde 2018 a écopé d’un match de suspension pour avoir shooté dans une bouteille après le match nul des coriaces et intrépides rennais contre Krasnodar en Ligue des Champions. Pour l’ensemble des coachs, des catégories biberon U6-U7 aux équipes professionnelles, la punition est très sévère, mais vraisemblablement pas pour l’UEFA. Explications.

Rennes reçoit Séville, ce soir, en Champions League pour le compte de la 2ème journée de la très convoitée Ligue des Champions. Alors que tout se déroulait comme d’ordinaire pour les bretons, une nouvelle a soulevé émoi et incompréhension. « Après les gens s’étonnent que la Bretagne demande son indépendance. Tout le monde nous sous-estime, c’est pas juste et pas fair-play. Ce n’est pas parce que nos joueurs ne se tapent pas des putes de luxe dans des palaces hors de prix et qu’ils ne font pas cocues leurs gonzesses qu’il faut nous dénigrer », se désole un fan de l’équipe de Rennes.

« Sanction exagérée et terriblement démesurée »


Même constat de la part du Président d’un très grand club européen. « Quand je pense qu’un cadre de l’UEFA a attendu toute la nuit devant le stade pour avoir un maillot dédicacé d’une grande star de mon équipe. Joueur qui, la veille, avait montré son zgeg à l’arbitre en plein match de Ligue des Champions en guise de protestation pour un penalty non sifflé. Je trouve la sanction exagérée et terriblement démesurée pour Monsieur Nzonzi », a-t-il fait savoir.

« Après ça, les gens osent dire qu’on n’y connaît rien au football »

Du côté de la rigide UEFA, les dirigeants prônent l’apaisement. Ils demandent à ce que les fans de football comprennent leur décision de suspendre le milieu de terrain champion du monde. « Shooter dans une bouteille est antisportif, c’est inadmissible, nous ne laisserons jamais se produire des gestes comme cela ! J’en ai pleuré la nuit dans la suite du palace où j’ai passé la nuit. Au foot, il faut taper sur le ballon, pas sur une bouteille d’eau. C’est écrit noir sur blanc dans notre règlement, en plus. Et puis, le geste de ce monsieur est plus grave qu’une sombre affaire de corruption, de matchs truqués, de détournement de fonds ou d’infraction au fair-play financier. Par exemple, une subvention qui va dans la poche d’un fils, d’un beau-frère, d’une arrière-grand-mère ou du nouveau-né d’un dirigeant de fédération nationale via des sociétés-écrans dans les paradis fiscaux : c’est bien moins grave, vu que cela ne se produit pas sur une pelouse, relativise un responsable de la richissime instance européenne de football, avant de monter dans sa décapotable de luxe de fonction. Je n’ai jamais joué au football, mais je sais que c’est antisportif. A l’école ou au parc, j’étais tout le temps choisi pour aller ramasser le ballon. Après ça, les gens osent dire qu’on n’y connaît rien au football, c’est un comble. »

« Les pieds dans le béton ou pire, au chômage, pour moins que ça »

Un journaliste sportif qui a tenu à garder l’anonymat ajoute : « Si j’étais toi, j’éviterais de trop parler de la corruption, des matchs truqués, des détournements de fonds ou des infractions au fair-play financier dans le milieu du foot. Pourquoi je change d’identité après chacun de mes articles, d’après toi ? Au début, ma femme a gueulé, mais maintenant, elle en rigole. Elle choisit des noms de stars de la chanson ou de cinéma sur nos papiers d’identité. Les sujets du foot et pognon sont très sensibles. Trop même. Des gars se sont retrouvé les pieds dans le béton ou pire, au chômage, pour moins que ça. A ta place, je vérifierais sous ma bagnole avant de démarrer chaque matin. Tu vois le cul-de-jatte, là-bas. Il est journaliste sportif. Au lieu de faire des articles sur les sorties nocturnes, le look ou les frasques des stars du foot, il a cherché à interviewer l’UEFA sur une histoire de fair-play financier. Un autre conseil : ne t’attarde pas trop avec moi. J’écris un papelard sur l’attribution de la Coupe du Monde. Je te conseille de ne pas trop me parler. Les histoires de la FIFA, c’est comme marcher sur des œufs, aussi : trop dangereux. Si tu veux continuer à marcher tout court, fais comme si tu m’engueules et barre-toi. Je crois que je suis suivi. Écris un papier en faisant les louanges de l’UEFA si tu veux voir tes gosses grandir », me fait gentiment savoir un journaliste.

 

Crédit-photo : pxhere, cc0.

 

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